Le périmètre du référent scientifique couvre généralement une ville ou un site universitaire d’implantation des unités de l’Inserm. Son rôle est de faire connaître la position de l’Inserm aux partenaires de l’Institut, et d’informer la direction et les instituts thématiques des projets en cours sur le site. Au niveau local, il veille à ce que l’Inserm contribue aux grandes collaborations scientifiques prévues sur le site. Comme l’indique Jean-Marie Pagès, référent scientifique pour le site de Marseille : « Aix-Marseille Universités, ce sont 17 instituts dont une grande part sont dévolus à la recherche en biologie santé, un IHU, une société d’accélération du transfert de technologies (SATT), un BioCluster, une fondation universitaire… J’assiste à la plupart des réunions de pilotage, ce qui permet de voir les projets émerger, suivre leur construction, et sentir les évolutions. Puis je fais part des actions en cours à la direction de l’Inserm. »
En complémentarité avec les Instituts thématiques, le travail porte également sur l’identification et la création de projets de recherche pouvant tirer le meilleur parti des spécialités des équipes du site. Pour atteindre cet objectif, le référent travaille en étroite collaboration avec le délégué régional. En effet, par sa connaissance générale des unités tant sur le plan de la gestion (ressources humaines, finances, patrimoine immobilier) que de la stratégie scientifique, le délégué possède la vision globale et les moyens d’optimiser le montage des projets. Il peut en outre aider à comprendre certains éléments liés à la vie du site. « Le délégué régional connaît l’histoire du site et il est le représentant du PDG de l’Inserm sur le site. Il nous informe souvent sur des éléments extra-scientifiques et scientifiques : par exemple, une recherche peut ne pas aller jusqu’à son terme, tout simplement parce que le chercheur est parti ou va partir à la retraite ! Ce type d’information est important pour construire des projets dans la durée. »
Scientifiques et diplomates
Pour assurer leur mission de veille, les référents sont en contact quasi-permanent avec les présidences d’universités, parfois les instances politiques de la région, voire de la ville. Comme l’explique Olivier Bertrand, référent scientifique pour le site de Lyon-St Etienne : « Je participe par exemple au comité de recherche biomédicale et de santé publique lancé par les CHU. À un autre niveau, je participe aux instances de la fédération d’établissements universitaires, que l’on appelle “Comue”, et qui regroupe les écoles, les écoles normales supérieures, les universités, et les organismes nationaux de recherche. » Un travail nécessaire pour mettre en place des projets multi-tutelles et pluridisciplinaires.
Du projet au concret
Les réunions débouchent sur des projets bien réels, par exemple dans le cadre du programme d’investissements d’avenir “Excellence sous toutes ses formes”. Le site de Lyon souhaitait proposer un projet scientifique ciblé. Compte-tenu des forces du site, le choix s’est porté sur le domaine de la santé globale en lien avec la médecine de précision. Le référent a été impliqué à toutes les étapes du projet, du montage à la mise en place des actions. Le site obtient 30 millions d’euros pour 7 ans. Le référent et le délégué régional veillent au bon déploiement du projet (baptisé SHAPE-Med@Lyon) au niveau des structures académiques et du montage financier.
Autre exemple, à Marseille, les actions de concertation pilotées par le délégué régional et le référent ont permis l’émergence du biocluster Immuno-cancer. Une coopération thématique multi-tutelles dotée à hauteur de 97 millions d’euros, conçue pour développer des candidats-médicaments contre le cancer, les maladies auto-immunes et les maladies infectieuses.
Agence de programmation
Si le rôle du référent ne devrait pas évoluer dans le nouveau contexte d’agence de programmes de l’Institut, son importance devrait néanmoins s’accroître proportionnellement aux nouvelles missions que l’État confiera à l’Inserm. Grâce à leur connaissance des acteurs scientifiques mais aussi institutionnels, les référents contribueront à déterminer la répartition des différentes tâches et objectifs, selon les forces de chaque partenaire. Comme le souligne Olivier Bertrand : « nous nous tournons déjà vers les directeurs de laboratoires, les universités et les écoles pour expliquer la teneur de ces projets et structurer des consortiums. »
Le rôle d’agence de programmes et le programme « Impact Santé » de l’Inserm devrait accroître le nombre d’opportunités de financements.
Les 25 référents scientifiques de l’Inserm
Paris – IDF Sud
- Rodolphe Fischmeister / Saclay et Polytechnique
Paris-IDF Centre-Nord
- Pierre-Olivier Couraud / UPC, USPN
Auvergne-Rhône Alpes
- Olivier Bertrand / Lyon, Saint-Etienne
- Jean-Luc Coll / Grenoble
- Laurence Vandel / Clermont-Ferrand
Grand Ouest
- Laurent Corcos / Brest
- Gervaise Loirand / Nantes, Angers
- Lotfi Senhadji /Rennes
- Mustapha Si-Tahard / Orléans, Tours
Nord Ouest
- Luc Buée / Lille
- Moïse Coëffier / Rouen
- Mickael Naassila / Amiens
- Hervé Platel / Caen
Paris ‑IDF Centre-Est
- Jorge Boczkowski / Créteil
- Hervé Chneiwess / Sorbonne Université et PSL
PACA – Corse
- Anne Odile Hueber / Nice
- Jean-Marie Pagès / Marseille
Occitanie-Pyrénées
- Louis Buscail / Toulouse
Occitanie-Méditerranée
- Pierre Martineau / Montpellier
- Olivier Meilhac / La Réunion
Est
- Myriam Polette / Besançon, Reims, Dijon
- Catherine Schuster / Nancy, Strasbourg
Nouvelle-Aquitaine
- Mohamed Jaber / Poitiers
- Pierre Marquet / Limoges
- Violaine Moreau / Bordeaux