Depuis 2004, à l’occasion des campagnes Octobre rose, l’association Ruban rose récompense les efforts de la recherche clinique et fondamentale dans la lutte contre le cancer du sein. À l’Inserm, les avancées de la recherche contre cette maladie sont constantes. La lutte contre le cancer du sein passe par le progrès des traitements et par le dépistage, notamment grâce aux recherches épidémiologiques. Cette année Jacky Goetz, Élodie Guillaume et leurs équipes respectives ont remporté 110 000 euros pour développer leurs travaux.
Comprendre les mécanismes de formation des métastases
Biologiste cellulaire de formation, Jacky Goetz est directeur de recherche Inserm et anime l’équipe Tumor biomechanics au sein du laboratoire Immunologie et rhumatologie moléculaire de Strasbourg.
Ce qui me tient à cœur, c’est que ce prix provient directement de donateurs, conscients de la pathologie humaine, et prêts à soutenir la recherche fondamentale.
L’équipe strasbourgeoise, composée de quinze personnes, combine plusieurs modèles animaux et des approches de microscopie innovantes. Elle étudie les liens entre les forces mécaniques, la formation de terrains favorables à l’apparition des métastases, et la survenue de celles-ci dans l’organisme.
Jacky Goetz et son équipe font notamment usage d’un modèle animal émergent en cancérologie, le poisson zèbre, pour décortiquer les mécanismes intravasculaires de ces phénomènes. Cet animal transparent permet d’observer in vivo et en temps réel le déplacement de cellules ou de vésicules extracellulaires tumorales rendues fluorescentes. L’équipe Tumor biomechanics a ainsi démontré l’importance du rôle des fluides biologiques en matière de prévention des métastases.
Grâce au prix Ruban rose Avenir, ses chercheurs souhaitent développer un projet de recherche dans le prolongement de ces avancées. L’objectif est de montrer comment le profil mécanique d’une cellule tumorale évolue au cours de la cascade d’évènements conduisant à la formation de métastases pour élaborer des stratégies antimétastatiques.
Réduire les inégalités de dépistage du cancer du sein
Élodie Guillaume est docteur en épidémiologie et en santé publique au sein de l’unité Inserm Anticipe à l’université de Caen Normandie.
Je me bats pour toutes les femmes qui se battent au quotidien.
Cette équipe interdisciplinaire, propose des programmes qui permettent de réduire les inégalités sociales et territoriales dans la prévention et le traitement des cancers. Des unités de mammographie mobiles, appelées « mammobiles », sillonnent certains départements et fonctionnent sur le même mode que les cabinets fixes de radiologie. Elles vont vers les femmes éloignées des centres de radiologie et leur proposent un dépistage du cancer du sein.
Élodie Guillaume et son équipe ont établi un protocole scientifique pour évaluer l’efficacité de ce dispositif sur la participation au dépistage et sur la réduction des inégalités territoriales. Dans ce projet, l’information des femmes est un enjeu majeur, et la dotation du prix Ruban rose Avenir permettra de développer des outils d’information et de sensibilisation qui intègrent le « mammobile » comme modalité complémentaire du dépistage.
La recherche sur le cancer à l’Inserm
À l’Inserm, 191 équipes de recherche travaillent en oncologie. Des domaines aussi variées que la génomique, la protéomique, la recherche sur le microenvironnement tumoral, la thérapie ciblée ou encore l’imagerie sont mobilisés dans la recherche contre le cancer. L’institut thématique Cancer de l’Inserm rassemble toutes les équipes de recherche travaillant sur ces pathologies aussi fréquentes que complexes. Ses travaux s’organisent autour de trois axes stratégiques :
- l’identification des facteurs de risque ;
- la redéfinition des cancers, selon la signature biologique de chaque profil tumoral ;
- le développement d’une médecine personnalisée prenant en compte le profil du patient comme celui de son cancer.