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Portrait d’Inserm : Claire de Marguerye, une déléguée à la manœuvre

Claire de Marguerye, déléguée régionale de la circonscription Paris Île-de-France Centre Nord de l'Inserm, nous en dit plus sur son métier et sur elle-même.

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Pourriez-vous nous présenter votre parcours en quelques mots ?

Claire de Marguerye : J’ai une formation généraliste. Pour le dire de manière un peu provocante : je ne sais rien faire seule ! J’ai suivi un parcours d’administration générale. Mon métier consiste à réunir des compétences administratives pour produire de l’expertise, partager une orientation et entraîner un collectif dans une nouvelle direction. Après une formation juridique, j’ai intégré le ministère de l’Éducation nationale et j’ai cumulé progressivement différentes expériences dans le domaine des marchés publics, des finances, de la modernisation, des ressources humaines… Petit à petit, je me suis rapprochée de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cela fait plus de 20 ans que cet environnement est mon quotidien. Je me sens vraiment attachée aux questions de sciences, de formation, et à la manière dont on peut accompagner la recherche. 

Quel est le rôle d’une déléguée régionale ?

C. de M. : Mon travail consiste à fournir un service aux chercheurs afin qu’ils puissent avancer plus simplement dans un univers complexe. J’ai deux boussoles, défendre les intérêts des chercheurs et accompagner la politique de l’Inserm. Nos services peuvent être de différentes natures : sécuriser la signature d’un directeur d’unité, recruter et accompagner des ingénieurs, des techniciens ou des administratifs, adapter les locaux, gérer des contrats de recherche, acheter des équipements, prévenir des risques… 

Un délégué, c’est à la fois le représentant de l’institution et une courroie de transmission des problématiques du quotidien des unités. En résumé, mon rôle est de rendre la stratégie opérationnelle et d’être là où l’on a besoin de moi. Je dois faire en sorte que la machine fonctionne, et, évidemment, améliorer le service que l’on peut et doit fournir aux chercheurs de la circonscription et à leurs équipes. 

Y a‑t-il des qualités essentielles adossées à la fonction ?

C. de M. : Je dirais plutôt qu’il y a une confiance à construire avec chacun. Laisser l’expertise prendre sa place, sans pour autant perdre la vue d’ensemble. Il faut sans doute également aimer résoudre des problèmes !

De gauche à droite : Claire-Ange Maréchal, Laurette Gbekin, Julie Ladine, Mariem Khalifa, Sabrina Sahnoun, Tiana Razakatiana, Mehdi Six, Tatiana Ngoileye, Ester Lopez Guillen, Thu Bizat, Gaia Jouanna, Richard Ladine et Claire de Marguerye.
© Inserm / François Guénet

Quels sont les grands chantiers en cours ou à venir à la délégation Île-de-France Centre-Nord ?

C. de M. : L’Inserm se prépare à changer de système d’information dans le domaine financier. Remplacer notre outil actuel, Safir, par une version adaptée de Sifac ; c’est l’un des principaux défis des cinq prochaines années et cela impacte très directement le quotidien de nombreux collègues des délégations comme des unités. Dans ce contexte, nous avons récemment accueilli un agent comptable secondaire commun aux trois services facturiers des délégations régionales franciliennes. Jusqu’alors, notre chef des services financiers avait les deux casquettes, d’ordonnateur des dépenses et d’agent payeur. C’est une bonne occasion pour proposer des simplifications dans nos circuits actuels et repenser notre organisation interne.

L’autre grand sujet d’actualité est celui des évaluations en cours. Il va y avoir des évolutions au sein des unités de recherche parisiennes début 2025 que nous allons accompagner. Il faut préparer les mobilités entrantes ou sortantes, s’assurer que nous sommes prêts à accueillir les équipes. Cela implique de nombreuses questions opérationnelles : réaménager certains espaces, en créer de nouveaux, prévoir les équipements, la gestion des déchets, la sécurité…

Enfin, le troisième élément concerne les suites à donner au rapport Gillet, notamment sur la partie « simplification ». L’Université Paris Cité, l’un de nos partenaires essentiels, est un site pilote pour expérimenter une gestion simplifiée. La délégation est inscrite dans cette démarche depuis de nombreuses années et nous sommes prêts à poursuivre ce chantier si essentiel au quotidien des chercheurs.

© Inserm / François Guénet

La transition écologique et sociale, inscrite dans le contrat de performance avec l’État, est une étape nécessaire pour l’Institut. Comment voyez-vous les choses à l’échelle de la délégation ?

C. de M. : Plusieurs audits et bilans carbone sont en cours dans notre délégation. Nous sommes en train de produire une cartographie de nos consommations et avons pour le moment réalisé les audits complets de trois bâtiments. Ils vont nous aider à déterminer comment réduire nos émissions globales. Ils permettront également de prévoir les budgets adaptés pour la rénovation. Nous travaillons aussi à une meilleure connaissance des équipements que nous utilisons, pour acquérir du matériel scientifique tout aussi performant, mais moins gourmand énergétiquement. Nous voyons enfin au cas par cas avec les chercheurs comment être plus sobres dans le fonctionnement de certains appareils tout en maintenant les conditions nécessaires à la recherche. Ce n’est qu’une étape et il y aura d’autres chantiers à accompagner, par exemple celui des mobilités… 

Est-ce qu’il y a quelque chose qui vous rend particulièrement fière au travail ?

C. de M. : Je suis très fière des collègues qui travaillent à la délégation. Nous avons une administration professionnelle, investie et dévouée, ce qui est une chance pour notre institution. Nos personnels ont envie de contribuer à une œuvre collective qui a un sens pour eux. Ils sont très attachés à l’Inserm et à la recherche en santé. 

Je trouve aussi que la recherche est un environnement professionnel vraiment stimulant. Je ne me lasse pas d’entendre les scientifiques exposer et donc, vulgariser leurs projets. Je suis souvent incapable de restituer ces informations, mais c’est raconté avec tellement d’engagement et d’intérêt, qu’on finit par partager leur enthousiasme et qu’on a envie d’avancer avec eux pour aller à l’étape suivante ! 

Votre fonction demande un fort investissement. Comment faites-vous pour vous ressourcer ?

C. de M. : Au quotidien, j’ai souvent besoin de rire et créer des petits « sas de décompression ». Par exemple, avec l’un de mes anciens présidents, nous chantions souvent ! Il faut dire que nous étions aussi démodés l’un que l’autre en matière de répertoire ! C’était dans les moments les plus durs que nous avions le plus envie de chanter. Cela nous a souvent aidé à prendre le recul nécessaire.

Sinon le week-end, j’aime retrouver le contact avec la nature par une marche en famille ou une course entre amis. L’espace, le calme, une pause … Une petite « échappée » dans la nature, et ça repart ! Cela permet d’attaquer la semaine autrement et de se dire que l’on va pouvoir avancer. J’ai du mal à rester enfermée !

Si vous deviez choisir un objet qui vous représente, lequel serait-ce ?

C. de M. : Je dirais le couteau-suisse… parfait pour la randonnée ! Pour moi, c’est le signe que l’on va passer une bonne journée ! Cela fait écho au départ, à la découverte. C’est un objet qui apporte de l’autonomie. Il convoque également tout un imaginaire qui me parle : le bivouac, le sac à dos… D’ailleurs, cela fait 25 ans qu’il m’accompagne dans mes escapades en montagne, dans le désert ou sur un glacier… Il a vu tellement de beaux endroits, ce couteau !

© Inserm / François Guénet