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MICI : Céline Deraison fait le point sur la recherche

À l'occasion de la journée mondiale des MICI (Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin) du 19 mai, Céline Deraison, chercheure Inserm à l'Institut de recherche en santé digestive (IRSD) répond à nos questions.

Occitanie Pyrénées
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À ce jour, il n’existe pas de traitements qui permettent la guérison quand on est atteint de MICI. Quelles voies thérapeutiques explorez-vous dans votre laboratoire ?
Céline Deraison. Les MICI se traduisent par des poussées inflammatoires de la paroi d’une partie du tube digestif. Les cellules immunitaires arrivent en masse et altèrent la barrière intestinale. Les patients souffrent de maux de ventre et trouvent du sang dans leurs selles. Pour calmer ces poussées, les gastro-entérologues ont à leur disposition plusieurs médicaments dont les plus puissants sont des biothérapies. Les médecins mettent en place des protocoles thérapeutiques basés sur des anticorps immunomodulateurs. Aujourd’hui, l’objectif des nouvelles thérapeutiques n’est plus de diminuer l’intensité des poussées inflammatoires, mais de maintenir la période silencieuse (ou de rémission) de la maladie le plus longtemps possible. Pour ce faire, il faut rétablir la fonctionnalité de la barrière intestinale. On essaye aussi de comprendre pourquoi certains patients sous traitement et sans signe inflammatoire, ont toujours des douleurs viscérales.

Quelle est la voie la plus prometteuse d’un point de vue bénéfice / risque pour le patient, mais aussi économique ?
Céline Deraison. Les traitements actuels sont en effet lourds et très chers. À l’IRSD, on développe des bactéries génétiquement modifiées qui pourraient être des micro-usines à fabriquer des médicaments au contact de la barrière intestinale beaucoup moins onéreux à produire et facile à prendre.


On parle d’une véritable épidémie dans les pays développés. Comment l’expliquez-vous ?
Céline Deraison. L’augmentation de l’incidence des MICI pourrait être liée à l’alimentation industrielle qui utilise des additifs et aux microparticules notamment de plastique qui ne sont pas bien tolérés par notre intestin, altèrent la barrière intestinale et modifient notre microbiote.