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La visite médicale du travail : faire le point sur sa santé et son environnement professionnel

Si le nombre croissant de visites à la demande des agents reflète l’utilité de ce rendez-vous, encore 20% des collaborateurs ne répondent pas à la première convocation pour la visite systématique. Pourtant, elle est l’occasion d’aborder des sujets essentiels comme les risques professionnels dont les risques psycho-sociaux et la santé.

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La visite périodique, obligatoire, est organisée tous les 5 ans en l’absence de risques spécifiques. Le suivi est plus fréquent, tous les 4 ans avec une visite intermédiaire à 2 ans, pour les agents exposés à des risques professionnels, notamment biologiques, chimiques, radioactifs, etc. Les femmes enceintes ou allaitantes, les agents en situation de handicap, mais aussi les agents revenant d’un congé de longue maladie ou de longue durée, bénéficient aussi d’une surveillance médicale particulière pour garantir des conditions de travail adaptées.

Contrairement à une consultation chez le médecin généraliste, souvent motivée par un symptôme, la visite médicale de prévention aborde la santé de manière globale, en se concentrant sur la relation avec l’environnement professionnel et les risques liés. Elle aborde un éventail large de sujets, allant du parcours professionnel aux habitudes de vie, par exemple la qualité du sommeil, en recherchant toujours un lien avec le travail.

Une visite médicale peut également être demandée en dehors de ces visites obligatoires, par l’administration ou par l’agent lui-même, en cas de difficultés particulières.

Confidentialité garantie et écoute

Les échanges sont confidentiels et tenus au secret médical. Il n’y a pas de transfert d’informations médicales entre le médecin et l’employeur. De même, les fiches de visite remises aux agents et à l’administration à l’issue de l’examen ne contiennent aucune information médicale. Elles peuvent en revanche préconiser un aménagement du poste de travail motivé par l’état de santé.

Pour le médecin du travail, l’objectif de la visite est d’aborder chaque aspect de la vie professionnelle, afin de détecter d’éventuels retentissement sur la santé d’une exposition professionnelle présente ou passée. Comme le rappelle le Dr. Anne-Marie Thomas, médecin à la délégation Auvergne-Rhône-Alpes : « C’est un lieu où l’on peut s’exprimer et ce n’est pas toujours à la première rencontre que tout se dit, mais à la deuxième ou troisième. » Ce suivi dans le temps nourrit les actions de prévention sur les risques professionnels et dans le domaine de la santé publique.

Une connaissance fine de l’environnement de travail

Grâce à l’action en milieu de travail, les médecins du travail de l’Inserm ont une connaissance des spécificités de l’environnement de recherche, ainsi que de l’organisation. Cette expertise facilite la mise en place d’aménagements adaptés. « Nous pouvons nous rendre sur le lieu de travail pour analyser l’ergonomie d’un poste. Cette proximité nous permet également d’orienter vers le bon interlocuteur : l’assistant ou le chargé de prévention, le chef d’équipe, le directeur d’unité, le service RH, l’assistante social ou le référent handicap… », explique le Dr. Thomas. 

Des enjeux de santé au travail qui évoluent

De nouvelles problématiques de santé au travail sont apparues ces dernières années. Comme le souligne le Dr. Thomas : « La thématique des risques psychosociaux émerge plus fréquemment lors des échanges, ce qui est peut-être aussi lié à une meilleure identification de ceux-ci par les collaborateurs. » 

Dans certaines circonstances, le télétravail a introduit une frontière floue avec l’arrêt maladie. La question peut se poser d’être en arrêt complet ou bien de se mettre en télétravail et continuer à travailler malgré un état de santé qui justifierait un arrêt. Avec les risques que cela induit, comme l’explique le Dr. Thomas : « Le télétravail ressort de plus en plus souvent comme une sorte de solution intermédiaire dans laquelle le collaborateur ne s’arrêterait pas, mais pourrait bénéficier de modalités de travail plus adaptées à l’état de santé du moment. Cette façon de fonctionner peut certes permettre des compromis satisfaisants pour le collaborateur et l’organisation, mais cela introduit également de la confusion car normalement, si l’on a un arrêt de travail, c’est que l’on ne doit pas travailler ». Une évolution qui souligne le besoin de développer une culture de prévention et d’accompagnement au sein des collectifs de travail.

Après un arrêt de travail

Dans la fonction publique d’État, si la visite de reprise n’existe pas en tant que telle, elle est fortement recommandée. En parallèle, l’agent peut solliciter une visite de pré-reprise durant son congé maladie pour anticiper son retour. Les retours en temps partiel thérapeutique, les retours de congé maladie longue durée, ou encore d’un détachement font l’objet d’une ou plusieurs visites médicales. Solliciter ces visites médicales permet de préparer son retour au travail dans les meilleures conditions possibles.