Lundi 14 octobre 2024, la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) a remis ses prix scientifiques qui distinguent des chercheurs et des chercheuses qui, à travers l’originalité de leur parcours professionnel, contribuent au progrès de la connaissance et aux avancées de la recherche médicale d’aujourd’hui et de demain. Toutes nos félicitations à Marie-Cécile Ploy, prix Brixham Foundation 2024, et Benjamin Dehay, prix Marie-Paule Burrus 2024 !
Prix Brixham Foundation : Marie-Cécile Ploy – Résistance aux antibiotiques : de la compréhension des mécanismes à la santé publique
Marie-Cécile Ploy est professeure de microbiologie à l’université de Limoges et directrice de l’unité RESINFIT « Anti-infectieux : supports moléculaires des résistances et innovations thérapeutiques » (Inserm – Université de Limoges – CHU) à Limoges. Son portrait sur le site de la FRM.
Elle cherche à comprendre comment les résistances des bactéries aux antibiotiques apparaissent et comment elles se propagent dans l’environnement. Elle s’attache à l’approche globale « One health » (une seule santé) prônée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui prend en compte le fait que la santé des humains, celle des animaux et des écosystèmes sont interdépendantes. Elle a ainsi identifié des marqueurs moléculaires qui servent d’indicateurs de surveillance pour suivre la dissémination de la résistance aux antibiotiques à partir des eaux usées. Marie-Cécile Ploy coordonne le réseau national Promise et un consortium européen d’une trentaine de pays, voués à guider la lutte contre ce fléau. Un enjeu capital, puisque l’OMS a identifié la résistance aux antibiotiques comme l’une des plus graves menaces actuelles pesant sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement.
Prix Marie-Paule Burrus : Benjamin Dehay – Éliminer les déchets cellulaires toxiques dans la maladie de Parkinson
Benjamin Dehay est directeur de recherche Inserm dans l’équipe « Physiopathologie des protéinopathies » à l’Institut des maladies neurodégénératives (Université de Bordeaux / CNRS), à Bordeaux. Son portrait sur le site de la FRM.
Il étudie les mécanismes menant au développement des maladies neurodégénératives, et en particulier de la maladie de Parkinson. Dans cette pathologie, la protéine alpha-synucléine s’accumule sous forme anormale et toxique dans les neurones, conduisant à leur destruction progressive dans le cerveau et aux symptômes de la maladie. Par ailleurs, comme dans les autres maladies neurodégénératives, la maladie de Parkinson s’accompagne d’un dysfonctionnement de la machinerie cellulaire d’élimination et de recyclage des déchets produits par les neurones (notamment des protéines défectueuses). Les travaux de l’équipe visent donc à comprendre le rôle joué par les agrégats d’alpha-synucléine dans la perturbation du processus de traitement des déchets. Ces connaissances pourraient permettre à terme de proposer des stratégies thérapeutiques ciblant les mécanismes en cause, de manière à restaurer ou à augmenter la fonction d’élimination des protéines toxiques. Et tenter de protéger les neurones de la dégénérescence et stopper ou ralentir le cours de la maladie.