L’unité de service, composée de 14 équipes, est répartie sur 4 sites toulousains. Elle facilite la réalisation de projets de recherche dans tous les domaines : métabolisme, neuro-imagerie, cardiologie, cancers, immunologie, santé digestive, maladies infectieuses, comportement etc. Les activités de l’unité portent sur la recherche méthodologique et l’exploration fonctionnelle des modèles animaux. L’unité propose de l’imagerie multimodale et des services permettant la mise en œuvre de procédures expérimentales de pointe : analyses in vitro (dosage sanguin et urinaire), in vivo (métabolisme énergétique, composition corporelle, exploration cardiovasculaire), ex vivo (histologie/histopathologie).
L’expertise du Crefre porte plus précisément dans les domaines des physiopathologies cancéreuses, cardiovasculaires et du système immunitaire. Depuis 2016, le centre est le seul laboratoire académique au niveau national à prendre en charge des études pré-cliniques sur les médicaments à thérapie innovante et à en assurer la gestion, en conformité avec le cahier des charges des bonnes pratiques de laboratoire. À cette fin, la structure est inspectée par l’agence nationale de sécurité du médicament, tous les deux ans, pour vérifier que les études menées sont bien en conformité avec les principes de l’OCDE.
Une plate-forme de services présente sur tout le continuum de la recherche
En amont de tout projet, chaque service du Crefre se réunit avec l’équipe de chercheurs de manière à comprendre les grandes lignes du projet scientifique et définir les spécificités d’élevage ou de recherche à mettre en œuvre. Par exemple, y a‑t-il un besoin de sevrer les animaux à une date précise ? Un régime alimentaire particulier à mettre en place ? Un cahier des charges contenant les informations et consignes spécifiques à la lignée murine permet également à l’unité de service de déterminer les manipulations les mieux adaptées aux besoins de l’étude, et de limiter le plus possible les gestes invasifs.
Le personnel du service d’imagerie présente les possibilités exploratoires des différents appareils disponibles dans l’unité, afin d’aiguiller les chercheurs vers la solution présentant le meilleur ratio coût / efficacité. « Faut-il utiliser en première intention l’IRM ou l’imagerie TEP, modalités fournissant de belles images pour les publications mais dont la mise en œuvre est complexe et très coûteuse ? Pas forcément » explique Carine Pestourie, responsable du service d’imagerie. En aval, l’équipe accompagne fréquemment les chercheurs sur le volet interprétation des résultats.
Des collaborations ancrées dans le public
Les collaborations ont lieu majoritairement avec des équipes issues du secteur public, et souvent au niveau local puisque la plateforme, les centres de recherches Inserm, les hôpitaux toulousains et l’école nationale vétérinaire de Toulouse partagent les mêmes sites. L’unité n’en reste pas moins ouverte à toute la communauté scientifique, en accord avec la charte Ibisa, à laquelle elle adhère. « Les clients privés que nous avons sont essentiellement des start-ups. Par exemple, nous avons récemment accueilli une équipe travaillant sur le développement d’agents de contraste visant à améliorer le ciblage de tumeurs » indique Franck Desmoulin, expert IRM de l’unité.
Des équipements de pointe au service de la recherche
Le service imagerie dispose d’un tomographe par émission de positons couplé à un scanner X, une IRM et deux échographes (un échocardiographe et un échoélastographe). Toutes ces technologies sont équivalentes à celles utilisées pour l’humain, mais adaptées au petit animal. Comme l’indique Carine Pestourie, responsable du service : « Notre panel d’équipements d’imagerie anatomique et fonctionnelle nous permet de détecter des métastases, de caractériser de nouveaux radiotraceurs, de nouveaux agents de contrastes IRM, et de réaliser des suivis d’efficacité thérapeutique à petite échelle ».
Le service a fait le choix d’un niveau d’exigence très élevé en termes de maintien du statut sanitaire des modèles. Par exemple, le service est en mesure d’isoler les animaux de l’environnement extérieur dans le cadre d’imageries IRM, TEP et scanner X. Ce maintien du statut sanitaire demande une grande technicité et les manipulations doivent être d’autant plus minutieuses car réalisées dans un espace plus contraint. « Nous tenons à ce maintien du statut sanitaire pour nous inscrire pleinement dans le cadre éthique des 3R. En suivant une même cohorte d’animaux sur différentes procédures expérimentales. Ainsi, nous réduisons la variabilité qu’il peut y avoir entre deux groupes d’animaux indépendants et nous réduisons le nombre d’animaux nécessaire au bon déroulement du projet de recherche. »
Certaines équipes peuvent avoir besoin d’un équipement spécifique pour leur projet. Dans ce cas, l’unité de service met à leur disposition des laboratoires et, dans certains cas, des personnels pour en assurer la bonne utilisation. Le centre dispose dans ce contexte d’un outil de data management et d’une caméra CCD, qui permet de capturer des images d’un très haut degré de précision. Ce système d’imagerie optique permet d’imager des cellules ou des animaux. Il permet par exemple de visualiser l’expression d’un gène, ou de tracer la distribution d’un marqueur fluorescent, pour caractériser l’évolution d’une tumeur ou un autre processus physiopathologique.
Des hébergements connectés en soutien à de nouveaux types de recherche
Initié dans le cadre d’un projet collaboratif avec l’institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires de Toulouse, le Crefre a également assuré le déploiement et la gestion d’hébergements connectés. Appelés portoirs, ils permettent une observation en temps réel des souris et la collecte de données sur leur activité. Chaque animal est identifié par une puce électronique et les portoirs, équipés de nombreux capteurs, permettent de surveiller la quantité de boisson et d’aliments ingérée, ou de suivre l’activité locomotrice. Il devient ainsi possible d’étudier comment la surcharge pondérale affecte la santé en analysant l’activité physique. Les équipes de recherche ont accès aux informations en direct et à distance, et des logiciels d’analyse facilitent le traitement des mégadonnées.
Favoriser la transmission des compétences
Le Crefre souhaite favoriser l’autonomie des chercheurs sur ses équipements, mais sous réserve que toutes les précautions nécessaires à la bonne réalisation des gestes, notamment sur le volet bien-être animal, soient garanties. Ceux-ci demandent une précision extrême, le matériel est coûteux et souvent fragile. Comme le souligne Franck Desmoulin : « La mise en œuvre de l’IRM est complexe, d’autant que chaque projet de recherche a ses spécificités, ce qui demande certaines optimisations, elles-mêmes demandant une maîtrise technique et scientifique importante ».
Outre les formations à destination des utilisateurs des équipements, l’unité est également impliquée dans la formation continue (ateliers Inserm), la formation réglementaire d’utilisation du petit animal de laboratoire (formation UPAL ENVT), et la formation initiale (enseignements de M1 et M2).
Pour en savoir plus sur les plateformes de recherche partagées ouvertes à l’ensemble de la communauté scientifique, consultez le portail Inserm dédié.
Les 3 R : réduire, raffiner, remplacer
Le Centre régional d’exploration fonctionnelle et de ressources expérimentales de Toulouse intègre dans son activité la démarche éthique des 3 R, comme toutes les unités Inserm recourant à la recherche sur l’animal. Le principe des 3 R, pour réduire, raffiner, remplacer, constitue les fondements d’une éthique en recherche animale. La réduction consiste à minimiser le nombre d’animaux utilisés. Le raffinement vise à assurer leur bientraitance et leur bien-être en limitant les contraintes. Le remplacement consiste à chercher et utiliser, chaque fois que cela est possible, des alternatives à l’utilisation d’animaux pour répondre à la question scientifique posée.