Pouvez-vous en quelques mots résumer votre parcours ?
Je suis biologiste de formation. Après une thèse en biochimie, je suis entré au CEA à Saclay – d’abord comme chargé de communication, puis comme chargé de mission au pôle Europe. En 2012, j’ai rejoint le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation pour représenter la France aux comités des programmes européens Horizon 2020 : ERC, Marie Sklodowska Curie, Technologies futures et émergentes (FET) et Santé, changement démographique, bien être (défi sociétal 1).
Qu’est-ce que l’Inserm représente pour vous ?
Je pense à son exigence de qualité, à son excellence, et à la vision claire de son positionnement en Europe qui se traduit par ses collaborations et par sa participation au programme cadre. L’Inserm a une approche intégrée de l’Europe dans sa stratégie de développement aussi bien au niveau communautaire que bilatéral.
En quoi l’Europe est-elle importante pour l’Inserm ?
Au-delà d’une source de financement incontournable, l’Union européenne favorise l’excellence de la recherche. En obligeant les bénéficiaires des programmes européens à nouer des partenariats hors des frontières nationales, l’Union suscite des rapprochements entre les meilleurs organismes de recherche du continent qui s’émulent mutuellement.
L’UE définit des stratégies communes de recherche à long terme. Notamment à travers les initiatives de programmation conjointes qui coordonnent les efforts nationaux dans des domaines prioritaires comme la résistance aux anti-microbiens ou les maladies neurodégénératives. L’Inserm s’implique fortement dans ces initiatives stratégiques afin d’être au cœur des choix et orientations.
Elle fournit aussi des outils pour étendre les collaborations au-delà du monde académique. Comme par exemple l’initiative pour les médicaments innovants (IMI) qui favorise les coopérations entre les industriels et les scientifiques. D’autres programmes facilitent des partenariats qui dépassent les frontières de l’Europe. C’est le cas de l’European & Developing Countries Clinical Trials Partnership (EDCTP) permettant de travailler avec des pays d’Afrique sub-saharienne pour conduire des essais cliniques sur les maladies infectieuses négligées, comme le sida, la tuberculose et la malaria.
L’Europe c’est aussi nos partenaires de recherches privilégiés. Il faut préparer des accords de coopération bilatéraux avec nos homologues, développer les laboratoires associés et conjoints.
Quel rôle le pôle Europe joue-t-il au sein de la Direction partenariats et relations extérieures (DPRE) ?
Mon équipe est composée actuellement de cinq personnes. Elle informe la direction de l’Inserm des évolutions du programme cadre et propose des positionnements soit en réaction, soit en avance de phase. En fonction des décisions prises par la direction générale, nous utilisons les outils adéquats pour mettre en œuvre les orientations. Grâce à la présence permanente d’un de nos collègues à Bruxelles, nous sommes au plus près de l’information pour éclairer les décisions de l’institut. Une proximité qui permet aussi de faire valoir le point de vue de l’Inserm auprès des instances bruxelloises.
Quel soutien le pôle Europe apporte‑t-il aux laboratoires ?
Le pôle Europe aide les équipes de recherche à repérer les appels à projets lancés par l’Union européenne les plus en adéquations avec leur recherche et leur projet scientifique.
L’Inserm coordonne le réseau du point de contacts nationaux Santé (PCN) qui informe les équipes sur les opportunités de financement des projets européens et conseille les candidats pour instruire des dossiers. L’institut est aussi membre de nombreux consortium de PCN (ERC, FET, Juridique et Financier, et Marie Sklodowska Curie). Cela implique la mobilisation de personnes dans différents départements (DESP, DRH, DAJ, etc.) avec qui nous travaillons en étroite collaboration.
Nous faisons le lien entre les équipes de recherche et les services juridiques ou des ressources humaines pour trouver des solutions aux problèmes règlementaires et légaux qui ne manquent pas de se produire avec ce type de projets.
Via la filiale Inserm Transfert, le pôle Europe propose aussi des aides financières pour soutenir les équipes qui répondent aux appels à projets européens.
Quels sont les priorités du pôle Europe dans le proche avenir ?
Horizon 2020 – le programme européen de recherche et développement pour la période 2014 – 2020 – touche à sa fin, et les deux dernières années sont les mieux dotées financièrement. Parallèlement la commission européenne prépare le programme cadre suivant : Horizon Europe. Le pôle Europe accompagne les responsables de l’Inserm au sein des instances européennes pour que notre institut profite de cette période décisive de définition des programmes scientifiques et d’attribution des crédits.