Les 33 centres d’investigation clinique de l’Inserm (CIC) sont des structures de recherche implantées au sein de centres hospitaliers universitaires. Ils sont dédiés au transfert des résultats de la recherche fondamentale au profit des malades, à travers, notamment, la conduite d’essais cliniques menés par des organismes académiques ou institutionnels, comme par l’industrie.
Depuis 1992, date de leur création, les CIC ont été à l’origine de quelques 10 000 publications, dont environ un tiers dans des revues prestigieuses à fort facteur d’impact. Ces performances, largement supérieures aux standards internationaux, font des CIC un modèle pour la recherche clinique repris dans de nombreux pays, tels que l’Inde, le Japon, la Tunisie ou l’Uruguay.
Infirmier, TEC, gestionnaire de données… : des métiers pour la recherche clinique
Parce qu’elle touche directement à la santé des patients, la recherche clinique est très strictement encadrée, tant légalement, que par des procédures de qualité rigoureuses. Si tous les métiers de la recherche en santé sont amenés à collaborer lors des recherches cliniques, travailler dans ce cadre contraint nécessite des compétences qui s’acquièrent grâce à des formations spécifiques.
Ces métiers sont caractérisés par une forte polyvalence et par une grande diversité de profils, tels que : technicien ou technicienne d’études ou de recherche cliniques (TEC/TRC), technicien ou technicienne d’études épistémologiques (TEE), coordinateur ou coordinatrice d’études cliniques (CEC) ; mais aussi ingénieur biologiste, biostatisticien, data-manager, bioinformaticien, gestionnaire de données, chef de projet biothérapie, pharmaco-épidémiologie, méthodologiste-biostatisticien, ergonome, ingénieur qualiticien…
Les infirmières et infirmiers, diplômés d’État avec une expérience dans les soins, suivent une formation d’un an sanctionnée par un diplôme inter-universitaire de formation d’infirmier de recherche clinique, pour apprendre notamment : à présenter un essai clinique à un patient, remplir un cahier d’observation, effectuer des gestes techniques spécifiques ou respecter la législation relative à la protection des personnes…
Les techniciennes et techniciens d’études cliniques (TEC) sont le plus souvent issus de cursus scientifiques. Ils assistent l’investigateur (le professionnel de santé dirigeant et surveillant l’essai clinique) en mettant en œuvre les essais, en tenant les dossiers patients ou en préparant les échantillons biologiques, dans le respect des procédures propres aux essais cliniques.
Les gestionnaires de données jouent un rôle de plus en plus important en recherche clinique. Leur contribution est essentielle à la constitution des bases de données grâce auxquelles sont réalisées les analyses qui permettent de répondre aux questions posées dans un protocole de recherche clinique. Leur mission comprend également la vérification de la cohérence et de la qualité des données.
Join me CIC 2021
C’est à ces professionnels, techniciens et ingénieurs, que s’adressent les journées intermétiers des centres d’investigation clinique (Join me CIC). Ces journées annuelles sont pilotées par Patrick Rossignol (CIC de Nancy) et Philippe Le Corvoisier (CIC Henri Mondor à Créteil), sous l’égide de Dominique Deplanque (responsable de la coordination nationale des CIC), elles sont organisées par le pôle Recherche clinique de l’Inserm. Join me CIC présente la particularité de ne pas s’adresser aux coordonnateurs ou aux médecins délégués, mais à tous les autres personnels de la recherche clinique : infirmières et infirmiers de recherche clinique, TEC et attachés de recherche clinique (ARC), mais aussi data manager, qualiticiens, ingénieurs… Les participants peuvent ainsi confronter leurs expériences pour partager des pistes d’amélioration communes.
Le 14 octobre dernier, la 7e édition de cet évènement a réuni plus de 70 personnes appartenant à ces différents corps de métiers. Les intervenants ont abordé deux thèmes d’actualité : la recherche clinique vaccinale sur la Covid-19, et le nouveau règlement européen sur les dispositifs médicaux. Les partages d’expérience, cette année, ont porté sur la réorganisation des activités pour continuer à travailler lors du confinement, la mobilisation des volontaires sains, et sur un projet de recherche européen et en soins primaires.
Le rendez-vous est déjà pris pour une nouvelle édition en 2022 !