Avec ce programme d’impulsion, l’Inserm affirme sa volonté de se positionner au niveau national et international sur la thématique de recherche émergente des liens entre changement climatique et santé. L’Institut souhaite consolider et faire émerger des projets interdisciplinaires et des collaborations internes. L’Inserm compte également attirer de nouveaux chercheurs et de nouveaux étudiants.
L’Institut entend développer l’expertise et l’attractivité de ses équipes, et placer celles-ci en position d’obtenir des financements européens ou internationaux dans les prochaines années.
Pour atteindre ces objectifs, le programme comporte un appel à projets et des actions d’animation, telles que l’organisation d’un symposium international annuel.
Changement climatique et santé à fait l’objet d’un appel à projets du 21 juin au 15 septembre 2023.
Axes de travail
Axe 1 : effets et impacts sanitaires du changement climatique
Le changement climatique est un enjeu sociétal majeur dont les effets sont déjà visibles à l’heure actuelle. De nombreux scénarios prédisent une forte intensification des vagues de chaleur, ainsi que des modifications profondes des écosystèmes naturels et des sociétés. Le premier axe de travail est dédié à la caractérisation des effets du changement climatique sur la santé et aux mécanismes sous-jacents. Seront considérés :
- Toutes les manifestations du changement climatique : variations de la distribution de la température, événements climatiques extrêmes, incendies, disponibilité en eau, production agricole, migrations…
- Tous les domaines de la santé, incluant la santé mentale et l’activité physique.
- L’impact sociétal et économique, ainsi que l’impact sur les inégalités.
- Les mécanismes biologiques pouvant expliquer les effets sur la santé.
- Toutes les zones géographiques : France (dont bien sûr les Drom), Europe, ensemble des pays au Nord comme au Sud.
Axe 2 : stratégies d’adaptation, d’atténuation et de santé
Face aux changements climatiques, des stratégies d’adaptation sont, et devront être, largement déployées au niveau individuel et populationnel. De même que devront être déployées des stratégies d’atténuation d’émissions de gaz à effet de serre dans différents secteurs : production d’énergie, agriculture, industrie, transport, bâtiment, secteur de la santé…
Dans certains cas, les co-bénéfices sanitaires de ces stratégies peuvent survenir plus rapidement que ceux liés directement au climat. Ces bénéfices peuvent constituer une motivation importante pour adopter des mesures individuelles ou collectives d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Dans le secteur de la santé, ces stratégies pourraient également pousser à modifier le fonctionnement du système de santé.
Le second axe s’attachera à développer des travaux qui évaluent, et éventuellement comparent, des scénarios et des options d’adaptation au changement climatique, ou des mesures d’atténuation à l’échelle individuelle, locale, nationale, européenne. Dans une approche interdisciplinaire, ces travaux prendront également en compte les impacts sanitaires, sociaux ou géographiques.
- L’identification des stratégies d’adaptation et d’atténuation optimisant les co-bénéfices sanitaires et n’accroissant pas les inégalités sociales ou territoriales, ou permettant même de les diminuer, constitue un axe important.
- Tous les secteurs seront considérés. Notamment ceux qui portent sur la résilience, les stratégies d’adaptation du secteur de la santé, les stratégies d’atténuation des émissions dans ce secteur, ainsi que leurs conséquences sur son fonctionnement, son efficacité, sa structuration.
- Toutes les approches sont éligibles. Notamment celles qui prennent en compte les émissions de gaz à effet de serre, les impacts sanitaires, environnementaux, sociétaux et les coûts associés, ainsi que les approches coût-bénéfice.
Axe 3 : dynamique du changement
Le troisième axe vise à développer des travaux sur les freins et les opportunités qui concernent l’adoption de mesures pour lutter contre le changement climatique et ses impacts.
- Ces freins et ces opportunités pourront être étudiés à l’échelle individuelle, à celle des collectivités, ou bien aux échelles nationale, européenne et internationale.
- Ces freins et ces opportunités pourront concerner des enjeux cognitifs, psychologiques, juridiques, économiques ou sociaux.
- Les études sur les limites des approches conventionnelles seront considérées, notamment : les analyses coût-bénéfice, la question de la prise en compte de la santé des générations futures, les études en droit de la santé.
Aspects transversaux
Les projets pourront s’appuyer sur des modèles, outils ou plateformes développés par l’Inserm ou d’autres acteurs de la recherche.
- Toutes les échelles pourront être considérées, de la santé urbaine aux enjeux spécifiques au milieu rural, au territoire national (y compris bien sûr les Drom) et à la santé planétaire.
- Le développement d’outils et modèles seront éligibles, y compris la descente d’échelle de modèles climatiques, les analyses d’impact sanitaire et sociétal, et les études coût-bénéfice.
- Toutes les disciplines pourront être soutenues : des sciences humaines et sociales (dont l’économie, le droit et les sciences politiques) aux sciences physiques, l’épidémiologie, la démographie, la toxicologie et la science des données. Une attention particulière sera accordée aux projets interdisciplinaires.
- La recherche participative sera encouragée, notamment les travaux impliquant citoyens, collectivités et décideurs.
- Les stages de master, projets de thèse et projets postdoctoraux pourront être soutenus. De manière générale, le programme soutiendra les projets de recherche permettant d’attirer de jeunes étudiants au profil pertinent : formations sur le climat ou les sciences de l’environnement, écoles d’ingénieur…
Composition du consortium
Coordinateur scientifique
- Basile Chaix – Nemesis U1136, Paris
Équipes Inserm
- Basile Chaix, Giovanna Fancello – Nemesis U1136, Paris
- Fabrice Carrat, Jonathan Bellet – Clepivir U1136, Paris
- Maryline Bonnet, Daniel Chemtob – TransVIH U1175, Montpellier
- Bénédicte Jacquemin – Irset UMR‑S 1085, Rennes
- Guy Lenaers, César Mattei, Florian Beignon, Léa Tuifua, Méline Wery – MitoVasc U1083, Angers
- Johanna Lepeule – IAB U1209, Grenoble
- Jennifer Zeitlin, Pierre-Yves Ancel, Pierre Delorme, Catherine Deneux Tharaux – EPOPé U1153, Paris
- Valéry Ridde, Jean-Marc Goudet, Annabel Desgrees Du Lou – Ceped ERL 1244, Paris
Autres équipes
- Tarik Benmarhnia, Noémie Letellier, Anna Dimitrova – SCRIPPS, San Diego
- Frank Cobelens – AIGHD, Amsterdam
- Emmanuel Roux, Benjamin Sultan – ESPACE-DEV, Montpellier
- Mathilde Savy – MoISA, Montpellier
- Adama Faye, Mbayang Ndiaye, Marième Sougou – ISED, Sénégal
- Selim Samiya, Mahmuda Akter, Nurul Islam Biplob – Sajida Foundation, Bengladesh
- Zahidul Quayyum, Khadiza Nahin – Brac University, Bengladesh