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Femme souriante vêtue d'une blouse dans un bureau encombré.

La laverie des Cordeliers : dispositif clé du laboratoire de recherches biologiques

Devenue agent de laverie et préparatrice en histologie, après une carrière commencée dans les services administratifs de l'Inserm, Nathalie Jupiter raconte son parcours, son métier et met en lumière l'importance de la laverie dans le bon déroulement des expériences scientifiques.

Siège
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Depuis plus de vingt ans, Nathalie Jupiter est agent de laverie au Centre de recherche des Cordeliers à Paris. Avec son binôme, elle fournit des instruments parfaitement stériles, aux quelques 90 techniciens et scientifiques de trois équipes de recherche et de la plateforme Centre d’histologie, d’imagerie et de cytométrie (Chic). Ce qui dispense le centre de trop recourir à du matériel jetable.

Pour Nathalie, les qualités d’un agent de laverie sont la rigueur et le sérieux : « Si la vaisselle est mal stérilisée, la manipulation ne fonctionne pas, et les résultats peuvent être faussés. » Aux tâches liées à cette vaisselle particulière, s’ajoutent la surveillance et l’entretien du matériel dont elle est responsable : des machines à laver qui coûtent environ 15 000 euros, et un autoclave (un appareil de stérilisation à vapeur d’eau sous pression, dont la température peut monter à 184 degrés) d’une valeur de 65 000 euros.

La laverie des Cordeliers est reliée à un laboratoire de sécurité de niveau 3 (L3), constitué de zones à atmosphères contrôlées, où l’on manipule des prélèvements biologiques infectieux et des agents biologiques de classe 3, comme le VIH et les virus des hépatites B et C. Pour travailler en L3, les agents de laverie doivent être habilités. Nathalie a suivi des formations obligatoires, indispensables notamment pour utiliser un autoclave.

Dans un couloir, porte épaisse et vitrée avec digicode
Sas entre le laboratoire de niveau 3 et la laverie. © Inserm 
Femme vêtue d'une blouse, d'un maque et de gants manipulant des flacons sur un chariot.
Vers 8 heures, avant l’arrivée des équipes, Nathalie enfile sa blouse et ses gants, et commence par ramasser la vaisselle quotidienne. © Inserm 
Lave vaisselle en inox ouvert.
Elle installe ensuite les instruments dans les deux machines à laver. Il faut compter une heure pour le lavage, et une autre heure pour le séchage. © Inserm
Femme vêtue d'une blouse d'un masque et de gants dépose des flacons à l'intérieur d'une grosse machine en inox.
Rien de ce qui sort du laboratoire ne doit comporter de risque de contagion ou de contamination. Une fois la vaisselle lavée, Nathalie la stérilise à l’autoclave. Cet appareil permet de stériliser, mais aussi de décontaminer le matériel. Le cycle moyen de décontamination est de deux heures. © Inserm
Détail de l'autoclave sur lequel sont afficher des messages d'autorisation et de prévention
L’utilisation de l’autoclave est très réglementée. La liste des personnes habilitées à l’utiliser, signée par le directeur d’unité, est affichée sur l’appareil lui-même. © Inserm
Femme vêtue d'une blouse et d'un masque consultant un rouleau de papier produit par l'autoclave.
À chaque fin de cycle, un papier sort de l’autoclave pour assurer la traçabilité de la décontamination. Le moindre défaut de cycle y est mentionné. « Une fois à cause d’une fuite d’air, j’ai connu un moment de panique. Il a fallu tout couper ! » © Inserm 
Femme vêtue d'une blouse d'un masque et de gants tenant dans ses mains une seconde paire de gants plus épais.
Nathalie laisse refroidir l’autoclave environ 15 minutes, avant de sortir les instruments avec des gants pour ne pas se brûler. © Inserm 
Famme vêtue 'une blouse et d'un masque tenant des flacons étiquetés.
À la toute fin, elle donne aux instruments un code couleur spécifique qui indique leur état (contaminés ou stérilisés) ainsi que l’équipe à laquelle ils sont destinés. © Inserm 

Du bureau au labo

Entrée à l’Inserm en 1984, Nathalie Jupiter a d’abord occupé des fonctions administratives : au bureau des contrats de recherche, puis à l’administration du siège, et, comme gestionnaire polyvalente, à la délégation Paris-IDF Centre-Est. En 2000, elle a donné une nouvelle impulsion à sa carrière, en rejoignant l’unité 255 de l’institut Curie, aujourd’hui intégrée aux Cordeliers.

Pour l’accompagner dans ses nouvelles fonctions, elle a suivi une formation intitulée Le b.a.-ba de la biologie, et a bénéficié de l’encadrement de son ancienne cheffe d’équipe qui a également été sa tutrice. « J’ai eu envie de découvrir le monde scientifique. Ma prise de poste a été un peu difficile car il n’existait pas de formation d’agent de laverie, mais j’ai été très bien accompagnée lors de ma reconversion. Ma première carrière m’aide encore à accomplir certaines de mes missions, comme la gestion des appels d’offres. »

Nathalie et Antoine, ingénieur d’études, travaillent à la paillasse. © Inserm 

Aujourd’hui, Nathalie partage son temps entre le centre de recherche des Cordeliers et le service d’anatomo-pathologie de l’hôpital Cochin. Car, depuis 2014, en plus de son travail en laverie, elle prépare des coupes histologiques (tissus humains sains et tumoraux) à Cochin et aux Cordeliers : « Tout en menant en parallèle mes missions au sein de la laverie, et mes missions transversales, mon activité professionnelle a fortement évolué vers un travail d’histologie. À présent, j’interagis beaucoup avec les chercheurs, les chargés de prévention ou les correspondants hygiène et sécurité. C’est ce qui me plaît au quotidien. »