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« Elles sont l’Inserm » : Marion Lambert

Cette semaine à l’occasion de notre série « Elles sont l’Inserm » découvrez le portrait de Marion Lambert, assistante ingénieure au sein de l’unité Immunologie Humaine, Pathophysiologie, Immunothérapie (Unité Inserm 976 / Université de Paris)

Paris-IDF Centre Est
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Quel poste occupez-vous au sein de l’Inserm ?

Marion Lambert : Je suis assistante ingénieure au sein de l’équipe « Réponses immunes chez l’hôte immunocompromis : tolérance versus GVHD » (Unité Inserm 976 / Université de Paris) dirigée par le Pr Sophie Caillat-Zucman. Nous sommes installés à l’Hôpital Saint Louis, à Paris. Nous travaillons sur l’évolution de cellules immunitaires non conventionnelles et de leur reconstitution après une greffe de moelle osseuse. Nous les étudions également pour leur utilisation dans un contexte thérapeutique.

Est-ce une grande unité ?

M. L. : L’unité 976 compte dix équipes pour un total de deux cents personnes environ. Dans notre équipe, nous sommes une vingtaine et je fais partie d’un sous-groupe de 6 personnes.

©Marion Lambert

La parité est-elle de mise dans votre équipe ?

M. L. : Pas vraiment. Sur les vingt-cinq personnes de l’équipe, il n’y a que huit hommes. Quant à mon groupe, il est entièrement composé de femmes. Mais c’est un hasard si l’équipe se compose majoritairement de femmes. Une exception car en général, au niveau des chercheurs, c’est souvent plus équilibré. En revanche, le milieu des ingénieurs d’études, des ingénieurs de recherche et des assistants d’ingénieurs est majoritairement féminin. Dans ma carrière, j’ai toujours été entourée de plus de femmes que d’hommes. D’ailleurs, à la sortie des écoles, les diplômés sont plus souvent des diplômées.

De quels cursus parlez-vous en particulier ?

M. L. : J’ai obtenu un BTS Analyse Biologique en 1998 puis j’ai poursuivi en licence de Microbiologie industrielle, à l’École supérieure des techniques de biologie appliquée (ESTBA) à Paris. J’ai ensuite été contractuelle dans différentes équipes, dont le service du Pr Jean-François Delfraissy, jusqu’en 2002. De 2002 à 2008, je travaillais déjà avec le Pr Sophie Caillat-Zucman avant d’intégrer l’Inserm en tant qu’assistante ingénieure à l’Hôpital Saint Vincent de Paul.

Durant vos études puis votre parcours professionnel, avez-vous été confrontée à des difficultés liées au fait d’être une femme ?

M. L. : Je n’ai jamais eu à vivre cela. Le fait d’être mère ne m’a également jamais posé de souci. De ce que j’ai vécu ou entendu autour de moi, les personnes étaient sélectionnées en fonction de leurs capacités et de leurs compétences professionnelles, pas de leur sexe.

Cela ne vous a jamais posé de souci pour vous faire entendre ?

M. L. : Non. C’est plutôt une question de hiérarchie, pas de rapport femme-homme. Il est plus aisé d’obtenir certaines choses lorsqu’on est à un certain niveau de poste. Cela peut aussi dépendre du caractère de chacun plus que de son genre.

Quel regard portez-vous sur la discrimination des femmes dans votre secteur professionnel et votre vie personnelle ?

M. L. : J’ai eu une vision plutôt positive de ce sujet à l’Inserm et dans la recherche en général. C’est un milieu un peu privilégié contrairement au milieu médical, m’a‑t-on confié récemment. Même dans ma vie de citoyenne, je n’ai pas la sensation d’être ou d’avoir été discriminée. Ma vision est peut-être biaisée car je n’ai pas tendance à regarder s’il y a des différences de traitement entre femmes et hommes. J’ai des responsabilités en tant que responsable hygiène & sécurité et en tant que seule titulaire dans mon équipe. Mon ancienneté et mon expérience m’amènent à gérer de nombreuses tâches communes qui font que je suis écoutée, y compris par les représentants des autres tutelles – c’est-à-dire l’université et l’hôpital qui sont le plus souvent représentés par des hommes. Je m’efforce de me faire respecter pour mon travail.

Que verriez-vous mettre en place à l’Inserm pour la parité ?

M. L. : Je ne vois pas de barrières à faire tomber. C’est sûr qu’au niveau des postes de direction, ils sont occupés très largement par des hommes. Il y a sans doute des choses à revoir. Mais l’Institut n’a pas forcément la main dessus, sachant que les directeurs d’unité sont plutôt désignés par les chefs d’équipe et les chercheurs. Je ne vois pas comment l’Inserm pourrait imposer que 50% des postes soient réservés à des femmes.

Qu’est-ce qui explique cette disparité au niveau des postes de direction selon vous ?

M. L. : Les hommes prennent plus la main sur les projets. Les femmes me semblent plus frileuses à prendre ces responsabilités qui sont surtout associées à d’importantes tâches administratives. Ces postes demandent plus d’aplomb, de confrontation… Les hommes auraient plus ce besoin de pouvoir alors que les femmes s’épanouissent dans leur métier, dans les avancées de leur recherche. Et les hommes auraient sans doute du mal à lâcher ce pouvoir. Malgré tout, nous vivons dans une société encore patriarcale. Même si cela va vers du mieux, il faut encore faire évoluer les mœurs.