Critiques envers un projet de traité pour lutter contre les pandémies
Les négociations en vue d’un accord international en matière de lutte contre de futures pandémies s’accélèrent, mais certains dénoncent leur manque d’ambition pour pallier aux inégalités d’accès aux médicaments qui ont été mises en exergue par la Covid-19, indique l’AFP. Les 194 pays membres de l’Organisation mondiale de la santé ont décidé de négocier un texte juridiquement contraignant pour faire face à une prochaine catastrophe. Le processus n’en est encore qu’à ses débuts avec pour objectif ambitieux – trop ambitieux pour de nombreux observateurs – de parvenir à un accord final d’ici mai 2024. Mais déjà, les critiques avertissent que les révisions apportées au document qui doit servir de base aux négociations en affaiblissent la portée, notamment sur le sujet de l’accès aux vaccins et autres produits médicaux. En outre, certaines ONG déplorent que l’on ait supprimé une mention contraignant les entreprises privées, bénéficiant de fonds publics pour leur R&D, à se montrer transparentes sur leur tarification et à transférer leur technologie vers les pays les plus pauvres. Mohga Kamal-Yanni de la People’s Vaccine Alliance, qui combat les inégalités d’accès aux vaccins, juge le texte « faible » sur les modalités pratiques pour garantir un accès équitable. « La Covid-19, et le VIH avant lui, ont clairement montré que nous ne pouvons pas dépendre de la bonne volonté des sociétés pharmaceutiques pour garantir un accès équitable », souligne la responsable dans un communiqué. Une chose sur laquelle tout le monde semble s’accorder est que de nouvelles menaces pandémiques se profilent et qu’il est urgent de trouver un consensus pour respecter l’échéance de mai 2024. AFP, 30/05
En bref
Michel Desmurget, directeur de recherche en neurosciences à l’Inserm, et Irène Cristofori, maître de conférences en neurosciences à l’université Lyon 1, louent, dans une tribune publiée dans Le Figaro et intitulée « Reculer sur le numérique à l’école, c’est préserver l’avenir de nos enfants », la volonté de la ministre suédoise de l’Education de réduire le temps passé en ligne par les élèves. Quel que soit leur âge, les écoliers apprennent mieux avec un enseignant qualifié qu’avec un écran, expliquent-ils.
Le Figaro, 31/05
Selon une tribune dans Le Monde, signée notamment par le Pr Alain Fischer, président de l’Académie des sciences, et Dominique Costagliola, membre de l’Académie des sciences, il faut « restaurer la confiance dans la recherche clinique avec des institutions plus exigeantes ». Face à des essais cliniques menés par l’IHU Méditerranée Infection hors du cadre juridique, notamment lors de la crise sanitaire, plusieurs organisations médicales appellent les pouvoirs publics à réagir. Les auteurs de cette tribune écrivent : « La médiatisation sans recul critique, sous un jour favorable, de ces mauvaises pratiques a largement contribué à alimenter la défiance de certains de nos concitoyens envers la science, la recherche clinique, les autorités sanitaires et les experts en général ». Et d’ajouter : « On ne peut que s’étonner que l’exposition de patients à un traitement incontestablement montré comme inefficace, voire à risque, hors de tout cadre éthique ou toute recommandation de bonne pratique professionnelle, au mépris des données scientifiques internationales, ait perduré aussi longtemps sans qu’aucun frein ni décision d’arrêt n’aient été formulés ».
Le Monde, édition Science et Médecine, 31/05
Selon une étude publiée dans PLOS One, faire de l’activité physique rend plus résistant à la douleur. L’équipe d’Anders Arnes, de l’hôpital de Tromso, a analysé les données de 10 732 personnes de cette ville norvégienne sur deux périodes, en 2007 – 2008 et en 2015 – 2016. Pour mesurer leur résistance à la douleur, les participants devaient plonger leur main et leur poignet dans de l’eau maintenue à 3°C, aussi longtemps que possible, jusqu’à un temps de tolérance maximal de 120 secondes. Résultat : les sujets physiquement actifs ont une résistance à la douleur plus élevée que ceux qui sont sédentaires. Et encore plus pour ceux qui ont accru leur niveau d’activité au cours du suivi. « Ces résultats plaident en faveur d’une augmentation des niveaux d’activité physique en tant que voie non médicamenteuse pour réduire ou prévenir la douleur chronique », concluent les chercheurs.
Le Monde, édition Science et Médecine, 31/05