En 2020, l’Institut a lancé deux nouveaux appels à projets, ouverts géographiquement et thématiquement, pour favoriser les collaborations internationales. Ces instruments permettent aux équipes Inserm de trouver un financement adapté au degré d’avancement de leur partenariat.
L’appel Tremplin international (ou First step) est destiné aux projets en phase d’exploration. Il permet à de jeunes chercheuses, de jeunes chercheurs, ou de jeunes équipes, de bénéficier de 10 000 € sur une année pour explorer des pistes de collaboration avec une équipe étrangère. Lors de cette première édition, parmi neuf candidatures, l’Institut a retenu sept projets, dont quatre avec la Suisse.
Avec le dispositif Projet de recherche international (ou International Research Project – IRP), l’Inserm soutient jusqu’à 75 000 € sur cinq ans, des partenariats émergeants ou déjà établis. Sur les 71 équipes qui ont présenté leur candidature en 2020, quinze projets ont bénéficié de ce financement. Avec six collaborations consolidées grâce à cet instrument, les laboratoires asiatiques s’affirment comme des partenaires de choix pour les équipes de l’Inserm.
Ces appels sont intégrés à une stratégie plus globale, à travers laquelle l’Institut propose un éventail de dispositifs adaptés au degré d’avancement des partenariats, entre les équipes de l’Inserm et leurs homologues étrangers. Ils complètent les outils institutionnels sans appel à projets, lancés à l’initiative de la direction générale, que sont :
- l’outil de structuration Partenariat international clé (PIC) ou Key international Partnerships (KIP)
- et l’outil d’intégration Programme de coordination thématique (PCT), destiné à organiser un réseau de partenaires autour d’une thématique scientifique à impact sociétal majeur.
Ces appels seront renouvelés en 2021. L’Inserm communiquera un calendrier très prochainement.
Lauréats des tremplins internationaux / First step
Programmation épigénétique du sperme humain pour le développement embryonnaire (Epipro)
Jérôme Jullien, Centre de recherche en transplantation et immunologie, Nantes
+ Neuroscience Center, Zurich (Suisse)
Epipro entend mettre en place un pipeline d’analyse pour caractériser l’épigénome du spermatozoïde et le transcriptome des embryons chez l’homme, dans le but d’évaluer la potentielle corrélation entre la configuration épigénétique du spermatozoïde et l’expression génique embryonnaire. Ce projet permettrait notamment d’identifier, si un défaut de programmation épigénétique du spermatozoïde est associé à des cas idiopathiques d’infertilité masculine.
Rôle de la projection à long terme des neurones GABAergiques sur la pathologie de l’épilepsie du lobe temporal (Rootlet)
Thomas Marissal, Institut de neurobiologie de la Méditerranée, Marseille
+ Université de Genève (Suisse)
Grâce à une combinaison de techniques multiscalaires développées à Marseille et à Genève, Rootlet propose d’explorer le rôle de neurones inhibiteurs à projection longue distance, dans la génération et la propagation des crises d’épilepsies, à travers le lobe temporal, mais aussi dans la perturbation des fonctions normales.
Signalisation PI3K dans l’interface entre les nutriments et l’horloge circadienne en physiologie et implication dans les maladies métaboliques (Pinut)
Ganna Panasyuk, Institut Necker – Enfants Malades, Paris
+ Université de Genève (Suisse)
Pinut propose d’étudier les interactions fonctionnelles entre la signalisation de l’enzyme PI3K activée par les NUTriments et l’horloge circadienne en situation physiologique, ainsi que leurs implications respectives dans les maladies métaboliques notamment le diabète de type 2.
Troubles du développement neurologique : de la génétique à l’analyse moléculaire (Neurogem)
Binnaz Yalcin, unité Lipides, nutrition, cancer, Dijon
+ Institute of Technology, Delhi (Inde)
Neurogem propose d’étudier les mécanismes responsables des maladies neurodéveloppementales en combinant génétique humaine et murine, approches génomiques à grande échelle et études fonctionnelles. Une meilleure compréhension des causes de ces maladies permettra d’améliorer leur diagnostic clinique, ainsi que le traitement des patients.
