Le microenvironnement de la moelle osseuse participe aux phénomènes de rechute dans la leucémie aiguë lymphoblastique de type B
Les lymphocytes B circulants dans le sang se développent au préalable à partir de précurseurs dans un environnement particulier de la moelle osseuse, appelé leur niche de soutien. Ces précurseurs passent par une étape crucial de développement où les cellules appelées pré‑B expriment le récepteur pré-BCR. En situation non pathogène, la niche sécrète une protéine spécifique, la galectine‑1 (GAL1) qui, en interagissant avec le pré-BCR, va délivrer un signal de prolifération de ces cellules. La leucémie aiguë lymphoblastique de type B (LAL‑B) correspond à l’équivalent malin des lymphocytes B en développement dans la moelle osseuse. Malgré d’énormes progrès dans le traitement des LAL‑B, la survie globale des adultes au moment du diagnostic et des patients de tous âges après la rechute reste mauvaise. Dans cette pathologie les lymphocytes B portent des altérations génétiques qui leur confèrent un certain degré d’autonomie caractéristique des cellules cancéreuses. En plus de ces signaux, nous montrons dans ce travail qu’au travers de la GAL1, le microenvironnement de la moelle osseuse transmet aussi des signaux de prolifération aux LAL‑B exprimant le pré-BCR. Ainsi, le ciblage thérapeutique in vivo de la signalisation pré-BCR, en complément d’un ciblage des signaux oncogéniques, améliore la réponse au traitement. Stéphane Mancini, chercheur Inserm, dans des travaux menées entre le CRCM à Marseille (Inserm U1068) et son équipe actuelle au laboratoire « Microenvironnement et lymphocytes B : immunopathologie différentiation cellulaire et cancer » (Mobidic, unité 1236 Inserm) à Rennes, montre que les signaux transmis par les niches de la moelle osseuse représentent des cibles thérapeutiques prometteuses qui pourraient permettre d’améliorer la survie des patients atteints de LAL‑B.