À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
La Chine repousse les limites de la greffe animale chez l’homme
Le Figaro présente une avancée scientifique majeure réalisée par une équipe de l’hôpital militaire de Xi’an, en Chine. Le 7 mars 2024, cette équipe a réussi à greffer un foie de porc génétiquement modifié sur un patient en état de mort cérébrale pendant dix jours. Cependant, ce n’est pas la première fois qu’une xénotransplantation porcine est réalisée. Des essais ont déjà été menés aux États-Unis et en Chine sur des patients cliniquement morts, et six personnes dans le monde ont reçu, de leur vivant, une greffe de cœur ou de rein porcins. Le rejet du greffon a longtemps été un obstacle majeur à la xénotransplantation. Cependant, l’apparition des ciseaux moléculaires Crispr-Cas9 a permis de modifier de manière ciblée le génome et de rendre un organe animal plus compatible avec l’humain. Didier Samuel, hépatologue et président de l’Inserm, explique que « ces modifications visent à empêcher la production des molécules porcines impliquées dans le rejet, à réguler les protéines du complément, qui jouent un rôle majeur dans la réponse immunitaire, et à réduire l’inflammation ainsi que la coagulation ».
Le Figaro, 27/03/2025
Pénuries de médicaments : moins fréquentes mais plus critiques
Les Echos rapportent que selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), les pénuries de médicaments sont moins fréquentes, mais plus critiques depuis l’hiver 2022 – 2023. Ces pénuries concernent des médicaments plus consommés et offrent moins d’alternatives qu’en 2021. Un exemple récent est le manque général de quétiapine, un antipsychotique, causé par un problème de qualité chez le fabricant grec. En décembre 2024, l’ANSM a publié une liste de « médicaments d’intérêt thérapeutique majeur » (MITM), qui comprend environ 8 000 spécialités sur 12 000 commercialisées en France. 85% des ruptures d’approvisionnement concernent la médecine de ville, contre 15% des médicaments hospitaliers. Les laboratoires attribuent souvent ces pénuries à des causes générales, sans identifier de cause précise. Les ruptures de stock sont généralisées, sans lien avec les classes thérapeutiques touchées. Les alternatives en cas de pénuries se raréfient, avec un ratio d’alternatives sans rupture ou risque tombé à 2 fin 2024, contre 5 à l’été 2021.
Les Echos, 27/03/2025
En bref
Selon Les Echos, la France prépare un fonds pour accueillir des chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump. Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, a promis des mesures concrètes dans « dans les prochains jours ». Ce fonds pourrait atteindre 100 millions d’euros, avec la contribution d’entreprises et de fondations. De son côté, l’Inserm propose de renforcer les dispositifs existants, comme le programme Atip-Avenir mené avec le CNRS, pour recruter de jeunes talents. Pour Didier Samuel, PDG de l’Inserm, « recruter de jeunes chercheurs d’excellence, c’est aussi la recherche du futur ».
www.lesechos.fr, 26/03/2025
Le Nouvel Obs met en lumière l’essor préoccupant de l’endobusiness, un marché lucratif exploitant la douleur des deux millions de Françaises souffrant d’endométriose. Face à l’absence de traitements définitifs, ces femmes se tournent vers des thérapies alternatives, devenant des cibles pour des pratiques non conventionnelles et parfois dangereuses. Marina Kvaskoff, épidémiologiste à l’Inserm, souligne que ces patientes « se sentent plus écoutées et mieux prises en charge » par ces thérapeutes, bien que « ces pratiques ne résident sur aucun fondement scientifique ».
Le Nouvel Obs, 27/03 au 02/04/2025
Le Point souligne l’importance de la déstigmatisation des maladies psychiatriques, un enjeu majeur pour le gouvernement, qui a désigné la santé mentale comme « grande cause nationale » pour 2025. La Maison Perchée, un café associatif à Paris, incarne cette lutte en offrant un espace d’entraide pour les jeunes souffrant de troubles psychiatriques. Selon l’Inserm, la majorité des troubles apparaissent entre 18 et 25 ans, et 1% de la population mondiale souffre de schizophrénie. Malgré des avancées, la stigmatisation persiste, notamment autour de la schizophrénie.
Le Point, 27/03/2025
Dans une chronique Pour la Science, Marla Broadfoot, docteure en génétique et biologie moléculaire, aborde les avancées dans le traitement des douleurs chroniques sans recourir aux opioïdes. Face aux risques d’addiction liés à ces derniers, les chercheurs se tournent vers de nouvelles classes d’analgésiques ciblant les canaux sodium dans les nerfs périphériques. Un médicament prometteur, le VX-548 de Vertex Pharmaceuticals, bloque ces canaux, réduisant significativement la douleur sans dépendance. Bien qu’il soit testé pour la douleur aiguë, il offre un espoir pour traiter les douleurs chroniques.
Pour la Science, 04/2025
Selon The New York Times, Robert F. Kennedy Jr., secrétaire à la santé aux États-Unis, fait pression pour des changements dans l’industrie alimentaire américaine, malgré le scepticisme des experts de la santé publique. Il a lancé une initiative visant à améliorer la qualité du lait infantile et a critiqué les entreprises alimentaires pour leur utilisation de sucres ajoutés et de colorants artificiels. Cependant, ses positions sur les vaccins et d’autres questions de santé publique ont suscité des inquiétudes, dont sa promotion de la vitamine A comme traitement contre la rougeole, ce qui a conduit à des tensions avec les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies.
The New York Times, 26/03/2025