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Dysfonction endothéliale et maladies rénales : l’I2MC accueille Sébastien Dumas, chaire de professeur junior Inserm

Occitanie Pyrénées
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Le vieillissement de la population représente un défi croissant pour nos sociétés modernes, notamment en raison de son impact sur le fonctionnement de multiples organes et de l’augmentation des maladies liées à l’âge. Les reins sont particulièrement affectés, avec une diminution progressive de leur fonction, une capacité de régénération réduite et une vulnérabilité accrue aux lésions. Associée à d’autres comorbidités, la prévalence de la maladie rénale chronique (MRC) augmente avec l’âge, et pourrait devenir la 5ᵉ cause de mortalité mondiale d’ici 2050, ce qui pose un défi majeur pour les systèmes de santé. 

En France, on estime déjà à plus de 6 millions, le nombre de personnes touchées par une MRC, une affection silencieuse à ses débuts. Diabète et hypertension sont les principales causes conduisant à une insuffisance rénale terminale, mais d’autres facteurs aggravants entrent en jeu : usage croissant de médicaments néphrotoxiques, pollution, obésité, sédentarité et bien sûr le vieillissement et ses effets directs. Par ailleurs, l’insuffisance rénale aiguë (IRA), une atteinte brutale de la fonction rénale, est responsable d’1,7 million de décès chaque année dans le monde, et peut être causée par des infections sévères, des toxines, certains médicaments ou des complications post-opératoires. Bien que potentiellement réversible, l’IRA augmente considérablement le risque de développer une MRC à long terme. 

Le dépistage et une prise en charge précoce sont essentiels pour ralentir la progression de la MRC et éviter l’évolution vers une insuffisance rénale terminale, qui impose alors des traitements lourds tels que la dialyse et la transplantation rénale. À ce jour, il n’existe aucun traitement curatif spécifique de la MRC.

Afin d’apporter des solutions à ce défi de santé publique, l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (I2MC, unité 1297 Inserm/UT), accueille depuis le 1er mars 2025, Sébastien Dumas (PharmD, PhD), chercheur en biologie vasculaire spécialisé dans l’étude de l’hétérogénéité et du métabolisme des cellules endothéliales, en particulier dans le contexte du développement, du vieillissement et des lésions et pathologies du rein, lauréat de la chaire de professeur junior Inserm « CARDIOMET : Innovation dans la physiopathologie des maladies métaboliques et cardiovasculaires ».

© Sébastien Dumas

Diplômé d’un Doctorat d’État en Pharmacie de l’Université Paris Sud, Sébastien Dumas a mené des recherches sur le remodelage vasculaire dans l’hypertension pulmonaire durant sa thèse à l’Inserm. Dans ce contexte, il a mis en évidence le rôle des récepteurs NMDA vasculaires comme nouvelles cibles thérapeutiques. Ses travaux postdoctoraux l’ont ensuite conduit dans le domaine de la biologie rénale, où il a exploré la plasticité des cellules endothéliales rénales au cours du développement, du vieillissement et dans l’IRA. Il a mené ces travaux successivement au laboratoire d’angiogenèse et de métabolisme vasculaire à KU Leuven, en Belgique, puis au laboratoire de médecine vasculaire et régénérative à LUMC, aux Pays-Bas. Il utilise des approches bio-informatiques sur des « big data » biologiques pour enrichir ses recherches et vise à traduire ses travaux en applications cliniques concrètes pour améliorer la prise en charge des patients.

Au sein de son équipe émergente EndoKARE « Dynamique des niches endothéliales dans le vieillissement, les pathologies et la régénération du rein », Sébastien Dumas développera à l’I2MC des projets axés sur l’endothélium vasculaire, un élément dynamique et hétérogène des vaisseaux sanguins qui façonne les microenvironnements tissulaires, et joue un rôle clé dans le maintien des fonctions rénales. Sa dysfonction, survenant avec le vieillissement, l’IRA et la MRC, induit des altérations vasculaires mais aussi du micro-environnement périvasculaire, contribuant au déclin progressif de la fonction rénale. 

Les recherches de Sébastien Dumas viendront renforcer le rayonnement de l’I2MC dans l’étude du système vasculaire, en complément des travaux déjà menés par cinq autres équipes dans le contexte des maladies métaboliques et cardiovasculaires. Par ailleurs, ses analyses des effets du vieillissement sur l’endothélium et ses conséquences sur la fonction rénale s’intègreront plus largement dans l’écosystème toulousain de l’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge (Géroscience et Prévention), contribuant ainsi à une approche collaborative visant à favoriser un vieillissement en bonne santé.

Il viendra également renforcer l’équipe pédagogique de la Faculté des Sciences et Ingénierie de l’Université de Toulouse, où il enseignera notamment le métabolisme énergétique et la physiologie cardiovasculaire et rénale, auprès d’étudiants en licence et master en Sciences de la Vie et Biologie-Santé.

Sébastien Dumas et son équipe bénéficieront plus particulièrement d’une collaboration étroite avec l’équipe de recherche RF-Lab « Biomarqueurs, mécanismes, et complications de pathologies rénales » de l’I2MC dirigée par Joost Schanstra (PhD) et Julie Klein (PhD). Depuis 20 ans cette équipe développe des projets translationnels sur la MRC, en étroite relation avec les cliniciens du CHU Rangueil de Toulouse. L’équipe se concentre sur la détection précoce, la compréhension des mécanismes et l’identification de molécules pouvant ralentir la progression de la MRC et ses complications cardiovasculaires.

L’expertise de l’équipe du RF-lab dans le domaine de la MRC et ses modèles, ainsi que leur collaboration avec les cliniciens du CHU Rangueil de Toulouse, d’une part, et l’expertise de Sébastien Dumas sur l’endothélium rénal et les nouvelles approches d’analyses en cellule unique, d’autre part, créent des conditions synergiques permettant l’accélération de la recherche toulousaine sur les maladies rénales. Avec le support des différentes plateformes technologiques de pointe de l’I2MC, ils ambitionnent de mieux comprendre l’impact du vieillissement sur l’endothélium et le rein, les mécanismes impliqués dans l’IRA, et ceux menant au développement et à la progression de la MRC. Leur objectif est d’identifier de nouveaux biomarqueurs précoces et de développer des approches thérapeutiques innovantes pour améliorer la prise en charge des patients.

À l’occasion de la Journée mondiale du rein qui se tiendra le jeudi 13 mars 2025, événement dédié à la sensibilisation sur l’importance de la santé rénale, notamment en ce qui concerne le dépistage précoce et la prévention des maladies rénales, l’équipe du RF-Lab, Sébastien Dumas d’EndoKARE, le département de Néphrologie et transplantation d’organes du CHU, et l’association France Rein Occitanie Midi-Pyrénées vous donnent rendez-vous dans le hall d’accueil du CHU Rangueil de Toulouse. Des animations ludiques seront proposées pour échanger autour du sujet de la santé rénale. Un dépistage rapide et gratuit de l’insuffisance rénale sera également organisé sur place.

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