À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Évolution du surpoids et de l’obésité en France de 1996 à 2017
Une étude significative de Santé publique France, publiée dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire, analyse l’évolution du surpoids et de l’obésité en France sur une période de vingt ans, de 1996 à 2017. Basée sur des enquêtes téléphoniques auprès de 124.541 adultes, cette recherche met en évidence une augmentation préoccupante de ces phénomènes, avec des tendances différentes entre hommes et femmes. Tandis que le taux de surpoids chez les hommes s’est stabilisé autour de 48 – 50% après une hausse jusqu’en 2008, leur taux d’obésité a légèrement diminué à 13%. Au contraire, les femmes ont vu une augmentation régulière tant du surpoids que de l’obésité, atteignant respectivement 39% et 14%. Charlotte Verdot, épidémiologiste à Santé publique France, et Karine Clément, professeure de nutrition à Sorbonne Université et directrice d’unité de recherche à l’Inserm, soulignent la complexité et la multifactorialité de l’obésité, touchant notamment les aspects de vulnérabilité sociale et les changements dans les modes de vie. L’étude appelle à une action urgente à travers des campagnes de prévention et de prise en charge du surpoids et de l’obésité, pour contrer cette tendance et réduire les risques de maladies associées.
Agence France Presse Fil Gen, 10/09/2024, LesEchos.fr, 10/09/2024
Diminution du cancer de la peau chez les jeunes adultes en Suède
Pour la première fois en Europe, la Suède constate une baisse du cancer de la peau parmi les jeunes adultes après des décennies d’augmentation, selon une étude révélée par Hildur Helgadottir de l’Institut Karolinska et publiée dans JAMA Dermatology. Cette diminution concerne principalement les individus de moins de 50 ans, avec une inversion de tendance notable autour de 2015, passant d’une hausse moyenne de 5% par an à une baisse de 5% depuis cette date. Pour les plus de 50 ans, le taux d’incidence continue de croître. Cette évolution positive est attribuée à une meilleure protection contre les rayons du soleil et à des restrictions d’accès aux solariums, notamment l’âge minimum requis fixé à 18 ans depuis 2018. De plus, le temps passé à l’intérieur devant les écrans pourrait avoir contribué à cette baisse, bien que son impact soit considéré comme plus récent et moins significatif. La mortalité liée au cancer de la peau a également reculé chez les moins de 59 ans, grâce à la baisse de l’incidence et à l’introduction de nouveaux traitements anticancéreux, tandis que chez les plus de 60 ans, la mortalité reste inchangée en raison de la haute incidence de la maladie.
Agence France Presse Fil Gen, 09/09/2024
En bref
Le 1er août, trois associations françaises, Agir pour l’Environnement, Criigen et le collectif des maires anti-pesticides, contestent la décision de la Commission européenne de prolonger l’usage du glyphosate jusqu’en 2033. Cette démarche judiciaire, mise en avant par Corinne Lepage et François Veillerette, remet en question le rapport de l’EFSA qui minimise les risques liés au glyphosate, en dépit des critiques de PAN Europe sur le processus d’évaluation. Les organisations réclament une application stricte du principe de précaution, rappelant le classement du glyphosate comme “cancérogène probable” par l’OMS et l’interdiction en France du Roundup Pro 360. Bayer, propriétaire de Monsanto, annonce travailler sur un substitut pour 2028, à la suite des procès aux États-Unis et aux preuves d’un risque accru de lymphomes non hodgkiniens. Le débat sur le glyphosate en France souligne les divergences entre l’évaluation de l’EFSA, qui ne voit pas de risque critique, et celle de l’Inserm, identifiant un risque cancérogène, illustrant la complexité de parvenir à un consensus sur les risques sanitaires de ce produit.
