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Recherche éthique et responsable : l’Inserm se dote d’un programme d’action ambitieux

Renforcer la confiance dans la science en renouvelant l'exigence d’intégrité, de transparence et d’éthique qui la porte est une priorité du plan stratégique de l'Inserm. Claire Giry, directrice générale déléguée, Philippe Ravaud, directeur du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Cress), et Ghislaine Filliatreau, déléguée à l'intégrité scientifique, annoncent les grands jalons du programme d'organisation éthique et responsable de la recherche à venir.

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Pourquoi renforcer les actions autour de la recherche éthique et responsable à l’Inserm ?

Claire Giry : L’Inserm porte depuis de nombreuses années une attention soutenue à l’intégrité scientifique et au développement de l’exigence éthique et déontologique dans ses activités. En tant qu’établissement de recherche en santé, nous devons être exemplaires et c’est la volonté du P‑dg, de la Direction générale d’accompagner fortement cette dynamique. Nous nous devons de rester à la pointe sur ces sujets avec un regard nouveau et encore plus exigeant. Il existe déjà plusieurs instances comme le comité d’éthique de l’Inserm, la délégation à l’intégrité scientifique, la délégation à la protection des données ou encore la mise à la disposition des chercheurs d’un comité d’éthique de la recherche (CER).

Avec le déploiement du programme d’organisation éthique et responsable de la recherche, nous avons souhaité avoir un regard commun et une cohérence d’approche pour toutes ces problématiques. D’ailleurs, l’an dernier, nous avons installé notre collège de déontologie. L’objectif de notre démarche autour de la recherche éthique et responsable est de contribuer à l’ancrage d’une culture organisationnelle qui favorise les bonnes conduites professionnelles, dans tous ces champs. Il ne s’agit pas seulement de donner un cadre et de s’assurer qu’il est suivi, mais aussi de développer plus encore cette culture dans tous nos laboratoires et les structures d’administration qui les soutiennent. C’est une façon d’accompagner nos chercheurs, tout au long de leur parcours, sur ces sujets. 

Les pratiques éthiques et déontologiques en matière de recherche en santé contribuent également à la construction d’une science ouverte et responsable et à la préservation de la confiance de la collectivité. La société nous regarde et attend beaucoup de notre science, renforcer des méthodes de travail responsables est donc primordial. 

Une recherche responsable et éthique, est-ce une affaire individuelle ?

Philippe Ravaud : La recherche éthique et responsable est au cœur de la pratique de la science. Au-delà de notre responsabilité individuelle, il est important de prendre en compte le système dans lequel nous évoluons en tant que chercheurs. Certains des comportements existants sont clairement induits par des incitatifs négatifs liés au système actuel. Je pense, par exemple, aux modalités d’évaluation de la recherche ou encore à la faible reconnaissance du travail d’équipe et de l’interdisciplinarité. Notre approche ne reposera donc pas uniquement sur la remise en question des seules pratiques individuelles mais aussi sur une réflexion plus large à propos de notre système de recherche et de la nécessité d’un profond changement culturel impliquant l’ensemble de l’institution. Nous serons également très attentifs à ce que la mise en place du programme n’ajoute pas de nouvelles contraintes administratives aux différents acteurs.

Quels sont les objectifs du programme de recherche éthique et responsable ?

Claire Giry : Le programme a pour ambition d’améliorer la qualité de la recherche et le retour sur investissement pour la société. Il vise à réaffirmer les valeurs des chercheurs du service public, à renforcer la culture de recherche éthique et responsable dans notre institution, à insister sur le rôle central des directeurs d’unités dans cette culture et à redonner du sens, en particulier pour les jeunes chercheurs. En plus d’intégrer les principes de la recherche éthique et responsable dans l’organisation des grandes missions de l’Institut (recrutements et carrières, science ouverte et partages), nous mettrons à disposition des ressources pour les personnels.

Avez-vous des exemples de ressources ?

Ghislaine Filliatreau : Le programme prévoit la diffusion de l’ensemble des contacts et des informations utiles, la mise en place d’un programme de formation et de certification des membres des unités aux pratiques en matière de recherche éthique et responsable ainsi qu’un programme de sensibilisation à ce thème pour l’ensemble des personnels. Enfin, un réseau de référents et d’ambassadeurs formés pour venir en appui aux laboratoires sera mis en place. L’ensemble de ces ressources sera accessible via un portail dédié.

L’Inserm demande également à toutes les personnes réalisant des missions d’expertise ou décisionnaires de faire la transparence sur leurs liens d’intérêt. Un outil en ligne souple et évolutif, appelé GLCI (pour « appui à la gestion des liens et conflits d’intérêt »), est à disposition dans l’intranet et sera encore développé pour construire une culture commune chez les déclarants. Enfin, une campagne d’information et de prévention sur l’intégrité scientifique et la qualité au quotidien devrait également voir le jour au printemps. 

Qui travaillera sur ce plan en interne ?

Claire Giry : Un groupe de travail dédié à la conduite éthique et responsable de la recherche a été constitué dans la foulée de l’adoption de notre plan stratégique. Il se compose de notre référent déontologue, du responsable du comité d’éthique, du comité d’évaluation éthique, de la déléguée à l’intégrité scientifique, de la responsable de la mission qualité et de la responsable de la politique de formation scientifique, ces deux éléments étant des conditions clés du succès de ce programme. Mais la recherche responsable et éthique concerne absolument tous les acteurs de l’Institut. Il faut que l’appropriation soit générale. Pour cela nous avons traduit la proposition de ce groupe de travail en un véritable programme au sein de l’Inserm, qui concernera sa communauté scientifique et ses personnels administratifs.

Philippe Ravaud : Dans la même perspective, une enquête anonyme a été mise en ligne en mars pour l’ensemble des personnels. Celle-ci a deux ambitions : partager des expériences positives et négatives pour identifier des pistes de solutions et recenser les personnes motivées qui souhaitent contribuer à la diffusion de cette culture. Nous avons déjà reçu une centaine de réactions et de propositions, ce qui illustre qu’il y a une attente réelle et une dynamique à activer. La participation de nombreux chercheurs ou personnels de support à la recherche à cette enquête nous aidera à développer un programme répondant à leurs besoins et attentes. L’ensemble des personnels peut y répondre jusqu’au 15 mai.