« Déconstruire les idées reçues sur les troubles psychiques et les soins en santé mentale »
Astrid Chevance, doctorante au Centre de Recherche en Épidémiologie et Statistiques
Diplômée de l’École Normale Supérieure et agrégée d’Histoire, Astrid Chevance possède non pas un, ni deux… mais trois masters : en sociologie, en éthique biomédicale, et en biostatistiques ! Très vite, la psychiatre s’intéresse à la prise en charge des patients souffrants de dépression. C’est au cours de ses études de médecine qu’elle se rend compte du besoin de soins, des marges de progrès possibles dans l’évaluation des traitements pour mieux personnaliser les prises en charge, mais aussi de la stigmatisation importante des troubles psychiques en général qui grève leur pronostic.
Depuis, la suite de son parcours s’est forgée par le souhait de déconstruire les idées reçues sur les troubles psychiques et les soins en santé mentale. À ce titre, elle a conduit une campagne de sensibilisation à la dépression autour d’un court-métrage pour la Fondation Pierre Deniker.
En 2017, Astrid Chevance intègre l’équipe METHODS au Centre de Recherche en Épidémiologie et Statistiques (CRESS, unité Inserm 1153 / Université de Paris / Université Sorbonne Paris Nord / Inrae / Cnam) pour y démarrer son doctorat. Ses travaux de recherche portent particulièrement sur l’évaluation des traitements de la dépression pour mieux comprendre les impacts positifs et négatifs des antidépresseurs, des psychothérapies mais aussi des techniques de neurostimulation, etc.
Pour elle, il est nécessaire que les études cliniques puissent refléter la perspective de ceux qui prennent et de ceux qui prescrivent les traitements, pour proposer une médecine davantage centrée sur les besoins des patients. Les nouvelles méthodes de développement de critères de jugement qu’elle a proposé ont été démontrées pour la dépression mais peuvent être appliquées pour la plupart des maladies chroniques.
À ce titre, elle est impliquée dans une démarche de science participative et a aidé à développer des initiatives, comme la e‑cohorte ComPaRe, qui propose à une communauté de patients donnée une plateforme en ligne ouverte à celles et ceux souffrant de maladies chroniques et leur permet de faire avancer la recherche en répondant à des questionnaires et en apportant leurs expériences et leurs témoignages.
Enfin, Astrid Chevance est par ailleurs engagée sur les questions liées à l’égalité entre femmes et hommes en santé, notamment via l’association Donner des Elles à la santé, une initiative pour créer une solidarité et réfléchir ensemble à des pistes d’évolution du monde hospitalier.
Par la suite, Astrid Chevance entend soutenir sa thèse en fin d’année et reprendre l’internat de psychiatrie, pour aboutir à un poste de cheffe de clinique des hôpitaux. Selon elle, la recherche est qui nécessite beaucoup de patience et de ténacité. Sa sélection au Prix « Jeunes Talents » est un encouragement pour poursuivre ses travaux.
À propos de son laboratoire
Fondé en 2015 et localisé sur le campus de l’hôpital Hôtel-Dieu, le Centre de Recherche en Epidémiologie et Statistiques (CRESS) dirigé par le professeur Philippe Ravaud, est composé de neuf équipes de recherche. Chacune d’entre elles travaille activement au développement de nouvelles méthodes couvrant de nombreux domaines scientifiques tels que des modèles de prédiction, l’utilisation de l’intelligence artificielle ou encore l’étude des systèmes complexes.
L’objectif de l’équipe METHODS, dirigée par la professeure Isabelle Boutron est de repenser l’évaluation des traitements des maladies chroniques, en proposant de nouveaux concepts et de nouvelles approches méthodologiques.
Le Centre de Recherche en Épidémiologie et Statistiques (unité Inserm 1153 / Université de Paris / Université Sorbonne Paris Nord / Inrae / Cnam)
« Explorer de nouvelles pistes thérapeutiques contre la leucémie aigüe myéloïde »
Johanna Mondésir, doctorante à l’Institut Cochin
Après son diplôme en médecine, Johanna Mondésir intègre l’équipe « Hématopoïèse normale et pathologique » de l’Institut Cochin (unité Inserm 1016 / CNRS / Université de Paris) pour y réaliser son master de recherche.
Pendant son parcours, elle est notamment amenée à prendre en charge des patients atteints de leucémie aigüe myéloïde (LAM) et décide d’en faire le sujet de sa thèse. Sous la direction du professeur Jérôme Tamburini, Johanna Mondésir explore aujourd’hui de nouvelles pistes thérapeutiques contre cette forme agressive de cancer.
Les résultats qu’elle a obtenus à ce jour montrent qu’il est possible d’induire dans les cellules leucémiques des signaux capables de réactiver le système immunitaire contre celles-ci. Désormais, la doctorante souhaite aller plus loin et évaluer l’efficacité de cette méthode originale et innovante dans des modèles murins de LAM.
Pour la suite, Johanna Mondésir souhaiterait continuer son activité de recherche tout en faisant de la clinique. Elle reste optimiste quant à son vœu de faire de la recherche tout en travaillant auprès des patients. Pour elle, le prix « Jeunes Talents » donne à voir et à entendre des jeunes femmes qui ont fait le choix de la science malgré le peu de modèles auxquels s’identifier, et est extrêmement touchée d’avoir été sélectionnée.
À propos de son laboratoire
L’Institut Cochin est un centre de recherche placé sous la co-tutelle administrative de l’Inserm, du CNRS et de l’Université de Paris. Il rassemble environ 650 chercheurs, enseignants-chercheurs, hospitalo-universitaires, agents techniques (ITA), doctorants, stagiaires ; il accueille de nombreuses équipes labellisées par les tutelles et une dizaine de plates-formes technologiques, dont une plate-forme universitaire.
L’équipe « Hématopoïèse normale et pathologique » est dirigée conjointement par Michaela Fontenay et Didier Bouscary.
L’Institut Cochin (unité Inserm 1016 / CNRS / Université de Paris)
L’Inserm adresse ses plus chaleureuses félicitations à l’ensemble des lauréates distinguées cette année !