SVEP1 dans le développement vasculaire et le lymphoedème (Vassushi)
Florence Tatin, Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires, Toulouse
+ Institute for cardiovascular organogenesis and regeneration, Medical Faculty of the Munster University (Allemagne)
Vassushi s’intéresse au rôle de la protéine SVEP1 impliquée chez des patients atteints de lymphoedème. Ce projet est basé sur l’utilisation de divers modèles d’études, allant du poisson zèbre au modèle murin, et auxéchantillons humains. Il permettra de faire avancer nos connaissances sur le développement de cette pathologie, dont les traitements sont actuellement inexistants.
Mécanismes somatosensoriels et neuropathie diabétique périphérique (DSCCDN)
Steeve Bourane, unité Diabète, athérothrombose, thérapies – Réunion océan indien, La Réunion
+ Neuro physiology Division of Bioscience, University College in London (Royaume-Uni)
La neuropathie diabétique périphérique est l’une des premières et principales complications du diabète. Son absence de traitement efficace est dû à notre manque de compréhension des mécanismes aux différents niveaux du système somatosensoriel. Le projet DSCCDN permettra de mieux comprendre l’impact du diabète sur la moelle épinière dorsale. Plus précisément, sur les interneurones et circuits neuronaux, importants dans le traitement des informations sensorielles périphériques.
Dopamine et détection des disparités : analyse comparative entre les mouches et les souris (DopaMisMatch)
Stephanie Trouche, Institut de génomique fonctionnelle, Montpellier
+ Friedrich Miescher Institute for Biomedical Research, Bâle (Suisse)
DopaMisMatch vise à déterminer si des ensembles neuronaux identiques ou distincts (dopaminergiques et/ou GABAergiques) sont impliqués lors de la réévaluation d’une mémoire induite par un mésappariement entre une expérience attendue versus réelle. Cette étude comparative sera réalisée chez la mouche et la souris.
Lauréats des projets de recherche internationaux / International research project (IRP)
Les endothélines dans la santé et les maladies articulaires – mécanisme moléculaire et implication clinique (Linarc)
Francis Berenbaum, Centre de recherche Saint Antoine, Paris
+ Department of Biomedical Bioengineering, Hong Kong Polytechnic University (Hong Kong)
Linarc a pour but d’identifier des cibles thérapeutiques de l’arthrose. Ce projet permettra d’étudier les mécanismes cellulaires et moléculaires par lesquels les endothélines dégradent le cartilage articulaire ainsi que leurs implications cliniques.
Cibler la réponse protéique non repliée dans le cancer vers une approche de médecine de précision (Tupric)
Éric Chevet, Centre Eugène Marquis, Rennes
+ Biomedical Research Foundation, Academy of Athens (Grèce)
Tupric intègre des approches biologiques multi-échelles et de bioinformatique pour mieux identifier et définir des traitements de précision pour les tumeurs cérébrales. L’application de ce projet porte sur le rôle démontré de la signalisation du stress du réticulum endoplasmique (RE) dans le développement des glioblastomes.
Thérapie ciblée basée sur l’utilisation de nanoparticules, un nouvel espoir thérapeutique pour l’échinococcose alvéolaire (Nanothera-Echino)
Sarah Dion, Institut de recherche en santé, environnement et travail, Rennes
+ Institute of Parasitology, Université de Bern (Suisse)
Par son évolution clinique invasive et sa capacité métastatique, l’échinococcose alvéolaire reproduit les caractéristiques d’un cancer hépatique. Aucun traitement médicamenteux ne permet actuellement d’éliminer le parasite responsable de cette maladie. Le projet a pour but de proposer aux patients une thérapeutique innovante par la distribution ciblée de différents principes actifs au sein de la lésion parasitaire, via l’utilisation de nanoparticules greffées avec des fragments d’anticorps.
