Depuis plusieurs années, la Fondation Bristol Myers Squibb (BMS) soutien les travaux de recherches menés au sein des laboratoires de l’Inserm dans le domaine de l’immuno-oncologie.
Cette année, ce sont les projets des Dr Christel Devaud, chercheuse Inserm au sein du Centre de recherches en cancérologie de Toulouse (CRCT, unité 1037 Inserm/Université Toulouse III – Paul Sabatier/ CNRS) et Dr Renaud Lesourne, chercheur Inserm à l’Institut toulousain des maladies infectieuses et inflammatoires (Infinity, unité 1291 Inserm/Université Toulouse III – Paul Sabatier/CNRS) qui ont été soutenu.
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Ciblage de l’immunité intestinale pour lutter contre les métastases dans le cancer colorectal
Christel Devaud, mène des recherches prometteuses sur l’efficacité des immunothérapies dans le traitement du cancer colorectal métastatique (mCRC), qui, bien qu’efficaces chez certains patients, restent insuffisantes pour beaucoup.
Son objectif est double : identifier les patients susceptibles de bénéficier de ces traitements et développer des solutions pour ceux qui n’y répondent pas, notamment les patients présentant des métastases hépatiques particulièrement résistantes.
Ses travaux récents montrent que les lymphocytes T CD8 intestinaux, activés spontanément par les tumeurs coliques, peuvent migrer vers les métastases et les détruire.
Son projet ambitieux vise à mieux comprendre le rôle de ces cellules dans la lutte contre les métastases et à développer de nouvelles approches thérapeutiques pour stimuler ces lymphocytes, y compris chez les patients résistants à l’immunothérapie.
Le soutien de la Fondation BMS est essentiel pour faire avancer nos projets basés sur des données solides. Notre objectif est de mieux prendre en charge tous les patients atteints de mCRC, en sélectionnant ceux qui répondent aux immunothérapies via un dosage sanguin et en stimulant l’immunité intestinale des non-répondeurs, notamment par la vaccination pour combattre les tumeurs et leurs métastases.
Caractérisation d’un mécanisme de coopération de deux checkpoints immunitaires régulant la réponse des lymphocytes T contre le mélanome
Les thérapies qui aident le système immunitaire à combattre le cancer en bloquant les checkpoints immunitaire (CI), reposent souvent sur la combinaison de plusieurs cibles. Les CI sont des molécules freins qui ensemble diminuent l’activité des cellules T qui combattent le mélanome. Cependant, la coopération entre ces molécules freins reste encore floue à ce jour.
Renaud Lesourne, explore la coopération entre deux CI similaires, co-exprimés sur les lymphocytes T des tumeurs, afin de comprendre comment ils agissent ensemble pour inhiber la réponse immunitaire.
À l’aide de modèles pré-cliniques déficients pour ces CI et en utilisant des techniques d’analyse avancées, de cytométrie et de transcriptomique, il cherchera à déterminer si ces récepteurs sont plus efficaces en combinaison, et analysera leur expression chez des patients pour évaluer l’impact sur l’efficacité des immunothérapies.
Le soutien de la fondation BMS est une aide précieuse pour notre recherche. Il nous permet d’explorer des mécanismes clés liés aux cellules T et au cancer, et d’avancer dans notre compréhension de l’immunothérapie. Ce partenariat nous donne les moyens de progresser vers des découvertes concrètes, avec l’espoir d’apporter un jour des réponses nouvelles aux défis de la recherche en oncologie.
La Fondation BMS a également apporté son soutien au projet de recherche de Laetitia Daubisse-Marliac, médecin de santé publique, épidémiologiste, directrice du registre des cancers du Tarn, et de Sébastien Lamy, épidémiologiste à l’Oncopole Claudius Regaud. Tous deux chercheurs au Centre d’épidémiologie et de recherche en santé des populations (CERPOP, unité 1295 Inserm / Université Toulouse III – Paul Sabatier).
Cancer du poumon non à petites cellules : étude des facteurs sociodémographiques d’accès et d’efficacité de l’immunothérapie en population générale
Cette étude coordonnée par le réseau français des registres de cancer FRANCIM et l’Oncopole Claudius Regaud, en partenariat avec l’équipe Equity du CERPOP, vise à comprendre l’impact des conditions sociales et du niveau de vie sur l’accès et l’efficacité de l’immunothérapie pour les personnes atteintes de cancers du poumon non à petites cellules (CPNPC), indépendamment de leurs caractéristiques cliniques.
Prévu sur 24 mois, ce projet s’appuiera sur deux bases de données. La première, issue des registres de cancer pour les cas diagnostiqués entre 2019 et 2020, offrira des informations sur les caractéristiques des tumeurs, la prise en charge des patients et leur environnement social. La seconde, provenant de l’Assurance maladie française, permettra d’analyser les traitements, les comorbidités traitées, ainsi que la survie à 3 ans après le diagnostic et le début de l’immunothérapie.
En étudiant l’effet des conditions de vie sur l’accès et surtout sur l’efficacité de l’immunothérapie, l’équipe de recherche testera en population générale humaine, des phénomènes déjà observés dans les travaux expérimentaux sur des modèles animaux.
Ce projet apportera des pistes pour personnaliser les traitements en prenant en compte le contexte de vie des patients, contribuant ainsi à réduire les inégalités en santé.
Depuis la création de la Fondation en 2015, la Fondation Bristol Myers Squibb eu l’honneur de soutenir 132 lauréats et d’ attribuer plus de 10 millions d’euros au cours de 13 appels à projets. Ces chiffres témoignent de l’engagement continu de la Fondation Bristol Myers Squibb à promouvoir l’excellence de la recherche publique française.
Je félicite sincèrement nos lauréats pour l’innovation et l’impact de leur recherche sur l’amélioration des traitements en immuno-oncologie