Depuis quand travaillez-vous à l’Inserm et quelle fonction occupez-vous ?
L. P. : Je suis assistante ingénieure, responsable du magasin de l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (I2MC) situé sur le site de l’hôpital de Rangueil à Toulouse. J’ai été recrutée en 1998 par l’Inserm dans l’unité 317en CDD avec un avis médical certifiant de la compatibilité du poste avec mon handicap. Au bout d’un an, j’ai été titularisée en tant qu’agent technique. J’étais en charge de la laverie du laboratoire et je m’occupais également de la gestion des stocks de plastique. J’ai ensuite proposé de faire quelques manipulations en laboratoire. Puis, j’ai aidé la secrétaire pour les commandes, avant Safir. En 2003, j’ai été promue adjointe technique par concours interne, puis technicienne en 2006. En 2007, l’unité 858 a été créé, l’actuel I2MC, et depuis 2008 je suis responsable du magasin. Depuis peu, le service RH de la délégation m’a demandé de former la nouvelle responsable du magasin de Purpan, arrivée fin août 2022.
De quel aménagement de poste bénéficiez-vous et en êtes-vous satisfaite ?
L. P. : J’ai une très forte myopie héréditaire et un nystagmus congénital (les yeux qui bougent en permanence), qui m’empêchent entre autres de conduire. Les premiers aménagements dont j’ai bénéficié datent de 2012. Avant je n’étais pas au courant. La fonction de responsable de magasin nécessite d’utiliser les logiciels de bureautique sur ordinateur. C’est un médecin de prévention qui a proposé un nouveau matériel adapté à mon handicap. Aujourd’hui, j’ai à ma disposition un logiciel agrandisseur avec une fonction vocale, un clavier à gros caractères et un grand écran. J’ai aussi un télé-agrandisseur : une caméra projette sur l’écran des documents papiers avec la possibilité de zoomer et de changer les couleurs. Enfin, j’ai toujours une loupe électronique sur moi ! Elle m’aide à lire les colis réceptionnés et préparer les commandes. Une lampe de bureau m’éclaire avec une lumière proche de celle du jour. Le poste de téléphone a un cadran en couleur qui me permet de savoir qui appelle. Enfin, des bras articulés font que je peux rapprocher mon écran de mes yeux. C’est génial ! Et tout cet équipement a aussi été installé à mon domicile, depuis la mise en place du télétravail, excepté le télé-agrandisseur qui est plus petit (il est portable).
Quelles retombées ces équipements ont-ils eu sur votre quotidien professionnel et/ou sur votre travail ?
L. P. : Avec ces équipements, je travaille avec un certain confort. Tous les ans, je bénéficie d’une visite médicale avec le médecin de prévention. Il faudrait, dans l’idéal, des visites sur site, parce qu’on ne se rend pas forcément compte de ce dont on a besoin. Fin 2020, après la visite de l’infirmière du service de médecin de prévention, on a fait la demande pour acquérir le même matériel chez moi pour pouvoir télétravailler dans les mêmes conditions. En février-mars 2021, j’ai obtenu l’équipement.
Pensez-vous que d’autres actions pourraient être mises en place pour vous accompagner ?
L. P. : La visite régulière d’un ergonome serait un plus, peut-être tous les 3 ou 4 ans. Depuis 2012 je n’en ai pas vu. La discrimination je l’ai ressenti au collège, en milieu valide. Ce n’est qu’en seconde que j’ai suivi un cursus qui prenait en compte mon handicap dans un lycée qui accueillait des enfants porteurs d’handicap moteur, auditif et visuel Aujourd’hui, les campagnes handicaps de recrutement, notamment de chercheurs et chercheuses, sont bien plus visibles qu’avant et je trouve que c’est une bonne chose. Le Duo Day est une belle initiative également.