L’anxiété et la consommation d’anxiolytiques ont augmenté ces derniers mois. Les effets du confinement ont à peine pu être élaborés, « digérés » psychiquement, que déjà il nous est nécessaire de nous adapter à des restrictions nouvelles. Nous sommes amenés à aborder et vivre un deuxième confinement.
La continuité du travail dans ce cadre se fait sous des conditions (gestes barrières, télétravail, etc.) qui limitent à nouveau la convivialité et le lien social. L’incertitude quant à l’avenir perdure. Ayant déjà expérimenté une première période similaire, la situation pourrait sembler plus facile ou plus simple à aborder. Pourtant, elle ne l’est pas, et il est important de le verbaliser.
Une crise qui s’installe dans la durée
À la différence de la période de confinement vécue en début d’année, l’état de sidération a été surmonté. La crise s’est présentée, elle est désormais installée dans le temps et demande une adaptation continuelle des personnes. À cette sidération peut faire place une certaine exaspération, voire une certaine colère ou une lassitude importante quant à cette crise sanitaire qui n’en finit pas. Il est normal de ressentir ces émotions.
Nous traversons une période exceptionnelle, les annonces se succèdent et exigent de la part de la population des capacités d’adaptation et d’acceptation importantes. Être contraint dans ses déplacements ou obligé de rester à domicile n’est naturel pour personne. Chaque individu a un besoin fondamental de se sentir libre de faire ce qu’il veut, de sortir s’il en a envie, de prendre l’air comme bon lui semble. Il a également besoin de maintenir des liens sociaux pour conserver un équilibre de bien-être.
Le maintien des liens au sein des collectifs de travail
Selon vos niveaux de responsabilités, vos possibilité d’action sont différentes, néanmoins, chacun peut être acteur du maintien du lien au sein des collectifs. Cela passe notamment par les points suivants.
Maintenir le dialogue dans les structures
Malgré le confinement, le besoin d’appartenance collective demeure essentiel pour tous les agents. Cela consiste notamment à porter une attention particulière à la communication interne au sein des équipes. L’information doit continuer à circuler afin que chacun soit maintenu informé. Il sera par exemple important d’organiser des réunions afin de faire le point sur les annonces en matière d’organisation du travail et la manière dont elles vont se déployer dans votre structure (procédures d’accompagnement des personnes positives au Covid-19 et des cas contacts, prise en compte des personnes vulnérables, mise en œuvre du télétravail, respect des gestes barrière sur site, etc.).
Soutenir la solidarité et la cohésion entre les agents
Il s’agira notamment de faciliter la mise en place de moyens d’échanges, d’expression, de partages et de cohésion par et avec le collectif de travail, sur les bonnes pratiques de gestion de la crise, du vécu du travail en temps de crise sanitaire. Il faudra également être vigilant à la non-stigmatisation ou la non-discrimination des agents qui ont été infectés et reviennent au travail ou qui présentent des symptômes infectieux. Dans tous les cas, , veiller au respect de leur vie privée et à la confidentialité.
L’attention portée à des situations individuelles difficiles
La crise sanitaire a déjà eu de nombreuses conséquences sur les individus. Aujourd’hui, l’exaspération, la lassitude, le découragement ou le manque de visibilité sur la situation viennent encore atteindre les individus dans leur vie privée et professionnelle. La souffrance engendrée doit être entendue et il est essentiel d’être vigilants à la fois à sa propre santé physique et mentale, mais également à celle de vos collègues et des agents qui sont sous votre responsabilité le cas échéant.
Repérer les signaux individuels de souffrance au travail.
Il s’agira d’être attentif aux plaintes telles que le manque d’énergie, des difficultés de concentration et d’attention (erreurs, oublis), de l’irritabilité, du dénigrement à propos de son travail ou d’autrui, de la dévalorisation de son travail et de ses compétences, du désinvestissement, une fatigue importante, des conduites à risque, de l’agressivité, etc.
Il est également important d’être attentifs à des indicateurs tels que l’absentéisme, le présentéisme ou les accidents de travail. Des éléments plus subjectifs peuvent également être observés et interrogés tels qu’une éventuelle baisse de la qualité du travail, de la créativité, des initiatives ou la détérioration des relations sociales, etc.
Si un agent présente l’un de ces signaux d’alerte
Il est important de l’orienter vers les personnes ressources :
- Consulter la plaquette des acteurs de la prévention des risques psycho sociaux à l’Inserm (pdf)
- Contacter votre service RH
Nous vous invitons enfin à consulter les fiches conseils réalisées à l’occasion de la période de confinement de début d’année et la période de reprise d’activité qui a suivi. Vous retrouverez des conseils complets et précis pour vous accompagner dans cette période.
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