Agence France Presse, 09/09/2024, La Tribune, 10/09/2024, FRANCE INTER, 09/09/2024
Dans le domaine médical, la radiologie se distingue par l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle (IA), visant à améliorer les diagnostics et à identifier des anomalies potentiellement manquées par les radiologues. Malgré les craintes initiales de remplacement, l’IA s’est révélée être un outil complémentaire plutôt qu’une menace pour la profession. Des entreprises telles que Gleamer, Milvue, et Incepto mènent la charge en France, développant des logiciels capables d’accélérer le diagnostic et de renforcer la confiance des radiologues dans leurs décisions. Ces technologies montrent un potentiel particulièrement fort dans la détection de fractures et dans le dépistage de cancers, comme celui du sein, en réduisant les faux négatifs. Toutefois, l’adoption de l’IA en radiologie reste limitée par les coûts et une variabilité dans l’amélioration des performances diagnostiques. L’étude publiée dans Nature Medicine souligne cette variabilité, indépendante de l’expérience des radiologues ou de leur familiarité avec l’IA. L’IA ne remplace pas le radiologue mais agit comme un copilote, améliorant la précision diagnostique tout en présentant des limites, notamment dans la reconnaissance de cas non rencontrés lors de son entraînement. Les perspectives d’avenir incluent une utilisation plus large mais soulèvent des questions sur l’accélération du rythme de travail et l’impact sur le temps consacré aux patients. Des domaines comme l’ophtalmologie, la dermatologie et la cardiologie se révèlent également prometteurs pour l’application de l’IA, suggérant une évolution vers une médecine plus assistée par la technologie.
La Croix, 10/09/2024
Installée à Suresnes, la start-up Hepta Medical développe une sonde d’ablation à micro-ondes pour le traitement du cancer du poumon, une alternative prometteuse à la chirurgie traditionnelle. Ayant réussi une levée de fonds de 5,7 millions d’euros, cette innovation se présente comme une solution moins risquée, moins coûteuse et minimalement invasive, permettant aux patients de rentrer chez eux le jour même de l’intervention. La sonde, d’un diamètre de 2 mm et équipée d’un capteur de température breveté, permet un contrôle précis de la procédure d’ablation. Thomas Bancel, PDG d’Hepta Medical, souligne l’efficacité de cette technologie pour les cancers de stade 1A, nécessitant un dépistage précoce. La start-up envisage des essais cliniques en France, en collaboration avec des centres de renom tels que Gustave-Roussy. Parmi les investisseurs figurent Bpifrance, Clery IG et M&L Healthcare, signifiant un fort intérêt pour ce dispositif innovant. La société prévoit une nouvelle levée de fonds dans deux à trois ans pour continuer son développement.
Le Parisien Hauts De Seine,10/09/2024
Face à une augmentation des achats de médicaments sans ordonnance par les Français, en partie due à des difficultés d’accès aux médecins, les laboratoires pharmaceutiques proposent d’élargir la liste des produits disponibles sans prescription, afin de réduire les dépenses de l’Assurance-maladie. En 2023, 349 millions de transactions en pharmacie concernaient des produits sans ordonnance, un chiffre en hausse mais inférieur à celui d’autres pays européens, selon Luc Besançon, délégué général de NèreS. Actuellement, près d’une centaine de molécules sont accessibles librement, mais NèreS estime que ce nombre pourrait doubler, identifiant 99 molécules supplémentaires autorisées dans d’autres pays européens. Cette expansion pourrait générer entre 201 et 377 millions d’euros d’économies annuelles pour l’État, en réduisant le coût des consultations médicales et en augmentant les achats à la charge du patient. Vincent Guiraud-Chaumeil, vice-président de NèreS, souligne que cette démarche ne vise pas à dérembourser les médicaments mais à offrir une alternative aux patients, tout en préservant l’équité d’accès aux soins. L’autorisation de nouveaux médicaments sans ordonnance reste sous le contrôle strict des autorités de santé, pour éviter tout mésusage potentiel dangereux pour la santé.
Le Monde,10/09/2024