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Interview de Gilles Bloch sur le plan de sobriété

L’Inserm vient de publier son plan de sobriété énergétique et d’exemplarité. Gilles Bloch revient sur cet engagement de l’Institut.

National
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L’État a initié un plan de sobriété énergétique et a demandé un effort particulier à toutes ses administrations. Quelles actions l’Inserm a‑t-il mis en place pour répondre à cette demande ?

Gilles Bloch : Depuis 2020 l’État développe une politique ambitieuse en matière de transition écologique et solidaire et incite les services publics à être exemplaires en la matière. Dans le cadre de son Contrat d’objectifs, de moyens et de performance 2021 – 2025, l’Inserm s’est ainsi déjà engagé dans une démarche de développement durable et a conçu un certain nombre d’actions qui vont au-delà de la seule réduction de sa consommation énergétique. Avec les risques de pénurie énergétique provoqués par la guerre en Ukraine, l’accent a cependant été mis plus spécifiquement sur cette problématique, et le président de la République a fixé un objectif de réduction de nos consommations d’énergie de 10 % en deux ans et, à plus long terme, de sortie des énergies fossiles d’ici 2050. Pour y répondre, l’Inserm se dote d’un plan de sobriété énergétique et d’exemplarité. Ce plan fait le bilan des actions déjà engagées et définit les mesures à mettre en place dans nos laboratoires et dans nos services administratifs.

Vous évoquez des mesures déjà opérationnelles, pouvez-vous nous en dire plus ?

G. B. : La politique de transformation impulsée par l’État il y a deux ans repose sur 20 engagements dont beaucoup ont en effet déjà été déclinés à l’Inserm. Citons par exemple l’engagement pour une mobilité durable avec le forfait Mobilités durables pour les agents qui ont recours au vélo ou au covoiturage. Autre exemple, l’engagement en faveur d’achats plus responsables : les marchés publiés par l’Inserm tiennent compte des risques de déforestation. La plupart des 20 mesures sont déjà appliquées ou sont en passe de l’être. Elles sont rappelées en introduction du plan que nous avons élaboré, lequel porte par ailleurs de nouvelles mesures qui visent à répondre efficacement à l’engagement de réduction des dépenses énergétiques, en gardant en ligne de mire l’objectif plus large de transition écologique et solidaire dans lequel il s’insère.

Quelles sont les mesures prioritaires du plan de sobriété énergétique de l’Inserm ?

G. B. : Nous avons défini 9 mesures phares. Certaines relèvent du collectif Inserm et seront mises en place aux niveaux national, régional et local. Par exemple, les sites de l’Inserm devront baisser la température des locaux l’hiver, réduire la ventilation, et la climatisation en été, quand cela est possible. D’autres mesures relèvent des comportements individuels de chacun et constituent des écogestes simples tels qu’éteindre les lumières ou prendre le train plutôt que l’avion.

Pour parvenir aux objectifs fixés, il faut s’impliquer à tous les niveaux. C’est la philosophie même de ce plan : donner un cadre à la fois pragmatique et ambitieux pour engager tous les agents à prendre part à cette réforme profonde de nos pratiques. Certaines catégories de personnels seront de fait particulièrement impactées : les managers, les services financiers, immobiliers et logistiques. Mais nous pouvons tous nous engager, avec des gestes simples, dans cette démarche collective et développer ensemble des pratiques plus écoresponsables.

Certaines des mesures que vous évoquez ne risquent-elles pas de remettre en cause le travail fait dans nos laboratoires ?

Nous avons été attentifs à la spécificité de nos structures durant toute l’élaboration du plan. Aucune des actions proposées ne doit remettre en cause la qualité et l’exigence des recherches menées par nos équipes. Pour cette raison, des discussions ont lieu au niveau régional et local pour s’adapter aux spécificités des sites et des activités de recherche qui y sont conduites. Par exemple, la baisse de température doit tenir compte de la réglementation en matière de bien-être animal dans nos animaleries.

De la même façon, nous nous sommes aussi rapprochés de nos partenaires pour échanger autour d’expérimentations déjà menées sur les températures des congélateurs. Nous sommes collectivement engagés dans une même démarche et ensemble nous pourrons définir des pratiques à la fois respectueuses de nos recherches et de notre environnement. 

Quelles sont les prochaines étapes ?

G. B. : L’Inserm va se doter d’une structure de pilotage dédiée : un(e) chargé(e) de mission sera nommé(e) pour l’animation de la démarche de développement durable et un comité développement durable va être créé. Leur premier objectif sera de définir les thématiques des groupes de travail sur lesquels nous appuierons cette démarche et de lancer les appels à candidatures pour les groupes qui seront installés au 1er semestre 2023. Ces groupes devront notamment nous aider à définir des objectifs de développement durable dans les différents secteurs d’activité de l’Inserm. Nous souhaitons également établir une charte des engagements de l’Institut et de ses agents pour la sobriété énergétique. 

Les objectifs 2024 sont la signature de la charte développement durable des établissements et entreprises publics et, bien sûr, l’atteinte de l’objectif de réduction de 10 % de la consommation d’énergie dans les bâtiments administratifs dont l’Inserm est le gestionnaire.

En matière de recherches, l’Inserm s’empare-t-il aussi de ce sujet ?

G. B. : Depuis de nombreuses années des recherches sont menées par nos équipes sur l’impact des expositions environnementales sur la santé. Des expertises collectives ont aussi été publiées, par exemple sur l’effet des pesticides. C’est un axe important des travaux menés à l’Inserm. Ceci étant, pour aller plus loin sur le sujet plus spécifique du changement climatique, dont il n’est pas besoin de souligner l’actualité, j’ai souhaité que nous soyons à l’initiative dans les prochains mois d’un nouveau programme d’impulsion Inserm Climat et santé.

Télécharger le plan de sobriété énergétique et d’exemplarité de l’Inserm