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La métamorphose de l’Institut des neurosciences de Montpellier

Partant d’une rénovation du réseau de chauffage et de la climatisation, l'Institut des neurosciences de Montpellier (INM) a saisi l’opportunité des travaux pour repenser les espaces de travail, améliorer le confort des personnels, et réduire son empreinte carbone.

National
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Le projet, financé à hauteur de 1,9 million d’euros dans le cadre du programme de rénovation énergétique des bâtiments publics de l’État (France Relance), permet la réfection de tout le réseau de distribution du chauffage et de la climatisation. À l’issue des travaux, finalisés en avril, plus de 4 km de nouveaux réseaux sont créés.

De multiples défis

En plus des contraintes inhérentes à tout chantier de rénovation, l’INM fait face à trois défis opérationnels :

  • Une taille significative : le site abrite 8 équipes Inserm sur une surface de 4000 m², soit l’équivalent de 3 piscines olympiques.
  • Des travaux conséquents : tous les laboratoires nécessitent des rénovations, qui coïncident, hasards du calendrier, avec les travaux de la nouvelle ligne 5 du tramway de Montpellier.
  • Une implantation complexe : situé sur le site du CHU Saint Eloi, l’accès aux zones de travaux est contraint, ce qui rend par exemple les grandes livraisons plus délicates.

Réduire l’impact des travaux

Pour réduire au maximum les nuisances liées aux travaux, ceux-ci sont segmentés par zone : une zone est complètement rénovée avant de passer à la suivante. Les équipes de pilotage organisent des points d’étape à échéance régulière pour tenir les personnels informés de l’avancée des travaux, et une réunion avec les encadrants de chaque zone est planifiée 15 jours avant le début de ceux-ci. Les réunions permettent d’expliquer aux utilisateurs pourquoi les travaux sont nécessaires, mais également de détailler le planning et l’impact sur les activités quotidiennes, notamment en ce qui concerne l’accès aux équipements de recherche.

La planification des travaux sur la journée est également élaborée pour minimiser les désagréments. Les opérations de grutage pour le remplacement du groupe de froid sont par exemple effectuées pendant la nuit, tandis que les travaux de carottage nécessaires pour le passage des nouveaux réseaux sont concentrés et programmés dès le matin, avant l’arrivée de la majorité du personnel.

© Inserm

Stéphane Tarton, responsable patrimoine et prévention de la délégation Occitanie Méditerranée et copilote du projet se rappelle : « Pour pallier l’inaccessibilité de certaines zones, par exemple la plate-forme de microscopie, nous avons dû déplacer des équipements de plusieurs centaines de kilogrammes et garantir un accès à la salle des microscopes confocaux dans la zone en chantier, en veillant à ce que la sécurité des personnels soit assurée. Sans l’adhésion et le soutien des équipes, nous n’aurions pas pu mener à bien les travaux. » Antoine Picot, responsable du service d’exploration fonctionnelle se remémore avec un sourire : « Faire comprendre à certains ouvriers qu’il fallait porter des blouses, gants, charlottes, surchaussures et masques au sein du plateau pour des raisons sanitaires n’a pas été le défi le plus simple ! Plus sérieusement, notre premier souci a été celui de maintenir de bonnes conditions sanitaires, notamment en raison du bruit et des vibrations engendrés par les travaux. Nous avons mis en place des dispositifs anti-vibrations pour répondre au mieux à cette problématique. Nous avons également renforcé les procédures de nettoyage durant toute la durée des rénovations pour maintenir le statut sanitaire de la plate-forme. »

Les points réguliers, l’organisation globale et le choix des prestataires font la différence, et le planning des travaux est respecté.

Pour Charlotte Dumonte, secrétaire générale et copilote du projet de rénovation, la qualité et la communication entre les parties-prenantes demeure la pierre angulaire du projet, y compris en cas de contretemps : « comme souvent lors des travaux, il y a eu certains retards de livraison de matériels. Mais la confiance mutuelle bâtie au fil des échanges a fluidifié ce qui aurait pu être une source de crispations, par exemple le fait de devoir organiser avec les chercheurs de nouvelles interventions pour la peinture, alors qu’ils venaient de réintégrer leur espace de travail. D’ailleurs je tiens à remercier tous les personnels du site pour leur compréhension et leur adaptabilité. »

Améliorer le quotidien des chercheurs

L’opération immobilière est également l’occasion de renforcer la sécurité et le confort des personnels. Les espaces sont optimisés au moyen d’une grande campagne de sélection et d’évacuation du matériel non utilisé. Ce « grand ménage » permet de repenser les espaces et leur fonction de manière plus rationnelle, en prenant comme considération première le confort des usagers, et la place de l’espace dans le cycle de recherche. Charlotte Dumonte complète : « Nous avons pu libérer des espaces que nous utilisons à présent pour faire plus de travaux de recherche, de l’hébergement ou de l’exploration fonctionnelle. Le gain de place réalisé nous a permis d’installer un espace de repos, et la rénovation a été l’occasion de mettre en place davantage de contenants dédiés au tri sélectif. »

La sécurité des chercheurs est accrue, par exemple grâce à la mise en place d’espaces de stockage des produits chimiques plus sécurisés, ou via l’amélioration de la ventilation des locaux, notamment grâce à l’installation de hottes de laboratoire supplémentaires. La rénovation permet également de renforcer le contrôle sur les échantillons et les milieux de culture. En effet, la nouvelle gestion centralisée du chauffage permet un suivi en temps réel de la température des pièces, et une intervention rapide en cas d’anomalie, notamment grâce à l’installation de seuils d’alerte, ce qui permet de réduire les contraintes de surveillance pour les scientifiques.

La plate-forme de zootechnie, jusqu’alors installée en sous-sol, est déplacée vers une zone plus ergonomique et moins isolée, avec davantage de lumière naturelle. Antoine Picot, responsable de l’exploration fonctionnelle explique : « Les travaux ont permis d’externaliser le bureau de l’équipe d’exploration fonctionnelle hors du plateau, ce qui permet, en plus de la lumière naturelle, de favoriser les échanges avec l’ensemble des personnels du laboratoire mais également de gagner de l’espace de stockage sur le plateau. L’installation d’un sas chimique à l’entrée du plateau nous permet d’améliorer encore la qualité de la décontamination du matériel entrant. Grâce au gain de place, nous avons pu créer une nouvelle salle de chirurgie équipée pour des interventions de précision et d’électroporation. »

Réduire l’impact environnemental

L’efficacité énergétique du bâtiment est aussi améliorée grâce à l’intégration de systèmes intelligents, permettant par exemple d’ajuster l’éclairage ou les températures en direct et de manière plus raisonnée. Concrètement, le bâtiment est divisé en zones. Au sein de chacune d’entre elles, des températures maximum et minimum sont définies en accord avec la fonction de la zone (milieu de culture, bureau, lieu de stockage). L’utilisateur de la pièce peut lui ajuster la température selon une marge de +/- 2° par rapport à la température définie.

Enfin, l’installation d’un groupe froid avec récupération de la chaleur produite permet de couvrir une partie des besoins thermiques du bâtiment. Des centrales de traitement d’air double flux, des systèmes de ventilation qui permettent de maintenir une bonne qualité de l’air intérieur tout en étant écoénergétiques, sont installées pour récupérer la chaleur ou la fraîcheur de l’air évacué, ce qui permet d’ajuster la température du bâtiment tout en réduisant les dépenses en énergie.