Quelle est votre formation initiale ?
Shaka Pouth-Wayag: Après le Bac, j’ai eu un circuit plutôt classique : j’ai fait un BTS en informatique de gestion et j’ai enchainé par une école d’ingénieurs. L’Inserm est ma première grande expérience professionnelle : j’ai intégré l’organisme il y a sept ans en tant qu’ingénieur de production. Je m’y suis immédiatement senti bien et j’y suis donc resté !
Pour vous, l’informatique était donc un choix précoce ?
S. P.-W. : Oui. Mon père a travaillé dans ce secteur et a connu l’éclosion de l’informatique en France. C’est grâce à lui que j’ai développé cette passion. Dès l’âge de 8 ou 9 ans je m’essayais déjà au codage informatique ! J’ai vite compris qu’avec cet outil je pouvais contrôler une machine, c’était grisant comme sensation ! J’aimais bien aussi les languesvivantes notamment l’anglais. D’ailleurs j’aurais aimé être professeur d’anglais si je n’avais pas embrassé de carrière dans l’informatique.
Pouvez-vous décrire le postede chef de projet informatique ?
S. P.-W. : Les scientifiques, les unités de recherche ou encore les délégations émettent des demandes.Une fois que celle-ci est justifiéeauprès d’un comité, on lance le projet collectif. Ensuite, si j’ai les compétences, on me désigne comme chef de projet. Je dois m’entourer des bonnes ressources techniques en interne comme en externe pour satisfaire le besoin. Tel un chef d’orchestre, je dois assurer la fluidité de la collaboration entre les différents acteurs.
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?
S. P.-W. : À mon arrivée à l’Inserm je faisais beaucoup de technique. Mais j’ai toujours aimé le relationnel et prendre de la hauteur sur un projet. Aujourd’hui je dois avoir une vision globale, c’est ce qui me plaît. J’apprécie beaucoup le côté relationnel et l’animation de réseaux. Il faut avancer « les bras ouverts » et faire en sorte que tout le monde puisse trouver sa place dans une mission. Je suis geek mais j’adore les interactions et apprendre des autres ! Travailler à l’Inserm est aussi un véritable moteur au quotidien.
Selon vous, quelle est la pire situation dans laquelle un informaticien peut se trouver ?
S. P.-W. : Il y a quelques années, il y a eu une avarie dans la salle centrale des serveurs del’Inserm. Cefut une situation très délicate car les disques durs étant endommagés, il y a eu une coupure de messagerie électronique pour l’ensemble des agents Inserm durant plusieurs jours. Il a fallu réunir les forces capables de résoudre le problème dans un temps réduit. On a travaillé sans compter les heures. Mais ce n’étais pas pour me déplaire… c’est une situation stressante mais on a l’habitude de réagir « en mode pompier » ! Lors de ce genre d’incident, il faut savoir prendre du recul pour prendre les bonnes décisions.
Et la pire situation dans laquelle un chef de projet informatique peut se trouver ?
S. P.-W. :La pire situation pour un chef de projet est de voir son projet abandonné. Que ce soit pour des raisons techniques, budgétaires, ou stratégiques. Mais cela fait aussi partie du cycle de vie d’un projet. Et c’est en ça que l’on attend d’un chef de projet qu’il prenne de la hauteur afin de ne pas s’approprier personnellement le projet et continuer d’avancer malgré les possibles écueils rencontrés.
Contrairement à celui des humains, le comportement des ordinateurs sort rarement de l’ordinaire
Problème informatique ou problème humain : selon vous, lequel est le plus difficile à résoudre ?
S. P.-W. : Problèmehumain ! L’ordinateur est binaire et a très rarement des comportements qui sortent de l’ordinaire… contrairement aux humains.
Àl’Inserm, avec qui échangeriez-vous votre poste pour une journée ?
S. P.-W. : Je suis curieux, ce serait donc avec Sammy Sahnoune, le directeur du système d’information de l’Inserm, car il a une vision stratégique des orientations informatiques. Mais seulement pour une journée car à temps plein cela doit être beaucoup de responsabilités !
Si vous aviez pu développer n”importe quelle application, laquelle serait-ce ?
S. P.-W. : J’adore voyager alors je dirais des lunettes connectées qui traduiraient en temps réel les langues étrangères pour favoriser les interactions. J’ai été récemment au Viet Nam et si j’avais eu ces lunettes cela m’aurait grandement aidé. Je pensais être bilingue en anglais mais je me suis vite rendu compte de mon manque de pratique.
Un lieu pour vous ressourcer loin des ordinateurs ?
S. P.-W. : Il y a la Martinique, l’île d’origine de ma mère. Mais là où je m’éclate c’est sur un terrain de foot, je ne pense plus à rien quand je joue ! Les jeux- vidéo sont aussi une source d’évasion pour moi.
Si vous aviez un conseil à donner à un jeune chef de projetinformatique qui débute ?
S. P.-W. : De nepas avoir peur de se tromper. On en veut qu’à ceux qui n’essayent pas !
À découvrir en janvier : l’interview de Bruno Falissard, directeur d’unité. Portraits d’Inserm. Chaque mois, découvrez la diversité des profils de l’Inserm à travers les femmes et les hommes qui composent l’Institut :