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Interview de Damien Rousset, directeur général délégué à l’Administration de l’Inserm

Directeur général délégué à l'Administration de l’Inserm depuis le 7 juillet 2021, Damien Rousset revient sur son parcours, ses missions et ses priorités.

National
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Pouvez-vous résumer votre parcours professionnel ?

Damien Rousset : Après un doctorat en sciences juridiques à l’université Lille 2, j’ai passé un concours afin de devenir attaché d’administration scolaire et universitaire. J’ai eu la chance d’être affecté à Lille 2, que je connaissais bien puisque je venais d’y être diplômé. J’ai d’abord été nommé chef du service de la scolarité de la faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques, puis, quelques années plus tard, responsable des études et de la formation de l’université. J’ai ensuite pris la décision de donner une nouvelle impulsion à mon parcours professionnel en préparant le concours de l’École nationale d’administration (ENA), que j’ai intégrée en 2011. À ma sortie de l’école, en 2013, j’ai fait le choix de rejoindre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ce fut pour moi l’occasion de découvrir le fonctionnement d’une administration centrale et d’apprendre un nouveau métier, puisque j’ai été chargé du budget pendant plus de trois ans à la direction des affaires financières du ministère.

De 2016 à 2018, je suis placé auprès du recteur de Paris, recteur de la région académique Île-de-France, comme chef du service des affaires régionales. Ma mission était de mettre en place une coordination entre les trois académies franciliennes. J’ai alors travaillé sur un panel de sujets d’intérêt commun pour ces trois académies comme le décrochage scolaire ou la carte des formations professionnelles. 

En 2018, je suis revenu au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), plus précisément à la direction générale de la recherche et de l’innovation (DGRI), en tant qu’adjoint au chef du service de la performance, du financement et de la contractualisation avec les organismes de recherche. C’est entre ces murs que l’on mobilise particulièrement l’expertise budgétaire et juridique au service du pilotage de la politique de recherche française.

L’enseignement supérieur et la recherche sont donc une constante dans mon parcours. C’est pour cela que je n’ai pas hésité à intégrer l’Inserm en tant que directeur général délégué à l’Administration au mois de juillet. Rejoindre l’organisme dédié à la science biomédicale et être plus proche de problématiques de « terrain », au service de la recherche et des chercheurs, m’enthousiasme. Et comme je cherche toujours à élargir mes horizons, le développement ou la consolidation des compétences très diverses qui sont attendues d’un directeur général délégué à l’Administration étaient aussi une motivation à rejoindre l’Inserm sur ce poste.

Quelles sont vos missions au sein de la nouvelle organisation de la direction générale ?

D. R. : Si l’on regarde l’histoire de l’Inserm il y a déjà eu une configuration avec deux directeurs généraux délégués. Ce n’est que depuis 2011 que l’Institut en comptait un seul. Le PDG a pris la décision de revenir à cette organisation et aujourd’hui, avec Thomas Lombes, directeur général délégué à la Stratégie, nous avons ainsi des profils aussi différents que complémentaires. Nous travaillons en symbiose car il ne faut pas qu’il y ait de dichotomie entre l’administration et la recherche. Et nous œuvrons dans le même but : développer l’activité de l’Inserm au service de la recherche biomédicale. Si l’on y regarde de plus près, tous les dossiers ou presque mêlent les deux aspects : un sujet axé stratégie de la recherche débouche assez souvent sur des questions de moyens, humains et financiers. Une bonne recherche ne se fait pas sans une bonne administration.

Concernant plus spécifiquement mes missions, je suis en première ligne pour prendre en charge tout ce qui accompagne la recherche : la gestion des ressources humaines, les affaires financières, les questions juridiques ainsi que les sujets touchant aux systèmes d’information.

Quelles sont vos priorités ?

D. R. : La première est bien sûr de poursuivre la gestion de la crise sanitaire. L’Inserm et ses personnels ont su faire preuve d’une grande agilité pour s’adapter à cette situation inédite et chacun à son poste a fait les efforts qu’il fallait pour que la maison Inserm continue de fonctionner. Tant au niveau de la recherche, par la réorientation des efforts de recherche contre la Covid-19, que du côté administratif. On le voit, c’est une crise qui dure, et qui va probablement durer encore, avec des moments plus ou moins aigus : il faut continuer de s’adapter. Je suis donc mobilisé quotidiennement sur des sujets d’organisation du travail liés à la crise, comme l’obligation vaccinale pour les agents affectés dans des unités de recherche hébergées au sein d’établissements hospitaliers, ou comme le télétravail qui doit désormais s’inscrire dans un cadre plus ordinaire par rapport aux mesures exceptionnelles prises au plus fort de la crise sanitaire, mais qui va probablement se déployer de manière massive au regard de l’expérience acquise pendant ces derniers mois.

Nous allons également devoir mettre en œuvre un certain nombre de mesures prévues par la loi de programmation de la recherche (LPR), notamment en matière de gestion des ressources humaines. Il faut que l’Inserm se saisisse des nouveaux dispositifs introduits par la LPR, comme la création de nouveaux contrats. La mise en place du nouveau régime indemnitaire pour les chercheurs est aussi un chantier important à ce titre.

Dans le champ des affaires financières, nous sommes en discussion avec le MESRI pour notre contrat d’objectifs et de moyens. Nous en attendons une programmation claire des moyens que l’État déléguera à l’Inserm sur les cinq ans à venir, ce qui nous permettra de mettre en place un certain nombre d’actions transformantes pour notre établissement.

Je suis très sensibilisé au sujet de l’égalité professionnelle. Dès mon arrivée, j’ai signé une lettre d’engagement en faveur de la politique de l’Inserm en matière de parité et d’égalité professionnelle, comme chacun de nos cadres est invité à le faire. C’est un sujet sur lequel nous ne pouvons pas nous contenter de déclarations d’intentions. Je serai très attentif au déploiement du plan pour l’égalité professionnelle femmes/hommes, avec un suivi d’indicateurs. L’Inserm n’est pas forcément en retard sur ce sujet par rapport à d’autres établissements, mais nous devons faire plus et mieux. Je crois que peu de gens discriminent sciemment, fort heureusement, mais il nous faut aussi apprendre à lutter contre tous les biais inconscients qui nous amènent à discriminer de manière involontaire.

Y a‑t-il un objet qui vous a suivi durant votre carrière ?

D. R. : Je suis très attaché à un stylo à plume. Mes proches se sont cotisés pour m’offrir cette belle plume, d’un certain prix, lors de mon entrée à l’ENA. Dans le milieu où j’ai grandi, nous n’avions pas forcément l’habitude de ce type d’objet. Ce cadeau a donc beaucoup de valeur pour moi. J’ai tellement peur de le perdre ou de l’abîmer que j’ose à peine l’utiliser… Sinon, je suis un grand adepte du vélo, et si vous me croisez au siège de l’Inserm ou en réunion à l’extérieur, vous me verrez toujours accompagné de mon casque de vélo !