Revenir à la genèse de la loi du 9 décembre 1905, dont nous célébrons le 120ᵉ anniversaire, permet de replacer la laïcité dans son esprit originel : garantir la liberté de conscience et le libre exercice des cultes, sans restreindre les libertés individuelles. Comme l’affirmait Aristide Briand, rapporteur de la loi, « toutes les fois que l’intérêt de l’ordre public ne pourra être légitimement invoqué, (…) c’est la solution libérale qui sera la plus conforme à la pensée du législateur ». En somme, la loi vise d’abord à garantir à chacun sa liberté religieuse, sans crainte de discrimination liée à ses convictions.
Anne-Laure Youhnovski Sagon, référente laïcité de l’Inserm, rappelle l’importance de ce regard historique pour mieux comprendre l’obligation de neutralité religieuse qui incombe aux agents publics. Elle précise : « Le principe de neutralité que nous connaissons n’a pas été posé d’un seul coup par la loi du 9 décembre 1905. Il s’est construit étape par étape, par la jurisprudence et la législation. C’est cette continuité qu’il faut garder à l’esprit pour appliquer la laïcité, et le principe de neutralité qui en résulte, de façon mesurée et conforme aux libertés individuelles. »
Ce recul aide à apaiser les débats contemporains en rappelant l’esprit protecteur auquel ce texte est arrimé.
Intervenants et programme
- Eric Anceau, professeur d’histoire contemporaine, proposera un large panorama historique de la construction et de l’évolution du principe de laïcité, de sa genèse aux grandes inflexions républicaines, jusqu’aux enjeux contemporains et aux pistes d’évolution possibles.
- Anne-Laure Youhnovski Sagon, docteure en droit, maître de conférences et référente laïcité à l’Inserm, articulera cette mise en perspective avec les conséquences juridiques et pratiques pour les institutions publiques.
Informations pratiques
- Lundi 15 décembre, 10h30 –12h
- Public : personnels Inserm, chercheurs, responsables et toute personne intéressée
- Pour toute question : formation@inserm.fr