Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Cécile Dejou : Je suis ingénieur d’étude Inserm au sein de l’Institut de recherche en cancérologie de Montpellier (IRCM). Responsable du plateau technique de cytométrie en flux, je développe en parallèle une activité de recherche au sein de l’équipe “Immunité et Cancer”. Sur un plan plus personnel, je suis maman de deux grandes filles de 12 et 16 ans pour lesquelles je serais capable de déplacer des montagnes. Je suis quelqu’un de solide. Que ce soit au travail ou dans ma sphère personnelle, mon entourage sait qu’il peut compter sur moi.
Virginie Lafont : Je suis chercheuse en Immunologie également à l’IRCM. Mes travaux sont axés sur les cancers féminins, sein et ovaire. Comme Cécile, j’ai deux grands enfants : 1 garçon de 28 ans et une fille de 17 ans. Malgré un métier exigeant, j’ai toujours maintenu l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Persévérante, déterminée, dynamique, motivée : voici quelques adjectifs je crois qui me caractérisent.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous inscrire au Rallye des Gazelles 2024 ?
C. D. : J’ai toujours eu le gout de l’aventure. La tente et la frontale sont des amies de longue date ! La course automobile m’a par ailleurs toujours attirée. Virginie m’a parlé du rallye Aïcha des Gazelles au moment où il était important pour moi de prendre…une revanche sur la vie. J’avais besoin d’aventure et de sens aussi ! Cette expérience alliant dépassement de soi et valeurs humaines, j’ai dit « Banco ». Le rallye nous donne l’opportunité originale de soutenir des associations aidant des femmes atteintes de cancer et de valoriser par ailleurs la place des femmes dans des milieux encore supposés « masculins ». En participant, j’ai le sentiment de créer une boucle vertueuse entre mon métier au service de la recherche sur le cancer et mes valeurs personnelles. C’est très enthousiasmant.
V. L. : Je suis toujours à la recherche de nouveaux engagements et challenges. Pendant plusieurs années, je me suis investie auprès de mes collègues chercheuses et chercheurs en étant membre des commissions scientifiques spécialisées de l’Inserm par exemple. Aujourd’hui je souhaite mettre mon énergie au service de grandes causes nationales :
- L’égalité homme-femme tout d’abord. Ce principe inscrit dans la constitution depuis 1946 nécessite encore une mobilisation de tous. A travers l’association les Sciences’Elles, que nous avons créée avec Cécile, nous souhaitons œuvrer pour qu’un juste équilibre entre les hommes et les femmes soit enfin une réalité.
- Le soutien aux femmes qui luttent contre le cancer : ces femmes sont au cœur de mes préoccupations professionnelles quotidiennes. Je souhaite aujourd’hui dépasser le cadre du laboratoire, en faire une priorité plus large.
Afin de donner de la visibilité à notre association et ces causes, nous avons décidé avec Cécile de participer à un événement dans la ligne droite de nos engagements : le rallye Aïcha des Gazelles, 100% féminin.
Comment votre entourage a‑t-il réagi à votre engagement ?
C. D. : Je suis soutenue et encouragée par mes filles et mon entourage. Tous se montrent enthousiastes, mais je soupçonne certains d’être un peu inquiets de m’envisager dans le désert, avec une simple carte, une boussole et sans moyen de communication.
V. L. : Toute ma famille est derrière moi. Mes enfants sont fiers à l’idée que je m’engage pour ces causes et me lance dans le challenge du rallye. Mon conjoint quant à lui nous soutient en parlant notamment de notre projet, en diffusant notre actualité sur ses réseaux sociaux.
Quelle association avez-vous décidé de soutenir dans cette aventure et pourquoi ?
C. D. : Nous avons décidé de porter les messages et les actions de deux associations qui soutiennent chacune à leur façon les femmes qui luttent contre le cancer.
- Etincelles Occitanie tout d’abord, qui propose des soins gratuits de support aux femmes pendant et après le traitement du cancer : soins esthétiques, sport adapté, soutien psychologique.
- Sœurs d’encre ensuite qui offre des tatouages artistiques de reconstruction aux femmes ayant subi des mastectomies, afin de les aider à reprendre le contrôle de leur corps.
Nous trouvions les deux associations plutôt complémentaires. Elles offrent en effet une prise en charge des patientes dès l’annonce de la maladie jusqu’à la phase de reconstruction après traitement.
Dans cette compétition, il y a aussi un volet social et solidaire. Pouvez-vous nous en parler ?
V. L. : Le Rallye Aïcha des Gazelles est un rallye solidaire à plusieurs titres. Ce n’est pas une course de vitesse. L’objectif est de parcourir le moins de kilomètres possibles en s’orientant avec une simple carte et une boussole. Ainsi, pas de concurrence entre les participantes. Entraide et solidarité sont les maîtres-mots de tous les équipages qui concourent pour des associations. De plus, à chaque édition, l’organisation du rallye remet un prix de 10.000 € à une association choisie parmi toutes celles soutenues par les équipages.
En parallèle de l’évènement évolue « Cœur de Gazelles », une association qui grâce à la logistique du rallye, organise la plus importante caravane médicale itinérante du Sud du Maroc afin de donner accès aux soins aux populations les plus reculées. Grâce à cette caravane, plus de 8000 consultations médicales sont dispensées.
C’est votre première participation au Rallye des Gazelles. Qui conduit ? qui est le co-pilote ?
Nous ne nous sommes pas attribuées de rôles pour le moment. Nous aimerions essayer chacune d’être pilote et co-pilote. En fonction de notre ressenti et de nos compétences en conditions réelles, nous définirons plus justement qui fait quoi.
Quelles sont vos craintes, vos attentes, vos espoirs ?
C. D. : Je n’ai pas vraiment de crainte si ce n’est celle de ne pas réunir suffisamment de partenaires et de fonds pour aller au bout de ce projet. Sur un plan plus personnel, j’ai envie de concrétiser cette aventure et de faire vivre cette histoire par procuration aux personnes qui me sont chères.
V. L. : Comme Cécile, j’espère en effet trouver les partenaires pour soutenir notre participation au rallye. Une fois sur place, je croise les doigts pour finir la course et arriver à Essaouira. Je compte pour cela sur notre motivation, notre préparation physique et mentale et les formations de conduite, mécanique et d’orientation que nous allons avoir.
Pour participer au rallye, vous devez rassembler une somme d’argent importante pour absorber différents frais : inscription, location du véhicule… Hormis le soutien de l’Inserm, comment faites-vous pour financer cette aventure ? par quel moyen peut-on vous aider ?
C. D. : Nous avons ouvert une cagnotte en ligne afin de permettre aux particuliers qui le désirent, de nous soutenir dans cette aventure.
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Naturellement, plus l’information de ce projet circulera et plus les chances d’aboutissement seront grandes. J’invite donc toutes les personnes sensibles à notre démarche à relayer l’information et les remercie chaleureusement par avance.
V. L. : Nous avons aussi constitué un dossier de presse présentant notre association, le rallye, le budget de notre projet, les moyens de nous soutenir et les intérêts que les entreprises auraient à nous soutenir. Avec ce dossier, nous démarchons les professionnels afin qu’ils deviennent partenaires de l’évènement. En contrepartie nous leur proposons de la visibilité sur les réseaux sociaux et un encart publicitaire sur le véhicule qui sera notre compagnon de route. Nous avons obtenu nos premiers partenaires privés ce qui est encourageant. Mais le chemin est encore long. Toute l’aide spontanée sera appréciée.