EvoCure : découvrir de nouvelles protéines immunitaires
Le projet EvoCure, doté d’un budget de 3 millions d’euros, est dirigé par Enzo Poirier (unité Immunité et cancer, à Paris). Il remet en question les paradigmes traditionnels de l’immunologie en étudiant la conservation et la diversification de protéines immunitaires à travers l’arbre de la vie, des bactéries aux humains. En appliquant une perspective évolutive, ce projet a pour but de découvrir de nouvelles protéines immunitaires chez les eucaryotes, et en particulier les humains. Cette approche pourrait mener à l’exploitation de ces découvertes à des fins thérapeutiques.
Le but de nos recherches est de découvrir de nouvelles protéines immunitaires chez l’humain grâce aux bactéries. Nous savons que certaines protéines immunitaires bactériennes sont conservées chez les eucaryotes, jusqu’aux humains, chez qui elles jouent un rôle immunitaire. C’est ce que nous avons nommé « immunité ancestrale ». Notre postulat, c’est que les protéines de l’immunité ancestrale sont plus nombreuses que ce que l’on a pensé jusqu’à maintenant. Étudier la conservation évolutive des protéines immunitaires devrait nous permettre d’identifier de nouveaux acteurs immuns chez l’humain, ainsi que chez d’autres espèces. Cela est rendu possible, d’une part, par l’analyse du système immunitaire des bactéries et, d’autre part, grâce aux progrès de la génomique.
FoodContact : évaluer la toxicité des matériaux en contact avec les aliments
Le projet FoodContact, soutenu à hauteur de 3 millions d’euros et dirigé par Mathilde Touvier (Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, Centre de recherche en épidémiologie et statistiques, à Bobigny), se concentre sur l’étude de la toxicité des emballages alimentaires et de leurs composants. En étudiant plus de 12 000 composés chimiques, ce projet ambitionne de mieux évaluer la sécurité des matériaux susceptibles d’entrer en contact avec les boissons et les aliments que nous consommons. Les résultats de l’étude pourraient faire évoluer la réglementation liée à la formulation et à la production des emballages alimentaires.
Pour la première fois, nous allons pouvoir analyser les liens entre l’exposition à ces matériaux alimentaires et la santé humaine dans une perspective de long terme. Ceci est possible grâce à la cohorte NutriNet-Santé, qui comprend plus de 179 000 personnes. Nous allons identifier les substances, les quantifier dans les aliments et faire le lien avec le risque de maladies chroniques des consommateurs Cette approche épidémiologique sera couplée avec des expérimentations toxicologiques et physiologiques in vivo et in vitro.
Nautilus : mieux soigner par l’électrostimulation
Le projet Nautilus, financé à hauteur de 3 millions d’euros, est dirigé par Viktor Jirsa (Institut de neurosciences des systèmes à Marseille). Il vise à créer une plateforme technologique pouvant générer un double numérique du cerveau des patients, de manière à pouvoir simuler les effets d’électrostimulations à visée thérapeutique. Cette technologie pourrait transformer la façon dont les maladies cérébrales sont traitées, en permettant des interventions plus précises, personnalisées et non-invasives.
Aujourd’hui, l’électrostimulation est utilisée pour traiter l’épilepsie, la dépression, la maladie de Parkinson… Mais pour travailler en profondeur dans le cerveau, la chirurgie est incontournable. Or elle n’est pas dénuée de risques. Pour éviter cela, nous créons un jumeau numérique du cerveau du patient, ce qui nous permettra de simuler une électrostimulation localisée et d’observer la réaction du cerveau. C’est un peu comme un simulateur de vol !
Contrôle volontaire de la respiration : découvrir un nouveau réseau neuronal
Le projet « Contrôle volontaire de la respiration : plongée dans l’apnée », dirigé par Clément Menuet (Institut de neurobiologie de la Méditerranée, à Marseille), a pour objectif de mettre au jour le fonctionnement du réseau neuronal responsable du contrôle volontaire de la respiration. En identifiant les neurones impliqués dans ce processus, le projet vise à approfondir la compréhension des interactions cerveau-corps. Avec un budget de 150 000 euros, cette recherche d’exploration pourrait apporter de précieuses connaissances sur les mécanismes de contrôle du corps. L’identification des neurones spécifiquement impliqués ouvrirait la voie vers de nouveaux traitements des troubles respiratoires ou neurologiques.
La respiration est la seule fonction physiologique vitale que l’on peut contrôler volontairement. Mais nous ne savons pas comment cela marche ! Nous allons donc essayer de découvrir quels sont les neurones qui permettent de faire une apnée volontaire, pour ouvrir vers la compréhension plus large du contrôle volontaire de la respiration.
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