Initiative franco-chilienne pour l’étude des microARN intra-mitochondriaux comme nouveaux médiateurs des fonctions immunorégulatrices des cellules souches mésenchymateuses (PRI-MitoMIR)
Farida Djouad, unité Cellules souches, plasticité cellulaire, régénération tissulaire et immunothérapie des maladies inflammatoires, Montpellier
+ Laboratory of Nanoregenerative Medicine, University of Los Andes, Santiago (Chili)
PRI-MitoMir repose sur le processus naturel de transfert intercellulaire des mitochondries pour traiter les maladies inflammatoires. Dans ce contexte, les fonctions immunorégulatrices et thérapeutiques des mitochondries des cellules souches mésenchymateuses préconditionnées présentant un potentiel immunorégulateur augmenté seront étudiées in vitro et in vivo dans des modèles expérimentaux de maladie du greffon contre l’hôte et d’arthrite.
Points d’entrée métaboliques pour la modification de la maladie dans la sclérose latérale amyotrophique (MEP-ALS)
Luc Dupuis, unité Mécanismes centraux et périphériques de la neurodégénérescence, Strasbourg
+ Deutsche Zentrum für Neurodegenerative Erkankungen, Ulm (Allemagne)
Pour améliorer les stratégies thérapeutiques actuelles, MEP-ALS entend étudier comment la perte de poids influence la progression de la sclérose latérale amyotrophique. Le chercheur postule notamment, que la neuroinflammation causée par la maladie provoque un dysfonctionnement hypothalamique à l’origine de la perte de poids.
Identification et analyses fonctionnelles de biomarqueurs du métabolome dans le diabète de type 2 (Diabetomarkers)
Dominique Gauguier, unité Environmental Toxicity, Therapeutic Targets, Cellular Signaling and Biomarkers, Paris
+ Center for Genomic Medicine, Kyoto University Graduate School of Medicine (Japon)
Ce projet cherche à établir le profil des métabolomes plasmatiques et fécaux chez des patients diabétiques. Diabetomarkers doit permettre d’identifier les métabolites qui contribuent à la résistance ou à la susceptibilité accrue au diabète de type 2. Il doit également permettre de mesurer la réponse aux traitements, dans des échantillons de patients hospitalisés, dont les effets biologiques seront testés in vivo sur des modèles précliniques.
Un modèle intégratif multimodal des réponses de l’axe intestin-microbien-cerveau dans l’autisme (IntegrA)
Pierre Gressens, unité Neurodiderot, Paris
+ Royal Melbourne Institute of Technology (Australie)
L’exposition à l’inflammation périnatale chez les prématurés est associée à une probabilité sept fois plus grande de développer des troubles du spectre autistique. Les prématurés ont également un développement intestinal anormal, et une flore microbienne altérée. En intégrant des données fonctionnelles, structurelles et moléculaires de l’intestin, du cerveau et du microbiome, dans des modèles précliniques d’interaction gène / environnement, il serait possible de générer un modèle biostatistique qui offrirait de nouvelles options thérapeutiques pour l’autisme.
L’interférence entre les neurones entériques et le microbiote lors de troubles métaboliques (Neuromicrobiota)
Claude Knauf, Institut de recherche en santé digestive, Toulouse
+ Université Catholique de Louvain (Belgique)
Neuromicrobiota vise à identifier l’impact du microbiote, et plus particulièrement des lipides bioactifs bactériens, sur le couple système nerveux entérique / contractions duodénales. Cibler ce couple pourrait restaurer l’axe intestin-cerveau du diabétique, et changer l’approche thérapeutique du diabète de type 2.
Dissection de l’axe des récepteurs Notch-COLV-Calcitonine, dans le maintien des cellules souches musculaires (Calci-Notch)
Philippos Mourikis, Institut Mondor de recherche biomédicale, Créteil
+ Université d’Osaka (Japon)
Grâce à leur extraordinaire potentiel de réparation, les cellules souches musculaires (MuSC) ouvrent des perspectives prometteuses dans le domaine de la thérapie cellulaire. Calci-Notch entend déchiffrer les réseaux de signalisation qui génèrent et maintiennent les MuSC, et utiliser ces réseaux comme outil moléculaire contre les myopathies.
