Olivier Micheau, directeur de recherche à l’UMR1231- Lipides, nutrition, cancer (Inserm, Université de Bourgogne Franche-Comté) est lauréat de l’appel à projet LabCom lancé par l’ANR. Cet appel incite les acteurs de la recherche académique à créer des partenariats structurés à travers la co-construction de « Laboratoires Communs » entre une PME ou une ETI et un laboratoire d’organisme de recherche.
Olivier Micheau, directeur de recherche Inserm travaille sur les récepteurs de la famille TNF. Ceux-ci sont notamment importants en immuno-oncologie et dans le développement embryonnaire. Leurs fonctions sont multiples, dont une en particulier qui intéresse le chercheur : la propriété de pouvoir induire la mort cellulaire par apoptose. En effet, la voie de signalisation de cette mort cellulaire est utilisée par le système immunitaire afin de contrôler l’apparition de tumeurs ainsi que dans l’élimination des cellules infectées par des virus. Olivier Micheau et son équipe cherchent donc à comprendre son fonctionnement et à l’exploiter en oncologie. Ils espèrent de ce fait, développer des molécules anticancéreuses, plus efficaces que celles présentes de nos jours sur le marché et à l’origine de nombreux échecs cliniques. Le chercheur souhaite pallier certains problèmes rencontrés actuellement et activer une mort cellulaire indépendamment de ligands spécifiques. Ceci permettrait de s’affranchir des problèmes de résistance cellulaires. L’équipe travaille ainsi sur les aspects fondamentaux de cette recherche tout en essayant d’en appliquer une partie à la recherche en oncologie. Cependant, la concurrence au niveau international est nombreuse.
Le lancement des partenariats
Aux alentours de 2015, le chercheur initie donc une collaboration avec une société spécialisée dans le développement d’anticorps monoclonaux : COVALAB. Conjointement, ils montent le projet IAM-IT (Laboratoire commun d’Ingénierie des Anticorps Monoclonaux Innovants à visée Thérapeutique), 1 des 7 lauréats de l’appel à projet LabCom ANR 2022. Ce partenariat entre les deux laboratoires, labellisé par le pôle de compétitivité Lyonbiopôle, offre alors la possibilité de développer « 1) des anticorps reconnaissant des protéines d’intérêt dans leur conformation naturelle, dite également tridimensionnelle, et seulement sous cette forme, 2) des tests compagnons, permettant d’une part de préciser finement et rapidement, les interactions de l’anticorps avec sa cible et de proposer 3) des outils de diagnostics qui pourraient s’appliquer par exemple au suivi d’échantillons biologiques de patients, à la sélection d’anticorps thérapeutiques résistant aux mutations de la protéine cible ou de cartographier les épitopes reconnus par des anticorps thérapeutiques. » (Source : http://inserm-u1231.u‑bourgogne.fr/doc/seminaires/IAM_IT.html)
Ce financement de l’ANR sur 54 mois va ainsi permettre au chercheur de développer des médicaments et les valoriser en clinique afin de potentiellement voir leurs mises sur le marché.