Les relations institutionnelles à l’Inserm, également appelées « affaires publiques », consistent à développer des relations entre l’Institut et les décideurs publics. Ces derniers désignent les élus nationaux ou territoriaux, les institutionnels, les membres d’administration ou de conseils régionaux. Cela inclut également les think tanks, groupes de réflexion produisant des études et des propositions dans le domaine des politiques publiques. Pour Anne-Sophie Etzol, chargée des relations institutionnelles à l’Inserm, le public des décideurs est spécifique : « Il y a un certain équilibre à trouver dans la relation avec les élus car il s’agit à la fois d’un grand public envers qui l’effort de pédagogie sur la recherche en santé est nécessaire mais aussi d’un public qui a un pouvoir d’action conséquent. De plus, les décideurs publics sont de puissants vecteurs de relais des messages de l’Inserm auprès des citoyens. »
Relations institutionnelles : quelle importance pour l’Inserm ?
Pour Anne-Sophie Etzol, « bien que l’Inserm soit un organisme public de référence dans son domaine et qui bénéficie déjà d’une grande légitimité, il est important que l’Institut fasse entendre sa voix et valorise son expertise au milieu d’une multitude d’acteurs ». Leservicedes relations institutionnelles, véritable interface entre l’Inserm et les autorités publiques, a donc pour objectifs de définir et de mettre en œuvre une stratégie pour améliorer la visibilité de l’Inserm vers les pouvoirs publics et de porter les messages de l’Institut sur la recherche en santé. Cette action s’inscrit pleinement dans la stratégie de communication globale qui vise à accroître la perception d’utilité et d’importance de l’Inserm auprès de tous les citoyens.
Pour mener à bien ces missions, la chargée des relations institutionnelles travaille en lien étroit avec la direction générale, la directrice de cabinet, les chercheurs et les directeurs fonctionnels ainsi que les directions des instituts thématiques. Anne-Sophie Etzol coopère aussi régulièrement avec le département des partenariats et relations extérieures et les délégués régionaux, notamment sur les rencontres avec les conseils régionaux, ainsi qu’avec Inserm Transfert et l’ANRS-MIE.
Certains sujets méritent d’être portés collectivement pour plus d’efficacité. « Si plusieurs organismes sont saisis pour une même audition, comme ce fut le cas pour la loi de programmation de la recherche, le réseau des chargés de relations institutionnelles inter-organismes est utile pour s’assurer de la fluidité et de la complémentarité des prises de parole entre les PDG », souligne Anne-Sophie Etzol.
Répondre aux demandes de l’État et influencer le travail législatif
La première mission du service des relations institutionnelles est d’assurer une veille nationale et territoriale sur les sujets pouvant impacter l’Inserm. Il doit suivre les projets de loi, les décisions gouvernementales ou les actualités menées au niveau de l’Union européenne. Anne-Sophie Etzol explique que « cette veille donne lieu à une synthèse transmise à la direction générale, aux délégués régionaux, mais aussi à toutes les personnes qui en font la demande au sein de l’Institut. » Si un projet de loi impacte l’Inserm, le service des relations institutionnelles propose au besoin à la direction de mener une action proactive pour informer les parlementaires de l’impact de leur décision sur la recherche.
La deuxième grande mission du service consiste à répondre aux sollicitations publiques de l’État et des parlementaires via des auditions. Plus précisément, il s’agit de procédures par lesquelles une commission parlementaire entend des représentants d’organismes sur des sujets d’intérêt public. À titre d’exemple, le PDG de l’Inserm, accompagné par la présidente du directoire d’Inserm Transfert, a été auditionné le 2 mars 2022 par la mission d’information du Sénat sur l’excellence de la recherche française et l’innovation. Pour mener à bien cette activité, le service des relations institutionnelles est en contact régulier avec les administrateurs de l’Assemblée nationale et du Sénat. « Il est important d’avoir de bonnes relations avec les agents administratifs des assemblées qui travaillent aux côtés des parlementaires car ce sont souvent eux qui identifient l’Inserm et leur proposent de nous saisir sur les thématiques »,remarque Anne-Sophie Etzol. La saisine de l’Inserm pour une audition et son suivi se déroulent en plusieurs étapes :
- préparation des auditions avec la direction de l’Inserm et les chercheurs référents du domaine ;
- accompagnement des porte-paroles de l’Inserm le jour de l’audition avec les députés ou les sénateurs ;
- transmission au Sénat ou à l’Assemblée nationale de l’ensemble des réponses écrites aux questions des élus ;
- mesure de l’impact des messages qui ont été portés par l’Inserm.
Des rencontres institutionnelles
La chargée des relations institutionnelles organise également des rencontres avec les décideurs. « Cela se traduit généralement par des sessions de décryptage avec les élus sur une thématique particulière. Nous avons positionné stratégiquement la dernière rencontre en amont des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie. Ainsi, une vingtaine d’élus ont pu échanger durant plus d’une heure avec Gilles Bloch et Marion Leboyer, directrice du laboratoire de psychiatrie génétique à l’institut Mondor de recherche biomédicale à Créteil et Grand Prix Inserm 2021. Le bilan est positif car, au moment des assises, les élus étaient mieux informés sur cette thématique », remarque Anne-Sophie Etzol. Ces rencontres prennent également parfois la forme de visites de laboratoire afin que les élus prennent conscience des conditions matérielles de la recherche et rencontrent les femmes et les hommes qui œuvrent quotidiennement à l’avancée de la science.
Élections législatives : quel impact sur l’Inserm ?
« Lors du fort renouvellement des décideurs publics en 2017, il a été nécessaire de présenter l’Inserm auprès des nouveaux élus et de leur communiquer les grandes orientations et les messages clés de l’Institut », rappelle Anne-Sophie Etzol. Le service des relations institutionnelles sera donc à nouveau mobilisé après les élections législatives de juin 2022. « Il va falloir nouer des relations de confiance avec les nouveaux députés, suivre attentivement les dossiers portés par les membres des commissions Affaires sociales, Affaires culturelles et éducation, Affaires européennes et Développement durable et aménagement du territoire mais aussi nous assurer de la bonne visibilité de l’Inserm et de la bonne perception de l’impact des recherches menées pour la santé des populations. »
Les relations institutionnelles à l’Inserm en chiffres
- Auditions accompagnées par le service des relations institutionnelles entre 2019 et 2022 : 87 dont 35 % portées par le PDG
- Sur 87 auditions, 60 retombées parlementaires (élus qui citent l’Inserm ou rapports reprenant les éléments de l’Institut)
- Nombre de rencontres institutionnelles organisées depuis 2020 : 40
- Plus de 100 reprises effectuées spontanément par les parlementaires fondées sur les expertises collectives, les dossiers de presse ou les dossiers d’information du site inserm.fr