Protéines liant l’ARN dans la réparation de l’ADN (RaPiD)
David Pastré, unité Structure et activité des biomolécules normales et pathologiques, Évry
+ Russian Academy of Sciences / Institute of Chemical Biology and Fundamental Medicine, Novosibirsk (Russie)
Le consortium souhaite étudier, de manière intégrative et dans un contexte cellulaire à haut débit, comment des protéines de liaison à l’ARN peuvent contribuer aux mécanismes de réparation de l’ADN, en interagissant avec une enzyme qui reconnait des cassures sur l’ADN. Ces interactions jouant un rôle dans le cancer, ainsi que dans la neurodégénérescence.
Laboratoire sur l’hypertension (3PH)
Frédéric Perros, unité Hypertension pulmonaire : physiopathologie et nouvelles thérapies, Paris
+ R&D Unit, Faculty of Medicine Cardiovascular, University of Porto (Portugal)
Le laboratoire collaboratif Paris-Porto sur l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) vise à créer un réseau de recherche centré sur la découverte d’un traitement contre l’HTAP. Il tentera de développer des solutions thérapeutiques innovantes, en se concentrant sur la signalisation des facteurs de croissance, voie moléculaire cruciale dans le processus de la maladie et cible thérapeutique potentielle.
Laboratoire sino-français Cerveau et signalisation (BrainSignal)
Philippe Rondard, Institut de génomique fonctionnelle, Montpellier
+ Huazhong University, Wuhan (Chine)
Les maladies du système nerveux central restent parmi les plus difficiles à traiter. BrainSignal entend associer les compétences en biophysique, en protéomique et en expérimentation animale de l’Institut de génomique fonctionnelle, et les compétences en signalisation cellulaire du laboratoire chinois du College of Life Sciences (Huazhong University, Wuhan), pour clarifier l’implication physiopathologique de nouvelles cibles et pour de nouveaux traitements de maladies du cerveau.
Fonction physiopathologique des protéines fantômes de la membrane grâce aux interactions protéine-protéine et à l’identification des glycoformes dans le cadre d’un traitement d’invalidation ou d’un inhibiteur médicamenteux (Ghost Gly)
Michel Salzet, unité Protéomique, réponse inflammatoire, spectrométrie de masse, Villeneuve d’Ascq
+ Department of Chemistry, University of Yale, New Haven (États-Unis)
Ghost Gly vise à étudier, dans la physiopathologie du cancer, la fonction d’une nouvelle classe de protéines :les protéines alternatives issues des parties non codantes des ARN et des ARN non codants, présentes à la surface des cellules tumorales. Les chercheurs comptent déterminer leurs glycosylations et, au niveau intracellulaire, leurs partenaires d’interaction. Les données obtenues permettront de préciser l’oncogenèse du cancer de l’ovaire, en identifiant de nouveaux biomarqueurs. Elles permettront aussi de mieux comprendre les résistances aux traitements chimiothérapeutiques, et offriront de nouvelles cibles thérapeutiques.
L’architecture génétique dans les maladies cardiovasculaires (Gaines)
Jean-Jacques Schott, Institut du thorax, Nantes
+ Heart Center, University of Amsterdam (Pays Bas)
Gaines cherche à renforcer les collaborations avec des experts internationaux autour de trois projets qui portent sur :
- Les arythmies cardiaques – nouveaux marqueurs moléculaires pour stratifier la mort cardiaque subite ;
- Les dyslipidémies familiales comme modèles, pour identifier les facteurs de protection des maladies cardiovasculaires athérosclérotiques ;
- L’intersection des découvertes génétiques dans des cas d’anévrisme intracrânien d’origine européenne avec la maladie de Moya-Moya au Japon.
Centre de recherche en information biomédicale sino-français (CRIBs)
Lotfi Senhadji, Laboratoire traitement du signal et de l’image, Rennes
+ Laboratory of Image Science and Technology, Southeast University, Nankin (Chine)
Le CRIBs entend contribuer à l’avancement et à la diffusion des connaissances, développer de nouvelles technologies, former à la recherche et par la recherche. Les applications cliniques ciblées de ses travaux concernent : les méthodes de diagnostic, l’optimisation d’approches thérapeutiques pour des pathologies cardiovasculaires, l’imagerie interventionnelle en laparoscopie, en radiothérapie et l’épilepsie.