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Adrien Rousselle, lauréat du challenge Mature Your PhD

Adrien Rousselle, doctorant Inserm en troisième année de thèse dans l’U1121 « Biomatériaux et Bioingénierie » au Centre de Recherche Biomédicale de Strasbourg (Inserm/Université de Strasbourg/Faculté de chirurgie dentaire) est l’un des 5 lauréats du challenge Mature Your PhD organisé par la SATT Conectus. Cette équipe de recherche a pour but de développer de nouveaux concepts de biomatériaux.

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Pouvez-vous vous présenter ?
Bien sûr ! Je m’appelle Adrien Rousselle. J’ai 27 ans. Je suis actuellement doctorant en troisième année de thèse. J’ai fait une école d’ingénieur à Besançon nommé l’ISIFC focalisée sur les dispositifs médicaux où j’ai suivi une formation pour la mise sur le marché et le développement de dispositifs médicaux. Je suis arrivé à Strasbourg en 2019, en stage de dernière année d’école d’ingénieur. Et c’est là que j’ai rencontré Youri ARNTZ et Dominique VAUTIER, mes deux directeurs de thèse actuels. Ils m’ont présenté un sujet potentiel de thèse sur la bio-impression. Cela m’a plu, et c’est ce qui m’a poussé à accepter de faire une thèse.

Vous vous êtes lancé dans la recherche grâce à votre projet de thèse ?
Oui, c’est vraiment un projet que je trouvais révolutionnaire, qui plus est dans le domaine médical – un domaine dans lequel j’ai toujours voulu travailler. Ce projet, qui est la bio-impression 3D, allie deux domaines que j’apprécie : la médecine et l’ingénierie.

Parlez-nous de votre projet de thèse…
Tout d’abord, je vais présenter la bio-impression : c’est de l’impression 3D, mais appliquée aux cellules. Nous imprimons couche par couche un gel principalement formé d’eau. Cet hydrogel va être rempli de cellules. Cela permet d’imprimer couche par couche des structures qui vont être complexes en 3D. Et le but de ma thèse, c’est d’améliorer la bio-impression en utilisant des microparticules.
J’essaie différentes microparticules que je produis moi-même, qui vont permettre aux cellules de s’installer dessus, de pouvoir proliférer plus vite, mais aussi d’aller à l’intérieur des microparticules pour être protégées lors de la bio-impression.

La bio-impression, à quoi ça sert ?
C’est utilisé dans plusieurs thématiques. La première est celle de la régénération comme celle d’organes par exemple. Nous essayons d’imprimer des cellules de muscles et de tendons sur une membrane spécifique pour son implantation chez le patient, pour reproduire l’organe. La deuxième application que nous aimerions mettre en place serait dans les tests de médicaments. Dans des cas pathologiques par exemple, nous aimerions récupérer les cellules touchées et leur milieu environnant afin de pouvoir recréer la pathologie en laboratoire pour y tester plusieurs médicaments.

Quelles sont les difficultés dans la bio-impression ?
Il y a de grandes difficultés sur lesquelles nous travaillons. Comme le fait de ne pas avoir assez de cellules au moment d’imprimer. Dans le moindre de vos organes, il y a plusieurs milliards de cellules par millilitre et obtenir ce nombre de cellules aujourd’hui en laboratoire, c’est très compliqué. Surtout, ça coûte très cher. Cela prend beaucoup de temps et c’est pour cela que nous travaillons avec des microparticules. Elles vont augmenter la surface d’adhésion des cellules ce qui leur donnera plus d’espace pour survivre. A savoir qu’avec l’impression par extrusion, il y a un stress sur les cellules. Cela imprime dans un cône. Et le problème, c’est le bout du cône, il est petit et vient stresser, cisailler les cellules, ce qui va les endommager. Donc, en extrusion, il n’y a pas une grande survie cellulaire. Nous nous sommes donc dit qu’avec des microparticules, nous pouvions à la fois augmenter la prolifération des cellules et à la fois les protéger mécaniquement, au moment de les imprimer.

Comment avez-vous vécu le Challenge Mature Your PhD ?
Plutôt bien. En fait, j’ai vu ça comme une grande opportunité pour continuer mon projet et pouvoir être suivi. Cela me permet de comprendre la relation entre recherche et start up. C’est un concours que je suivais déjà et quand mes directeurs m’ont proposé de participer, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion.

Qu’est-ce que ce challenge vous a apporté ?
Pour l’instant, je n’ai fait qu’une seule formation avec Mature Your PhD car le programme vient à peine de commencer mais c’était déjà très instructif. Dans le futur, cela va m’apporter un accompagnement pour faire mûrir mon projet, définir un produit qu’on pourrait créer et potentiellement le mettre sur le marché ou monter une startup. C’est aussi l’occasion de rencontrer des acteurs dans ce domaine et d’avoir des formations spécifiques. J’espère pouvoir continuer cette aventure avec la SATT Conectus, et peut-être travailler avec eux.

Avez-vous des conseils pour les personnes hésitantes à se lancer dans la recherche ?
Pour partir dans la recherche, il faut aimer sa thématique.Pour ma part, comme je l’ai dit au début, c’est la thématique qui m’a énormément plu. Et je pense que si on part dans la recherche sans aimer la thématique, ça va être très difficile parce que ce sont de longues années d’études et que quelquefois ça peut être un petit peu désespérant. Mais si on aime les thématiques, en fait, on va toujours pousser et on va aimer ce qu’on fait. J’aime ma recherche et je me rends compte que j’ai l’impression de moins travailler. En fait, c’est quelque chose que j’aime faire, j’aime me lever le matin et me dire que je vais faire ça.

Interview réalisé par Ammra Tan