La mission de l’Edilb est de permettre à des étudiants engagés dans des études de santé, de bénéficier d’une formation approfondie à la recherche scientifique. Cette mission répond à l’objectif stratégique de l’Inserm de se positionner sur l’ensemble du parcours recherche, du laboratoire au lit du patient. L’immersion dans la recherche se déroule en deux étapes. D’abord, une formation scientifique intensive, dès la deuxième année d’études en santé. Cette formation prend la forme d’une université d’hiver reprenant les fondamentaux des sciences exactes appliqués à la médecine et à la biologie, ainsi que des séminaires pendant l’année. Les étudiants font ensuite un master 2 recherche lors d’une année de césure entre leur 3e et 4e année de formation en santé. Dans ce cadre, l’EdiLB encourage et finance des stages de recherche en France et à l’étranger.
Dans un second temps, les étudiants s’engagent dans la réalisation d’une thèse en sciences, soit directement après le master, soit durant une interruption pendant l’internat. Le soutien qu’apporte l’école est financier, par exemple au travers du financement de stages à l’étranger, d’allocations sur critères sociaux, ou de contrats de reprise des études médicales. Il est également pédagogique, de façon à permettre aux étudiants de réaliser des activités de recherche dans des laboratoires Inserm ou ceux de partenaires de l’école.
Développement des programmes soin-recherche
Fort de son succès, l’école s’est dotée de deux programmes complémentaires :
- en 2016, un programme passerelle d’intégration via le réseau national médecine-sciences : des double cursus ont été créés par diverses institutions (Université Paris Cité, Université de Strasbourg, ENS Paris et Lyon, Université de Bordeaux, Université de Montpellier). Sous l’égide de l’Edilb, ces institutions se sont regroupées dans un réseau des filières médecine-sciences et les élèves de ce réseau peuvent postuler à l’Edilb et bénéficier de l’ensemble du soutien qu’offre l’école ;
- en 2018, le programme CCA-Inserm-Bettencourt, qui s’adresse aux chefs de clinique des universités-assistants des hôpitaux (CCA), sélectionnés sur leur programme de recherche. Ce programme finance une compensation de leur temps hospitalier et leur permet ainsi de libérer 50 % de leur temps pour la recherche pendant 2 ans (renouvelable deux fois un an). Ils reçoivent également un budget de fonctionnement annuel pour leurs recherches.
Et maintenant ?
Depuis sa fondation en 2003, l’Edilb a accueilli et formé près de 500 étudiants, dont certains sont désormais des acteurs importants de la recherche biomédicale française.
Plus de 200 membres de l’école et du réseau se sont retrouvés à Strasbourg les 8, 9 et 10 décembre pour fêter les 20 ans de l’école à l’occasion du traditionnel séminaire des Journées des sciences » de l’Edilb. Cet évènement, en présence de la direction générale de l’Inserm et du secrétaire général de la fondation Bettencourt-Schueller, rappelle que le succès de cette école est le fruit une collaboration de longue date entre les deux institutions.
3 questions à Christophe Tzourio, co-directeur de l’école de l’Inserm Liliane Bettencourt
Pourriez-vous nous dire quelques mots sur le rôle de l’Inserm dans le cadre du partenariat ?
Christophe Tzourio : L’Inserm pilote l’école dans toutes ses dimensions, de la réflexion stratégique sur ses grands enjeux à la dimension opérationnelle : sélection des candidats, organisation de l’enseignement, animation scientifique, aide et conseils aux élèves à divers moments de leur parcours, etc. L’Inserm est également co-financeur de l’école, même si la partie la plus importante vient d’une contribution de la fondation Bettencourt-Schueller. Je tiens à souligner cet engagement remarquable car il n’y a pas d’équivalent ailleurs dans le monde du financement par une fondation privée d’une école formant des cliniciens-chercheurs de haut niveau, surtout sur une durée aussi longue. Le partenariat est contractualisé de façon précise et permet d’avoir un dialogue permanent, y compris sur des questions stratégiques, tout en respectant l’autonomie et les domaines de compétence de l’Inserm.
Quels sont les prochains grands chantiers de l’école de l’Inserm Liliane Bettencourt ?
C. T. : Avec le codirecteur de l’école, Boris Barbour, nous réfléchissons à des évolutions portant par exemple sur l’enseignement en lien avec les méga données, mais toujours avec une approche fondamentale. L’intelligence artificielle, les doubles numériques sont autant de domaines qui nécessitent des profils transversaux en recherche biomédicale, et c’est précisément ce genre de profil que l’école forme.
Sur un autre front, nous souhaitons encore améliorer la qualité d’accompagnement des étudiants. Par exemple, nous réfléchissons à un nouveau dispositif d’accompagnement sur l’ensemble de leur formation. On pourrait presque parler de coaching individualisé, dans une logique de suivi de sportifs de haut niveau.
Un élément vous a‑t-il particulièrement interpellé lorsque vous avez découvert l’école ?
C. T. : Les étudiants sont un des premiers éléments qui m’ont marqués en découvrant l’école : ils sont durement sélectionnés et sont de très bons élèves, mais ils ont surtout cette curiosité et cette volonté d’aller plus loin, qui caractérise l’esprit de la recherche. Tous n’iront pas au bout de leurs envies mais le succès de l’école c’est de réussir à attirer les meilleurs, de les aider dans leur parcours et de les faire se rencontrer comme dans les journées scientifiques de Strasbourg. Cette émulation collective élargit leur horizon, mais elle est également essentielle pour confirmer leur choix de faire cette formation à la recherche en plus de leur formation en santé.