Hommage à Philippe Brabet

C'est empreint d’une grande émotion et d’une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Philippe Brabet, chercheur Inserm, survenu dans la nuit du 5 au 6 juillet, à l’issue d’un long combat contre la maladie de Parkinson. Chercheur dévoué et collègue très apprécié, Philippe a consacré sa carrière à l’étude des mécanismes moléculaires impliqués dans les pathologies du système nerveux et de la rétine. Son engagement scientifique et humain a profondément marqué celles et ceux qui ont eu la chance de travailler à ses côtés. L’Inserm adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches, et s’associe à l’hommage rendu ici par ses collègues de l’Institut des Neurosciences de Montpellier.

Occitanie Méditerranée
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Formé à l’Université de Montpellier, Philippe soutient en 1989 sa thèse de doctorat en biochimie et biologie cellulaire sur les protéines G dans les neurones sous la direction du Dr Vincent Homburger, au Centre CNRS-Inserm de Pharmacologie-Endocrinologie (CCIPE).

De 1990 à 1992, il effectue un post-doctorat au Baylor College of Medicine (Houston, USA), dans le laboratoire du Pr Lutz Birnbaumer, où il contribue à d’importantes avancées scientifiques dans la compréhension des voies de signalisation liées aux protéines G et des récepteurs hormonaux, notamment le récepteur V2 à la vasopressine.

De retour à Montpellier, il est recruté comme chercheur Inserm et poursuit pendant dix ans ses travaux sur le rôle physiopathologique des récepteurs PACAP au sein du CCIPE, devenu l’Institut de Génomique Fonctionnelle (IGF), sous la direction du Pr Joël Bockaert.

En 2002, il rejoint l’Institut des Neurosciences de Montpellier (INM) dans l’équipe du Pr Christian Hamel aujourd’hui dirigée par le Dr Vasiliki Kalatzis, où il se consacre à l’étude des dystrophies rétiniennes héréditaires. Ses travaux sur le métabolisme des rétinoïdes, les protéines FATP et les mécanismes toxiques liés à l’accumulation d’intermédiaires du cycle visuel ont contribué à éclairer les mécanismes de maladies telles que la rétinite pigmentaire ou la maladie de Stargardt.

Auteur et co-auteur de plus de 40 articles scientifiques, dont plusieurs dans des revues prestigieuses (Nature, PNAS, JCI…), Philippe a également déposé plusieurs brevets et a collaboré activement avec la SATT AxLR pour un projet de start-up avec la faculté de pharmacie, témoignant de son engagement en faveur des thérapies futures.

Philippe a formé toute une génération de jeunes chercheurs qui se souviennent de lui comme d’un directeur de thèse toujours profondément bienveillant, généreux de son temps et de ses conseils.

Philippe était un chercheur dont les qualités humaines et professionnelles étaient unanimement reconnues par toutes celles et tous ceux qui l’ont côtoyé. Sa sérénité constante faisait de lui un collègue aimé de tous. D’une gentillesse et d’une modestie exemplaires, il cultivait l’art des relations simples et sincères. Que ce soit lors d’expéditions avec ses amis motards, sur le terrain de football de la Jalade ou avec les vétérans des Matelles, autour d’une partie de pétanque à l’INM, ou au cours de pauses, dans le hall de l’institut, consacrées aux mots fléchés avec ses collègues, ou encore sur les parcours de golf qu’il affectionnait particulièrement, Philippe incarnait cette convivialité discrète et chaleureuse qui nous manquera tant.

En ces moments douloureux, nos pensées les plus émues vont à son épouse, ses trois enfants, et à tous ses proches. À ses collègues et amis qui eurent le privilège de partager son parcours, nous savons que Philippe laisse un vide difficile à combler. Son héritage scientifique et humain continuera cependant de nous inspirer.

Ses collègues et amis de l’INM