Isabelle Duroux-Richard était ingénieure de recherche hors-classe Inserm au sein de l’Institut de Médecine Régénérative et Biothérapies de Montpellier. Elle a travaillé pendant 15 ans dans cette unité Inserm dirigée par Christian Jorgensen, où elle encadrait un groupe de recherche de 4 personnes sur le rôle des microARNs dans le contrôle des fonctions monocytaires. Elle y assurait également de nombreuses missions transverses, dont celle d’assistante de prévention hygiène et sécurité Inserm.
Un parcours professionnel brillant
Suite à un BTS de Biochimie, Isabelle Duroux-Richard a été recrutée à l’Inserm en 1992 en qualité d’assistante ingénieure au sein du laboratoire de biophysique du Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris, dirigée par Claude Hélène. Elle a alors acquis des compétences dans le domaine des oligonucléotides anti-sens comme outil thérapeutique en oncologie en travaillant dans l’équipe de Tula Saison-Behmoaras. C’est là qu’elle a rencontré son futur mari Eric Richard, informaticien dans cette unité.
En 1997, elle a rejoint l’unité Inserm « Pathologies des récepteurs nucléaires » de Jean-Claude Nicolas à Montpellier pour travailler dans l’équipe de Charles Sultan, puis celle de Jean-Claude Bonnafous avec Jacky Marie sur les récepteurs couplés aux protéines G. Son installation dans la région sera définitive.
En 2003, elle intègre le centre de biochimie structurale porté par Michel Kochoyan, puis à partir de 2007 l’équipe de Florence Apparailly pour mettre en place un projet pionnier sur le rôle des microARNs dans les physiopathologies articulaires. Elle n’a eu ensuite de cesse que de développer des projets de recherche fondamentale et tanslationnelle dans ce domaine, et est devenue une référente incontournable au niveau local et national. Elle a en effet développé des collaborations avec des équipes du secteur académique et privé qui perdurent. Tout récemment, elle portait avec beaucoup d’enthousiasme un projet de création d’entreprise sur le ciblage des microARNs à visée thérapeutique.
Isabelle Duroux-Richard était une chercheuse enthousiaste, dynamique et très professionnelle, passionnée par la science et par les gens, rigoureuse dans la formation des jeunes et le management de son groupe de recherche. Elle était extrêmement généreuse dans ses rapports avec ses collègues et collaborateurs. Elle n’a jamais cessé de se remettre en question et de s’imposer des défis professionnels. Après son recrutement à l’Inserm, elle a passé un diplôme à l’EPHE (Paris), gravit les échelons de sa carrière d’ingénieure Inserm en passant avec succès les concours d’ingénieure d’étude en 2006, d’ingénieure de recherche en 2011, puis d’IR-HC en 2021. Après avoir effectué une VAE en 2016, elle a soutenu une thèse de Sciences en 2017, puis obtenu une HDR en 2018.
Des qualités humaines remarquables
Isabelle Duroux-Richard avait de l’ambition pour sa carrière, mais également pour celle des autres ingénieur·es de l’Inserm. Elle n’a eu de cesse de soutenir, conseiller et encourager les personnes qui venaient lui demander de l’aide, et pendant ces 10 dernières années, elle s’est énormément impliquée dans des missions d’évaluation nationale pour l’Inserm, notamment en siégeant à de multiples reprises comme membre ou présidente dans les jurys de concours IR, IE et AI, et à deux reprises aux commissions administratives et paritaires du corps des IR.
Tout au long de sa carrière, Isabelle Duroux-Richard a tissé des liens forts avec ses collaborateurs, qui se traduisent aujourd’hui par de très nombreux messages de soutien à son équipe.
Son décès brutal impacte et attriste durablement toute une communauté scientifique en deuil, mais surtout son mari, ingénieur informaticien de l’IRCM, leurs 2 enfants et toute sa famille, à qui nous transmettons nos sincères condoléances.
Christian Jorgensen, Florence Apparailly, Jean-Claude Nicolas et Claude Sardet