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Inserm, travail et confinement : Émilie Denat-Turgis et Loïc Guillot

​Le télétravail est devenu obligatoire pour la plupart des scientifiques et fonctions de soutien à la recherche. Découvrez le regard croisé de deux agents Inserm sur cette réorganisation de travail. Pour débuter cette série,  Loïc Guillot, chercheur au Centre de recherche Saint Antoine à Paris et Emilie Denat-Turgis, responsable communication de la Délégation régionale Inserm Est témoignent. ​

National
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Pouvez-vous présenter vos activités ? 

Loïc Guillot : Sous la direction d’Harriet Corvol, notre équipe développe des projets sur les infections respiratoires dans la mucoviscidose. Nous coordonnons notamment l’étude nationale de recherche des gènes modificateurs à laquelle près de 5000 patients participent. Nous sommes donc déjà sensibilisés aux infections respiratoires : les patients atteints de cette maladie rare y sont plus sensibles et doivent respecter des mesures d’hygiènes très strictes tout au long de leur vie. 

Emilie Denat : Sous la direction du Délégué régional, je définis la stratégie globale de la structure en matière de communication et d’image et je mets en œuvre des actions envers les différents publics (interne, externe, associations de patients, scolaires, institutionnels…).​Je suis au service des agents Inserm de l’ensemble de la délégation (administratifs et chercheu​rs). J’assure également une mission d’aide et de conseil auprès des laboratoires et enfin je mets en valeur les travaux des scientifiques via différents outils : presse, contenus éditoriaux, réseaux sociaux…

Comment planifiez-vous votre journée ? 

Loïc Guillot : Je suis en confinement et en télétravail depuis le mercredi 11 mars. Tout d’abord, il me parait important de prendre chaque jour des nouvelles de mes collègues, d’autant que plusieurs membres de l’équipe ont été proches de cas-contacts. Whatsapp nous permet de conserver le lien social. Niveau professionnel, nous maintenons nos activités par visioconférence et nous faisons une réunion collective d’é​quipe par semaine. Nous gardons aussi le contact avec les équipes internationales, notamment une en Australie avec laquelle nous travaillons à une demande de financement commune. 

Emilie Denat : Je suis connectée de 8h à 18h avec des moments de pauses-devoirs avec les enfants (quatre fo​is 30 minutes par jour). Avec mes collègues, nous remplaçons « la machine à café » par les réseaux sociaux pour prendre des nouvelles des uns des autres tous les matins. L’outil chat est très utile pour conserver les interactions sociales. Pour nos réunions nous utilisons les outils de visioconférence​. Sinon, j’effectue mes tâches courantes : je traite mes mails, réponds aux sollicitations des agents et organise des points réguliers avec les autres responsables communication régionaux…​tout en gérant la sursollicitation des enfants !

Quel est le principal défi que vous voyez dans le travail à distance ? 

Loïc Guillot : Le principal challenge est de maintenir une activité dynamique à court et moyen terme et de garder l’esprit d’équipe. En tant que scientifique et responsable d’un groupe au sein de notre équipe je suis déjà habitué à travailler en situation de mobilité et en télétravail même si en ce moment, avec la garde d’enfant, le suivi du travail scolaire à domicile, je fragmente davantage mon temps de travail. En revanche sur le long terme, cela risque de poser problème notamment pour les étudiants en thèse et en master, les post-doctorants qui ont besoin de réaliser des expériences pour avancer les projets actuellement à l’arrêt.​

Emilie Denat : Tous les agents de la Délégation Inserm Est sont équipés pour le télétravail depuis septembre 2019. C’est un mode de travail qui fonctionne bien. Le principal défi sur le long terme sera de conserver le lien social entre collègues mais paradoxalement la cohésion d’équipe et la solidarité sont renforcées en cette période de confinement individuel. Il y a de très belles initiatives de la part des agents Inserm et des scientifiques : le chargé de prévention de la délégation a adressé un mail aux unités afin de rassembler les stocks de masques, de blouses en polyéthylène et de gel hydroalcoolique afin de les transmettre aux hôpitaux de la région Est, qui font face à d’importantes pénuries. Tous les laboratoires jouent le jeu. Et la recherche continue ! Une chercheuse travaillant sur la schizophrénie a obtenu un avis positif du comité d’éthique de l’Université de Strasbourg pour lancer une étude sur les effets du confinement.

Le télétravail vous permet-il de prioriser certaines tâches ? 

Loïc Guillot : Je me concentre sur du travail de bureautique : réponse aux appels à projets, écriture d’articles, bilans, relecture de la thèse de mon étudiante. Je prends aussi le temps de réfléchir aux futurs projets à développer dans l’équipe. Au sein de l’unité, il y a un plan de continuité d’activité : même si la partie expérimentale est à l’arrêt, trois personnes se rendent en alternance au laboratoire afin de vérifier les équipements et la température des frigos et congélateurs qui contiennent du matériel précieux. 

Emilie Denat : Mes priorités sont les suivantes : continuer à informer le grand public via nos outils de communications régionaux et répondre aux sollicitations des agents. Mais cette période de télétravail à long terme me permet aussi de me concentrer sur des tâches de fond. En effet, je finalise le rapport d’activité de la délégation, rédige les contenus du futur intranet régional et je suis en train de faire également un montage vidéo avec mon smartphone. Avant le confinement, j’ai passé une journée en immersion au sein de l’unité 1257 à l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC) afin de faire un reportage sur l’insectarium et sur le cycle de vie d’un moustique. J’ai filmé l’envers du décor, les infrastructures du bâtiment et le matériel de pointe. Je souhaite maintenant monter un clip de 5 minutes à destination du grand public. 

Dans cette période de crise sanitaire et avec la prolifération de fake news pensez-vous que l’Inserm doit s’impliquer dans la pédagogie vis-à- vis de la population ?

Loïc Guillot : Oui, avec « l’infodémie » à laquelle nous faisons face, il est important d’être vigilant sur les réseaux sociaux. En tant qu’expert, il est aussi important de continuer à sensibiliser notre entourage : familles, amis, conjoints, collègues de conjoint, sur la gravité de l’épidémie et du respect des mesures d’hygiène. 

Emilie Denat : Oui, en tant que responsable communication je fais beaucoup de veille sur l’intranet de l’Inserm et sur les comptes Twitter et Linkedin nationaux pour relayer les dernières informations institutionnelles via nos canaux locaux et permettre de lutter contre les fake news qui prolifèrent.