Blessures et inflammation favorisent le développement du cancer à la jonction anorectale

Paca et Corse
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Les cancers anorectaux se développent souvent dans des zones de transition (TZ), situées à la jonction entre l’anus et le rectum, des régions particulièrement exposées aux blessures et à l’inflammation. Jusqu’à présent, on ne savait pas si ces facteurs pouvaient réellement favoriser l’apparition des tumeurs.

Une nouvelle étude menée par le groupe de Géraldine Guasch, chercheuse à l’Inserm au Centre de recherche en cancérologie de Marseille (CRCM – AMU/Inserm/CNRS/IPC), montre que des blessures répétées et une inflammation persistante sont indispensables au développement tumoral.

Grâce à un modèle de souris portant une mutation spécifique du gène KRAS (qui favorise la croissance tumorale) dans les cellules de la zone de transition, les chercheurs ont suivi, cellule par cellule, toutes les étapes de la progression de la tumeur, depuis les premiers signes de prolifération anormale (hyperplasie) jusqu’à la transformation complète en cancer (malignité).

L’étude révèle un mécanisme clé impliquant l’interleukine 17 (IL-17), une molécule du système immunitaire produite par un type particulier de lymphocytes (cellules γδ T). 

Cette cytokine attire des neutrophiles (cellules immunitaires combattant les infections) dans la zone de transition, ce qui est crucial pour qui participent à la progression tumorale.

Ces résultats mettent en lumière l’importance de l’axe inflammation IL-17/neutrophiles et ouvrent de nouvelles pistes pour mieux comprendre ces cancers et, à terme, développer des stratégies de prévention ou de traitement ciblant l’inflammation.

Voir la publication : Cell Reports

A section of a murine cancer (white cells) at an early stage (dysplasia) and its immune infiltration arising at the anorectal junction