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Accompagner la mobilité d’une équipe de recherche

Jean-Christophe Poncer, chef de l’équipe Inserm Plasticité des réseaux corticaux et épilepsie, installée depuis 2007 à l’Institut du Fer-à-Moulin, a piloté la transition de son équipe vers l’Institut du cerveau. Entre gestion du changement et enjeux de recherche, retour sur une mobilité qui ouvre de nouvelles perspectives scientifiques.

National
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L’Institut du Fer-à-Moulin est un centre de recherche parisien dédié à l’étude du développement et de la plasticité du système nerveux. Créé en tant qu’unité de recherche en 2007, le centre est affilié à l’Inserm et à Sorbonne Université. Le bâtiment, datant des années 1970, a accueilli de nombreuses équipes de renommée internationale, par exemple pour des recherches sur les circuits de la récompense et de l’addiction, ou encore sur l’identification de mutations génétiques associées à des malformations du cortex cérébral. Avec la future cession du site du Fer-à-Moulin par l’AP-HP, les équipes ont dû envisager une relocalisation vers d’autres sites parisiens.

Trouver un nouveau point d’ancrage

À la tête de l’équipe Plasticité des réseaux corticaux et épilepsie, et directeur adjoint de l’Institut du Fer-à-Moulin, Jean-Christophe Poncer s’implique dès 2017 dans les discussions avec les tutelles et plusieurs sites de recherche pour relocaliser les équipes. Ces échanges aboutissent au choix de l’Institut de biologie Paris-Seine, comme principal site d’implantation. Toutefois, l’Institut du cerveau retient son attention : le site offre en effet un cadre idéal pour l’orientation préclinique des recherches en épileptologie qu’il mène déjà avec des généticiens, neurochirurgiens et neurologues du site. Il propose alors un projet de fusion avec l’équipe Excitabilité cellulaire et dynamiques des réseaux neuronaux de l’Institut du cerveau pour créer une nouvelle équipe renforcée intitulée Épilepsie clinique et expérimentale. Le projet convainc la direction et le conseil scientifique international de l’Institut du cerveau. Il est également appuyé par l’Inserm.

Pour Jean-Christophe Poncer, la perspective d’un accès facilité à des équipements de pointe, notamment en transcriptomique spatiale, laisse entrevoir de nouvelles possibilités de recherche. « À l’origine, l’équipe était tournée vers une recherche plutôt fondamentale. Nos travaux portent sur la compréhension des mécanismes moléculaires et cellulaires qui régulent l’activité neuronale, et qui peuvent être altérés dans plusieurs formes d’épilepsie. Certains de nos projets visent à explorer des déficits communs aux épilepsies et à d’autres affections neurologiques, telles que la maladie d’Alzheimer. La proximité de collègues cliniciens spécialistes de ces affections sera optimale pour la poursuite de ces travaux. »

Nouvel élan scientifique

Co-dirigée avec le neurologue Vincent Navarro, responsable des unités d’épilepsie et d’électroencéphalographie à l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris, la nouvelle équipe élargit ses ambitions scientifiques. Parmi ses axes de recherche : comprendre les mécanismes à l’origine des crises en combinant approches génétiques et électrophysiologiques, tester l’efficacité antiépileptique de molécules développées pour d’autres pathologies, ou encore explorer le potentiel thérapeutique des antiépileptiques dans des maladies neurodégénératives comme Alzheimer.

Construire un nouvel espace de recherche

L’intégration du groupe de recherche au sein du site se déroule de manière fluide grâce à des échanges transparents et efficaces. Jean-Christophe Poncer souligne : « L’Institut du cerveau a organisé une réunion avec tous ses départements – ressources humaines, finances, logistique… Cette réunion nous a permis d’aborder l’ensemble des points-clés en une seule fois et de rencontrer tous les interlocuteurs essentiels au bon fonctionnement d’une équipe de recherche. »

Pour adapter les locaux aux besoins de l’équipe nouvellement créée, l’Institut du cerveau met à profit son système d’architecture modulable, qui permet de reconfigurer les espaces de travail. Plusieurs espaces supplémentaires sont ajoutés, notamment pour accueillir des équipements dédiés à l’analyse des tissus humains.

Un déménagement pensé avec l’équipe

Jean-Christophe Poncer implique directement ses collègues dans la conception et l’organisation des espaces destinés à les accueillir. En 2024, il organise par exemple des visites à l’Institut du cerveau, pour que l’équipe puisse mesurer la réalité du lieu et de son ambiance, qu’il s’agisse des espaces conviviaux ou des locaux dédiés à la recherche. Il planifie également des expérimentations sur le site, notamment sur les plateformes, afin que les collaborateurs puissent mesurer concrètement les avantages offerts par la nouvelle installation. Enfin, le timing du déménagement est également pensé pour ne pas interférer avec le déroulement du stage des étudiants en master.

Ces actions transforment progressivement les réserves initiales des collègues en enthousiasme. Jean-Christophe Poncer confie : « Il est naturel que ce changement suscite des appréhensions, et je les partage moi aussi. Il s’agit quand même d’un changement d’échelle : d’une structure d’une centaine de personnes à un centre qui en accueille plus de 900. Finalement, après 18 ans passés à l’Institut du Fer-à-Moulin, c’est peut-être moi le plus nostalgique ! Je vais devoir m’acclimater à ce nouveau biotope. » Enfin, sur le plan managérial, le futur co-directeur affûte ses compétences pour encadrer une équipe passant de 8 à 27 membres via un dispositif d’accompagnement des managers. « La nouvelle équipe est constituée de profils très différents. Il nous faudra apprendre à nous connaître et à travailler ensemble. » Autant de défis qui font de la nouvelle équipe labellisée Inserm dans le cadre de la vague D le point de départ d’une aventure humaine et scientifique inédite.