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Collaborations Internationales : une étude de cas franco-japonaise

Les collaborations internationales permettent d’accélérer la production de résultats scientifiques, mettre en lumière les recherches produites et mutualiser les ressources. Retour sur une collaboration à taille humaine entre l’Inserm et l’université d’Hokkaido.

National
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L’idée de la collaboration entre Jean-Michel Escoffre, chercheur Inserm spécialisé dans l’utilisation des ultrasons pour la thérapie et l’imagerie médicale au sein de l’unité iBrain de Tours, et Noboru Sasaki, spécialisé dans le développement de la délivrance de médicaments par ultrasons en médecine vétérinaire, émerge lors de leur post doctorat, qu’ils réalisent aux Pays-Bas sur le thème de la délivrance de médicaments par ultrasons. Les spécialités de recherche des scientifiques sont complémentaires et laissent entrevoir de possibles travaux communs.

Dans ce cadre, Noboru Sasaki convie d’abord le chercheur tourangeau à une école d’été au Japon. Les deux semaines de séminaire, centrées sur la thématique du One Health – une approche reliant santé humaine, santé animale et santé des écosystèmes – sont fructueuses, et confirment l’intérêt d’une collaboration plus formalisée. Accompagnés par l’Ambassade de France au Japon, les chercheurs font le choix de candidater au partenariat Hubert Curien – Sakura. Le partenariat Hubert Curien (PHC) permet de démarrer des projets de recherche établis conjointement par deux équipes, l’une française et l’autre étrangère, sous le patronage du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères. 

L’accord est formalisé grâce à l’appui du pôle Valorisation, innovation et partenariats de la délégation Inserm Grand Ouest. Un premier financement permet ensuite de lancer des travaux communs au Japon. Jean-Michel Escoffre précise : « l’accord de collaboration a permis de faciliter l’établissement du contrat auprès du ministère, et le label « Inserm » a eu un effet consolidateur. Nous avons obtenu le financement sans problème ». Si la gestion des fonds est complexe, l’emploi flexible des crédits, par exemple pour une ré-attribution ou une ré-utilisation, compense partiellement cet inconvénient. Les chercheurs obtiennent 2 x 6 000 €, ce qui permet notamment de financer les frais d’hébergement engagés dans le cadre du partenariat.

Partenariat bénéfique

Jean-Michel Escoffre se remémore : « À l’université d’Hokkaido, qui est l’une des plus anciennes facultés du Japon, j’ai été impressionné par la façon dont les différentes unités travaillent de concert sur leurs sujets de recherche. Il m’a semblé y avoir un partage important des ressources, et j’ai été frappé par le niveau de certains équipements japonais, notamment en imagerie ou microscopie. » Le laboratoire de Noboru Sasaki permet au scientifique français d’utiliser une caméra ultra-rapide, un outil important pour étudier la dynamique des microbulles, qui jouent un rôle-clé dans la délivrance de médicaments par ultrasons.

La collaboration débouche sur plusieurs co-publications en lien avec la médecine de soins vétérinaires. Elle permet également d’accélérer le travail de thèse de la doctorante évoluant sous la direction de Jean-Michel Escoffre : « Marie Roy a pu rencontrer Noboru Sasaki, qui a une grande expertise en matière de culture cellulaire 3D, par exemple les cultures cellulaires sur insert et les organoïdes. Il a partagé son expérience et l’a conseillée pour ses travaux, ce qui a été très positif pour son travail de recherche. » 

Côté français, Jean-Michel apporte son expérience d’aide au design de protocoles de recherche pour la délivrance de molécules thérapeutiques par ultrasons, ainsi que pour la neuromodulation ultrasonore. Il met également à profit ses connaissances en matière de thérapies ultrasonores pour proposer des traitements aux animaux de particuliers soignés par Noboru Sasaki.

Soucieux de pérenniser et renforcer cette collaboration amorcée dès 2017, les chercheurs sont actuellement en quête de financements pour approfondir leur projet commun. Ils ont répondu à plusieurs appels à projets de recherche bilatérale entre la France et le Japon. Avec en ligne de mire, l’optimisation de la délivrance des médicaments par ultrasons, pour in fine développer de nouvelles applications en santé humaine et vétérinaire.