Lancée il y a un peu plus d’un an, cette expérimentation baptisée Cellule de maintien dans l’emploi, a déjà examiné 43 situations (actuellement, 52 personnes sont en situation de handicap sur la délégation). Et les résultats sont bien tangibles : bilans de compétence adaptés, aménagement d’horaires, achat de table à hauteur variable, financement d’appareillage auditif, accompagnement psychologique… Le bilan est positif, et face au succès de l’expérimentation, les délégations régionales Paris Île-de-France Centre Nord et Sud ont décidé d’adopter la même organisation. Cette cellule, composée d’une équipe pluri-disciplinaire, se charge de coordonner les actions d’accompagnement pour mieux identifier les besoins des agents, réduire les délais de traitement et faciliter les demandes de financements, voire les anticiper. Le point sur cette expérimentation avec Aurélie Rousselet, médecin du travail.
Pourquoi avez-vous mis en place cette cellule de maintien dans l’emploi ?
Aurélie Rousselet : Il faut bien comprendre que le handicap impacte différents aspects de la vie de la personne : la santé, le social et le professionnel. Il y a donc une pluralité d’acteurs, aux compétences complémentaires, qui sont impliqués : médecin du travail, assistant médical, responsable ressources humaines, pôle handicap de l’Inserm, assistant de service social, ainsi que chargé de mission du CAP Emploi. La cellule de maintien dans l’emploi permet de créer des passerelles entre ces différents univers professionnels. Cette expérimentation n’aurait pu avoir lieu sans l’adhésion des acteurs locaux de l’Inserm et du Cap emploi 75. Je les remercie de l’accueil qu’ils ont fait à cette proposition, et pour leur enthousiasme.
Dans quelle mesure peut-on parler d’une accélération des démarches ?
A. R. : L’idée, c’est de créer un échange direct entre tous les acteurs pour trouver la solution optimale. Ceci ne peut se faire que via le partage d’informations forcément très diverses, puisque issues d’univers professionnels différents. La cellule permet de rassembler ces professionnels autour d’une même table, et donc d’améliorer la qualité globale de l’accompagnement, tant sur la pertinence que sur le délai. En fait, la mise en commun des connaissances et des compétences permet de construire de véritables solutions sur-mesure. Il faut analyser chaque situation, il n’y a pas de solution toute faite.
Pourriez-vous nous donner un exemple ?
A. R. : En 2021, l’Inserm a recruté un chercheur en situation de handicap visuel. Ce dernier s’est signalé auprès du médecin du travail, et de là, nous avons pu mettre en place un dispositif de prestation d’appui spécifique. En concertation avec l’ergonome, et après plusieurs essais matériels, nous avons pu financer un ordinateur adapté au handicap du chercheur, et doté, entre autres, d’un logiciel de synthèse vocale.
Comment pouvez-vous garantir le respect du secret médical dans ce cadre ?
A. R. : Tout simplement en nous focalisant sur la difficulté opérationnelle rencontrée par l’agent et sur ses besoins en compensation du handicap. Par exemple, nous ne nommons pas la pathologie de l’agent. Nous sommes particulièrement vigilants sur cet aspect, et la question de la confidentialité des données est primordiale à nos yeux. Ce qui n’empêche pas de produire des plans d’actions très concrets.
Webinaire théâtral
L’Inserm vous propose d’assister en visioconférence à la pièce interactive « Handicap a priori », qui aborde différents thèmes : a priori et craintes sur le handicap, types de handicap, management de l’équipe. La pièce de théâtre sera suivie d’une présentation de différents acteurs de la politique handicap de l’Inserm.