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Portrait d’Inserm : Otis Kamel, assistant archiviste

A l'occasion de la journée internationale des Archives, Otis Kamel, assistant archiviste à l'Inserm depuis dix ans, nous raconte son quotidien.

National
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Comment avez-vous rejoint l’Inserm ?

Otis Kamel : L’Inserm est ma première grande expérience professionnelle. Adolescent, j’étais passionné par les archives audiovisuelles. Lorsqu’un stage de découverte aux archives de l’Inserm s’est présenté en 2008, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion. Des années plus tard, apprenant que mon ancienne tutrice de stage recrutait un assistant, j’ai décidé de postuler. Titulaire d’un bac professionnel secrétariat, j’ai suivi une formation en alternance pour obtenir une certification d’assistant archiviste. À cette occasion, j’ai eu la chance de travailler à l’hôtel de Soubise à Paris, qui abrite les Archives nationales. C’est un lieu splendide. Je me souviens qu’il y a certains endroits que nous n’avions pas le droit d’arpenter… ce qui attisait encore plus ma curiosité ! Mais la curiosité n’est jamais un vilain défaut pour un archiviste ! Il s’agit même d’une qualité indispensable lorsqu’on fait connaissance avec un fonds…

Je suis devenu fonctionnaire le 13 septembre 2013. En 2021, je suis fier de fêter mes dix ans de carrière à l’Inserm.

Pouvez-vous décrire la mission du service des archives de l’Inserm ?

O. K. : Au sein du service des archives, nous analysons la production documentaire de l’Inserm. L’objectif final est de déterminer quels documents peuvent être détruits quand le producteur n’en a plus l’usage, et lesquels au contraire doivent être conservés pendant un temps plus ou moins long. Nous ne décidons pas seuls : il existe des prescriptions légales. Certains peuvent avoir une utilité juridique ou administrative, même des années plus tard… comme par exemple, les cahiers de laboratoire.

En tant qu’assistant archiviste, quelles sont vos activités ?

O. K. : C’est un métier assez diversifié au quotidien. Mes activités vont de la manutention à la rédaction de documents archivistiques en passant par le classement. Sur cette dernière activité, je me dois d’être rigoureux : si je commets une seule erreur lors d’une cotation, tout l’ordre de classement est remis en cause. Je m’occupe également du reconditionnement, de l’acheminement et de l’élimination de documents qui sont arrivés au bout de leur durée d’utilité administrative (DUA). Je suis aussi garant de l’intégrité physique de documents parfois très fragiles. Par exemple, chaque matin je vais vérifier qu’il n’y ait pas de départ d’humidité au sein de nos trois magasins d’archives. Il est de ma responsabilité d’éviter tout dégât qui pourrait nuire aux documents et, par conséquent, au patrimoine de l’Inserm. Je peux également intervenir à l’extérieur du service des archives, au sein des délégations régionales ou des laboratoires de recherche, pour les aider à trier et à classer leurs archives.

Quelle activité préférez-vous ?

O. K. : Je prends beaucoup de plaisir à la rédaction des rapports de synthèses. Écrire un sujet de manière concise demande à être ni trop vague, ni trop précis pour trouver le bon niveau de description. D’ailleurs, lors de mon évaluation annuelle, ma responsable m’a fait savoir que l’esprit de synthèse est une de mes principales qualités.


Magasin ‑3, conservation des archives.
Otis Kamel, assistant archiviste au service des Archives de l’Inserm.

Acceptez-vous de nous parler de votre handicap ?

O. K. : Je suis atteint du syndrome d’Asperger, qui est une forme d’autisme. Pendant longtemps, j’ai eu des difficultés à communiquer et je me bats encore au quotidien pour affronter mes peurs mais à force de persévérance je parviens aujourd’hui à avoir davantage confiance en moi et à avoir de nombreuses interactions. Parfois, j’ai du mal à gérer mon stress et mes émotions. C’est d’autant plus dur durant la crise sanitaire, mais j’ai mes petites astuces pour lutter contre mes crises d’angoisse. Dès lors que j’en ressens au bureau, j’attrape une balle antistress ou je malaxe un coussin microbilles. La musique relaxante m’apaise aussi. J’ai également besoin d’une certaine routine pour me sentir bien. Pour cela, j’utilise un minuteur pour cadrer mes différentes activités de la journée.

De quoi êtes-vous le plus fier dans votre métier ?

O. K. : On dit que le temps efface la mémoire et les souvenirs… Je suis fier de veiller aux bonnes conditions de conservation des documents de l’Inserm et que les historiens puissent les consulter. Je me dis qu’on ne fait pas tout ce travail en amont pour rien, qu’il sert à quelqu’un après.

Quel fonds d’archives vous a particulièrement marqué ?

O. K. : Lors de ma formation archivistique en 2011, j’ai travaillé sur un fonds d’enquêtes concernant l’unité 149 de l’Inserm, aujourd’hui close. Cette unité, dirigée dans un premier temps par Claude Rumeau-Rouquette, puis par Gérard Bréart, menait des enquêtes épidémiologiques sur la santé des femmes et des enfants. Les principaux objectifs étaient d’établir des recherches sur des mécanismes pouvant conduire à des pathologies et sur l’utilisation ou la non-utilisation des moyens de prévention et de diagnostic mais aussi d’évaluer les pratiques thérapeutiques ou diagnostiques sur la prématurité. Ce fonds est clos et est aujourd’hui conservé aux Archives nationales.

Travaillez-vous sur des archives numériques ?

O. K. : Le numérique cohabite avec le papier et le projet d’archivage électronique est en train de se mettre en place. D’ailleurs, grâce à des formations spécialisées, je suis prêt à me lancer dans ce nouveau challenge. La politique de conservation des documents électroniques est complexe car il est nécessaire d’anticiper l’évolution des supports, la politique de reformatage et la migration des données.

Où vous voyez-vous dans dix ans ?

O. K. : Le métier d’archiviste me plaît beaucoup, j’aimerais donc évoluer à un poste à plus hautes responsabilités ou, pourquoi pas, développer des solutions archivistiques.

Quelles sont vos passions ?

O. K. : Si je n’étais pas archiviste, j’aurais aimé être musicien. Je fais d’ailleurs partie d’un orchestre philharmonique amateur. Je joue du basson, il s’agit d’un instrument de musique à vent de la famille des bois. Je suis aussi passionné de langues étrangères. J’ai toujours eu une facilité pour les apprendre et le goût de comprendre comment elles fonctionnent, Je parle anglais, espagnol, et je suis en train d’apprendre l’allemand de manière complètement autodidacte.

L’apprentissage de ces langues vous permet de voyager ?

O. K. : Oui, j’aime beaucoup voyager. En 2009, j’ai effectué mon premier voyage tout seul à Montréal. Je suis également allé au Brésil mais mon plus beau souvenir reste mon escapade dans l’Ouest américain, que j’ai pu m’offrir grâce à mes premiers salaires, quand j’étais en alternance à l’Inserm. Je n’oublierai jamais la beauté des grands parcs nationaux. J’adore cette photo prise au Grand Canyon en Arizona. Après la crise sanitaire, j’aimerais découvrir l’Irlande !

Otis en train de jouer du basson dans son orchestre philharmonique
Otis Kamel à Monument Valley