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Entre mobilité internationale et collaboration européenne

Bourse de mobilité européenne Marie Skłodowska-Curie et financement d’un projet en coordination dans le cadre d'Horizon Europe, deux chercheurs reviennent sur leur préparation et nous en disent plus sur l’impact de ces initiatives sur leur carrière.

National
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De New York à Bordeaux

Candice Chapouly, chercheuse Inserm au sein de l’équipe Biologie des maladies cardiovasculaires à l’Université de Bordeaux, réalise son post-doctorat aux Etats-Unis, à New-York sur les maladies neuro-inflammatoires, notamment la sclérose en plaques. « J’étudie comment certains vaisseaux et cellules du système nerveux peuvent participer au développement de maladies neuro-inflammatoires type sclérose en plaques. »

Après avoir finalisé son postdoctorat et publié ses résultats, elle revient en France grâce à une bourse post-doctorale Marie Skłodowska-Curie pour préparer le concours de chargée de recherche.

Une bourse pour financer un salaire et des recherches

Le système de bourse Skłodowska-Curie permet de financer des séjours de recherche à travers l’Europe mais également au-delà. Le soutien financier permet à la chercheuse de bénéficier d’un salaire pendant 24 mois. La bourse prend également en charge certains frais de recherche, ainsi que les frais des déplacements professionnels. Grâce à cette bourse, Candice Chapouly a amorcé son propre projet de recherche et acquis du matériel ainsi que des consommables de laboratoire.

La chercheuse se remémore : « La préparation du projet pour obtenir la bourse a pris environ 4 mois, le temps de coordonner la transition des États-Unis à la France. Ma première tentative n’a pas été couronnée de succès, mais avec le soutien de la Cellule Europe de Bordeaux, la seconde demande a abouti. Si l’on souhaite candidater pour une bourse Skłodowska-Curie – surtout pour une mobilité extra-européenne – je recommande d’anticiper les démarches un an à l’avance. Iil faut trouver un laboratoire qui vous soutienne, ce qui implique nécessairement plusieurs réunions pour réfléchir à la façon d’intégrer son projet de recherche dans le cadre de recherche de la structure. »

La différence entre la première tentative et la seconde ? Elle tient principalement à deux points : la maîtrise poussée du vocabulaire européen dans la rédaction du dossier, par exemple la présence de mots-clés attendus par les évaluateurs et une attention particulière aux aspects non scientifiques du projet, par exemple l’impact de la recherche ou le bénéfice attendu pour la structure d’accueil. En effet, bien qu’ils ne représentent pas les coefficients de notation les plus importants, ils sont déterminants pour faire la différence entre deux dossiers excellents sur le plan scientifique.

Candice Chapouly poursuit actuellement ses recherches à Pessac. Elle a rejoint le réseau des anciens boursiers MSCA, et participe à l’évaluation des candidatures pour les bourses.

Frédéric Altare : une rencontre déterminante

Directeur de l’unité de recherche Immunologie et nouveaux concepts en immunothérapie à Nantes, Frédéric Altare travaille sur les pathologies inflammatoires du tube digestif. Avec son équipe, ils ont identifié une cellule immunitaire permettant de diminuer l’inflammation et explorent actuellement les possibilités thérapeutiques de cette cellule. Le projet de recherche pourrait faire naître de nouveaux traitements pour les pathologies inflammatoires chroniques de l’intestin, par exemple la maladie de Crohn. Il explique : « L’idée serait d’utiliser l’immunothérapie pour greffer cette cellule immunitaire aux patients qui ne peuvent pas la produire, pour les soigner. »

Pour financer ce projet, il faut passer à l’échelle européenne. Le chercheur possède l’expérience – il a participé à une quinzaine de projets – mais c’est une première en tant que coordinateur. Cependant, il manque un élément au projet : disposer d’un modèle pré-clinique humain pour obtenir la validation permettant le lancement d’un essai clinique. La solution apparaît dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt organisé par la Cellule Europe de l’Inserm, où il rencontre Nadia Jessel, chercheuse au sein de l’unité de recherche Nanomédecine régénérative de Strasbourg. Sa recherche et ses savoir-faire correspondent exactement au besoin. L’échange entre les scientifiques est fructueux et ils décident d’associer leurs compétences dans le cadre du consortium créé par Frédéric. « Cela a été l’élément déclencheur à la suite duquel j’ai rédigé la lettre d’intention ».

Se lancer : la rédaction du projet Horizon Europe

En parallèle, Frédéric prépare le dossier de candidature pour son projet. Il souligne l’importance de l’accompagnement par des spécialistes pour maximiser les chances de succès : « Lors d’un précédent appel à projets, nous avions collaboré avec un grand laboratoire pharmaceutique qui avait eu recours à une entreprise spécialisée dans l’aide à la rédaction. L’appel avait rencontré un succès important et c’est à ce moment que j’ai pleinement réalisé l’importance de se faire aider par des experts de la rédaction. »

Le support peut porter sur de l’accompagnement administratif, mais la vraie valeur ajoutée de l’équipe de rédaction porte sur la mise en perspective du projet de recherche. Par exemple, elle propose des analyses comparatives entre pays, ainsi que d’autres éléments contextuels qui renforcent la légitimité du projet de recherche dans le contexte européen. Inserm Transfert est en charge de ce rôle : « Une fois notre lettre d’intention acceptée par Horizon Europe, nous les avons sollicités et avons été retenus. Ils ont dédié deux personnes à plein temps pour nous aider. » En complément, Frédéric recrute un cabinet extérieur proposant une analyse des impacts sociétaux au niveau européen.
Fort de son expérience de réponse à de nombreux appels à projets nationaux et européens, Frédéric relativise la complexité de ces derniers : « à présent les appels à projets nationaux sont à peine moins complexes que les européens, car ils incluent de plus en plus de critères européens. De plus, les projets nationaux impliquent souvent des demandes de renouvellement, puisque les montants alloués sont bien inférieurs aux montants des appels à projets européens, qui se comptent en millions d’euros. Je dirais qu’ils représentent 2 à 3 fois plus de travail qu’un appel national, mais le niveau de financement permet de travailler confortablement sur une plus longue période. Il y a 10 – 15 ans, la différence en termes de masse de travail entre un projet européen et un appel national relevait de x10, x20, mais ce n’est plus le cas et le bénéfice est bien supérieur. »

Les conseils de Candice Chapouly et Frédéric Altare :

  • Prévoir une période de maturation de 4 mois à 1 an pour préparer son dossier de bourse Actions Marie Skłodowska-Curie
  • Participer aux appels à manifestations d’intérêt thématiques de la Cellule Europe pour compléter son consortium de recherche
  • Intégrer un volet statistique à son projet de recherche européen pour convaincre les évaluateurs
  • Se faire accompagner dans la rédaction par des experts de l’écriture, tels que la cellule accompagnement d’Inserm Transfert

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