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École de l’Inserm : la Covid bouleverse le programme 2020

Manque de stages en laboratoires et bouleversement du format des journées scientifiques, quel est l'impact de la crise de la Covid sur le fonctionnement de l'École de l'Inserm Liliane-Bettencourt ? ​

National
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La crise sanitaire a désorganisé le programme de cette année. Internes ou externes, beaucoup d’élèves ont été surmobilisés dans les hôpitaux, ce qui a réduit leur disponibilité pour la recherche. Dans le même temps, selon Pierre-Yves Holtzmann, responsable de l’École de l’Inserm Liliane-Bettencourt (ÉdILB): « La moitié de la promotion actuellement en master n’a pas pu faire en intégralité sa résidence en laboratoire. »

La crise a également modifié le choix des sujets de recherche : « Cette année, la cancérologie est restée le thème phare des élèves ; mais les sujets Covid ont marqué 2020 et certains étudiants ont réorienté leur sujet de recherche pour s’adapter à l’actualité. »

Pour répondre à l’inquiétude des étudiants en master 1 et 2 quant à la suite de leur double cursus, le responsable de l’école entend adapter les modalités des examens : « Avec les codirecteurs pédagogiques, nous avons reçu une dizaine d’appels d’élèves anxieux. Pour compenser l’absence de stage, nous allons envisager de mettre en place des exercices du type analyses d’articles. »

Maintenir les journées scientifiques malgré la crise

Traditionnellement, les journées scientifiques de septembre se déroulent en présentiel sur trois jours. Cet évènement permet aux élèves de présenter leurs travaux de recherche, de créer des réseaux et d’accueillir la nouvelle promotion. Les soirées sont consacrées à des conférences scientifiques de haut niveau.

Les élèves ont souhaité maintenir ces journées malgré la crise. L’équipe de l’ÉdILB et les jeunes médecins-chercheurs ont organisé un événement dématérialisé. Selon Pierre-Yves Holtzmann, « Pour convertir en e‑conférence cette manifestation qui réunit habituellement deux cents personnes, il a notamment fallu gérer le départ de participants au fil de la journée. » Deux conditions ont permis de maintenir les journées :

  • le volontariat : « Obligatoire les années précédentes, la présence reposait cette année sur la base du volontariat » ;
  • la réduction à une journée : « À cause de la crise et du confinement, nombre d’élèves n’ont pas pu effectuer tout ou partie de leur stage en laboratoire pour pouvoir présenter leurs expérimentations en séminaire. Le programme a donc été allégé et s’est tenu sur une seule journée. » – néanmoins très dense puisque commençant à 9 h pour terminer à 22 h !

Une journée 100 % digitalisée

Samedi 12 septembre 2020, une soixantaine d’élèves et d’anciens élèves se sont réunis virtuellement. Ils ont troqué le traditionnel poster scientifique et l’exposé présentiel contre une présentation vidéo de leurs travaux. Deux outils ont garanti la tenue de cette réunion à distance : Teams, l’application de communication collaborative, et la plateforme de diffusion de vidéo Insermpod.

Pour Pierre-Yves Holtzmann et l’équipe pédagogique, le bilan est plutôt positif : « Les élèves ont joué le jeu. Le taux de présence en ligne était correct, avec un pic de connexion au moment de l’intervention du président de l’Inserm. Après l’évènement, nous avons également constaté une consultation des posters et vidéos sur Insermpod. Enfin, en clôture d’évènement, les élèves étaient intéressés par le témoignage de Pierre Gressens, médecin-chercheur et neurobiologiste Inserm. Ils lui ont posé beaucoup de questions lors de la conférence de clôture. »

Et en 2021 ? 

L’heure est à la réflexion pour 2021. La prochaine échéance aura lieu en février, période consacrée à deux semaines de formations scientifiques intensives. Pierre-Yves Holtzmann assure qu’en cette période incertaine, il faut se réinventer.« Nous réfléchissons à comment passer du format initial au e‑learning, sous forme de cours du soir étalés sur deux mois. » L’organisation d’une journée exceptionnelle en présentiel, pour recréer le lien entre promotions et permettre aux étudiants de se rencontrer, est aussi à l’étude.

Promouvoir la transversalité pour la recherche de demain

L’École de l’Inserm Liliane-Bettencourt a inspiré des initiatives de double cursus « médecine/science » sur plusieurs grands sites universitaires. L’Institut souhaite investir sur les formations de ce type, pour orienter de jeunes esprits vers la recherche en santé publique et développer la culture de l’intégrité scientifique.

Le plan stratégique de l’Inserm prévoit également un renforcement du dispositif de contrats d’interface. Cela nécessitera des échanges et un accord entre l’Inserm, l’hôpital et le praticien hospitalier. Cette évolution pourrait permettre aux jeunes praticiens de s’impliquer dans la recherche pour une durée pouvant aller au-delà de cinq ans, afin de donner davantage de perspectives aux projets de recherche conduits. Dans cette vision, déjà depuis 2017, l’ÉdILB étend sa compétence au-delà de la période universitaire grâce à une nouvelle convention Inserm-Fondation Bettencourt. En effet, l’école assure le suivi de postes de chefs de clinique assistants « à temps protégé recherche ». 

Le recrutement de profils inédits, indispensable aux activités innovantes de l’Inserm, est un objectif du plan stratégique. Aussi l’Institut incite-t-il ses personnels à rejoindre les actions de formation pilotées par les universités et les écoles. Il encourage notamment les chercheurs, déjà très impliqués dans la formation des doctorants, à participer aux enseignements de niveau licence ou aux cursus d’ingénieurs.

L’Inserm entend ainsi promouvoir la transversalité pour :

  • intégrer enseignement et recherche au sein de certaines équipes dans une perspective globale ;
  • sensibiliser précocement à la recherche biomédicale des médecins et des ingénieurs que l’Inserm souhaite attirer dans ses laboratoires

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