5 millions de personnes dans le monde sont atteintes par la maladie de Parkinson, chiffre qui pourrait doubler d’ici 2030 du fait du vieillissement de la population. En France 200 000 personnes sont touchées. Chaque année, on compte 10 à 20 nouveaux cas pour 100 000 habitants. Cette maladie se déclare généralement autour de 60 ans, même s’il existe des cas rares précoces à 40 ans, voire plus jeunes. Les signes cliniques sont des tremblements de tous les membres au repos ; une lenteur des mouvements (bradykinésie) ; une difficulté à initier le mouvement (akinésie) ; une rigidité musculaire (hypertonie). Sur le plan physiologique, cette maladie est caractérisée par une dégénérescence des neurones dopaminergiques (produisant de la dopamine) au niveau des ganglions de la base (structure sous-corticale qui intervient dans le mouvement). La dopamine est un neurotransmetteur aux rôles essentiels dans le cerveau ; elle intervient dans le plaisir, la récompense et la motivation.
Karel s’intéresse à la douleur, qui est un symptôme très important dans la maladie de Parkinson. Entre 60 et 80 % des patients atteints de la maladie de Parkinson souffrent de douleur qu’elle soit spécifique ou non spécifique de la maladie.
La maladie rend plus sensible à la douleur. Les personnes atteintes ont un seuil de douleur qui est plus faible
Trois systèmes pourraient être en jeu dans la physiopathologie de la douleur : les systèmes opioïdergique (opioïde), dopaminergique (dopamine) et sérotoninergique (sérotonine). Au cours de sa thèse, Karel tachera d’identifier le rôle de ces trois systèmes dans l’apparition et le maintien de la douleur chronique chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, grâce à l’imagerie cérébrale (IRM fonctionnel et TEP scan). La compréhension de ces systèmes est essentielle afin de proposer de nouveaux traitements qu’ils soient médicamenteux ou non médicamenteux. Karel et son équipe travaille sur 3 études cliniques qui ont pour but de répondre à cet objectif :
- 1 étude évalue l’effet de l’oxycodone (un opioïde très contrôlé) et de l’augmentation de la prise de lévodopa (traitement anti-parkinsonien) sur la douleur chronique liée à la maladie de Parkinson ainsi que l’implication des systèmes opioïdergique et dopaminergique dans cette douleur.
- 1 étude évalue l’effet d’une augmentation de posologie du levodopa (traitement de routine de Parkinson).
- 1 étude évalue les bénéfices de la réflexologie plantaire.
Améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie de Parkinson en diminuant la douleur, tel est mon objectif