Les contenus de la région '' vous seront proposés par défaut, en plus des contenus nationaux sur tout le site. Ce choix s'appliquera également lors de vos prochaines visites.

Vous disposez d'une adresse @inserm.fr, @aviesan.fr, @anrs.fr,
Connectez-vous pour accéder aux pages réservées, pour voir directement
les contenus de votre délégation et pour organiser vos outils Inserm.

Laboratoire International de Recherche – LIR : témoignage de Manuel Rosa Calatrava, CIRI Lyon, pour le laboratoire RESPIVIR.

Auvergne-Rhône-Alpes
A+ / A-

RESPIVIR, une belle entente franco-québécoise pour une recherche collaborative internationale sur les virus respiratoires émergents et émergents

Retrouvez l’interview de Manuel Rosa Calatrava pour qui le programme LIR * (Laboratoire International de Recherche) RESPIVIR a permis un partenariat entre le Québec et Lyon en France.

Manuel Rosa Calatrava nous en dit plus sur l’historique de cette collaboration, les travaux de recherche en cours et les retombées potentielles pour les patients.

Peux-tu nous rappeler l’historique de cette collaboration ?

Le Laboratoire International de Recherche (LIR) RESPIVIR France – Canada est le fruit d’une coopération historique très riche entre mon équipe au Centre International de Recherche en Infectiologie (CIRI Inserm U1111-CNRS-ENS-UCBL1) et celle du Dr Guy Boivin au Centre de Recherche du CHU de Québec - Université Laval. Nous travaillons en synergie depuis près de 15 ans sur la thématique des virus respiratoires, notamment les virus influenza, les pneumovirus et les coronavirus, et le développement de nouvelles stratégies prophylactiques et thérapeutiques pour lutter contre ces infections virales respiratoires émergentes et ré-émergentes.
Ce partenariat international s’est traduit par la création en commun de valeurs scientifique et médicale (16 publications scientifiques, 2 essais cliniques de phase 2), économique (5 brevets internationaux délivrés, création des startups Signia Therapeutics, lauréate ilab2017 et EIC Accelerator H2020 EU et Vaxxel, lauréate ilab2019) et sociétale (création de plus de 10 emplois directs).

Quels sont les travaux de recherche en cours ?
Et les retombées potentielles pour les patients ?

Le programme de recherche de RESPIVIR s’appuie sur la synergie des savoir-faire, les modèles et la logistique (laboratoires BSL‑2/BSL‑3 et animaleries A2/A3) des deux laboratoires. Il est basé sur trois axes principaux :

  • L’étude de la pathogenèse mucosale des virus respiratoires (axe 1) est basée sur une approche intégrée d’immuno-virologie cellulaire et moléculaire et l’utilisation d’un continuum de modèles précliniques in vitro et in vivo d’infections ; Outre la contribution évidente aux aspects fondamentaux de la biologie des virus respiratoires, cet axe vise à identifier des biomarqueurs d’infection et de gravité, ainsi que des cibles médicamenteuses potentielles contre les virus à potentiel épidémique, zoonotique et pandémique.
  • L’identification et la combinaison de nouvelles molécules innovantes antivirales et immunomodulatrices constitue l’axe 2. Il met en œuvre des approches croisées de caractérisation de signatures chémogénomiques et virogénomiques pour l’identification de molécules ciblant les machineries cellulaires détournées par les virus respiratoires, et de modélisation 3D d’interactions potentielles par « Docking » de molécules candidates à différents déterminants viraux. Les combinaisons en bi- et trithérapies des ces candidats vise des efficacités antivirales à large spectre, tout en minimisant les risques d’émergence de résistance virale
  • Le développement et l’évaluation comparative de stratégies vaccinales mucosales contre les infections virales respiratoires. Ce troisième axe soutient notamment la valorisation de notre plateforme vaccinale polyvalente LAV METAVAC® validée au stade préclinique in vivo en développant plusieurs candidats vaccinaux bi- et tri-valents contre les infections virales respiratoires, et en caractérisant de manière plus approfondie leurs réponses immunitaires mucosales et systémiques dans plusieurs modèles précliniques. Leur administration par voie intranasale est également comparée à d’autres stratégies vaccinales pour la durabilité de leur protection et notamment vis-à-vis de la transmission inter-individus.

Un quatrième axe de R&D a été récemment validé par notre comité directeur. Il s’inscrit dans le domaine de la Qualité de l’Air Intérieur et des technologies associées visant à limiter les risques de contaminations microbiologiques aéroportées dans les environnements confinés. En partenariat avec une de nos spin-off, VirexpR, l’objectif est de compléter les stratégies prophylactiques et thérapeutiques de notre arsenal pour mieux lutter contre les maladies infectieuses respiratoires.

Comment envisages-tu la continuité de cette collaboration à long terme ?

La formalisation de notre partenariat par une entité structurante « sans mur » tel qu’un Laboratoire International de Recherche, soutenue par l’Université Claude Bernard Lyon 1 et l’Université Laval et labelisée par l’INSERM, le CNRS, l’ENS Lyon, vise à pérenniser et redimensionner de manière ambitieuse nos programmes innovants de R&D. L’objectif est également de renforcer la formation des étudiants par la recherche, RESPIVIR prévoit ainsi l’encadrement des doctorants en cotutelle entre l’Université Laval et l’Université Claude Bernard Lyon 1. Les échanges de chercheurs et d’étudiants entre nos deux équipes vont s’amplifier, grâce notamment aux programmes de soutien International Research Program 2023 du CNRS et Ambition Internationale de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Il est important de souligner que cette dynamique de partenariat a été soutenue par l’INSERM avec le recrutement en 2023 en tant que chargé de recherche dans mon équipe, du Dr Andrés Pizzorno, qui a mené sa thèse initialement dans le laboratoire du Dr Guy Boivin à Québec.

Quel message (aux tutelles …) quel conseil (aux collègues chercheurs…) souhaites-tu faire passer ?

Ce LIR a pour ambition d’avoir un affichage international institutionnel, visible et reconnu pour son excellence dans le domaine des maladies virales respiratoires infectieuses, et contribuer ainsi au rayonnement de nos deux laboratoires de recherche et de leurs tutelles. La mutualisation et la mise en synergie de connaissances, de modèles, de moyens (comme nos laboratoires BSL‑3 par exemple), de réseaux, notamment avec les CHU et les industriels, et de ressources humaines entre nos deux équipes, a été à l’évidence une force depuis le début de notre partenariat et en particulier pendant la pandémie de Covid-19 où nous avons pu être davantage réactifs et performants.

S’inscrivant dans la dynamique du comité mixte franco-canadien sur la science, la technologie et l’innovation mis en place en 2023 par les ministres de la recherche de nos deux pays, RESPIVIR a fait partie de la ronde de signature d’ententes entre institutions d’enseignement supérieur, avec le soutien du Ministère des Relations Internationales et de la Francophonie du Québec et de notre Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, qui visent à renforcer la collaboration privilégiée et de longue date entre nos deux territoires, y développer la mobilité étudiante et favoriser la science en français, notamment dans la dynamique de l’association du Canada à Horizon Europe.

En savoir plus :