Maladie de Charcot : refus de l’Europe d’autoriser un traitement, un « affront » selon des patients en France
Aux Etats-Unis et au Canada, l’AMX0035 du laboratoire Amylyx, un nouveau traitement pour la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot, a été approuvé récemment. L’Agence européenne du médicament (EMA) a, elle, considéré que les résultats préliminaires (essai clinique en phase 2) ne démontraient pas de façon convaincante un ralentissement de la progression de la SLA ou une augmentation de la survie suffisamment fiables vu leur mode de collecte et d’analyse. Selon l’agence, un rapport bénéfice-risque positif du traitement n’a pu être démontré. Le refus de l’Europe d’autoriser l’accès conditionnel à un traitement pour la maladie de Charcot est vécu comme un « affront » par des patients en France, qui « n’ont pas le temps d’attendre ». C’est le « seul à apporter depuis 25 ans un espoir (…) en montrant un ralentissement sur la dégradation motrice et en augmentant de 10 mois la survie chez les personnes ayant reçu le traitement », a réagi dans un communiqué mercredi l’Association pour la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique (ARSLA).
AFP, 29/06
Alzheimer : la vulnérabilité à la maladie pourrait remonter au neurodéveloppement
Une équipe de l’Institut du Cerveau (ICM), dirigée par Bassem Hassan (Inserm), a étudié le rôle au cours du neurodéveloppement de la protéine précurseur de l’amyloïde (APP), dont la fragmentation entraîne les dépôts toxiques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Dans Science Advances, les chercheurs montrent que l’APP possède un rôle biologique spécifique lors du neurodéveloppement : elle retarde le début de la neurogenèse, c’est-à-dire de la différenciation des cellules souches en différentes lignées de cellules nerveuses. « De subtiles perturbations de ce mécanisme pourraient, chez certains individus, induire des vulnérabilités qui ne se révèlent qu’à l’âge adulte après un stress biologique de plusieurs dizaines d’années », lit-on dans un communiqué de l’ICM. « (…) Ainsi, nous soupçonnons que l’APP pourrait tenir un rôle central dans les phases précoces de la maladie », explique Bassem Hassan. « Pour se former, notre cerveau a besoin de générer d’énormes quantités de neurones pendant une période très longue et selon un plan bien précis. Or, des anomalies liées à l’APP pourraient provoquer une neurogenèse prématurée et un stress cellulaire important, dont les conséquences seraient observables plus tard, propose Bassem Hassan. D’ailleurs, les régions cérébrales dans lesquelles apparaissent les signes précoces de la maladie d’Alzheimer sont aussi celles dont la maturation est la plus longue au cours de l’enfance et de l’adolescence. »
Le Quotidien du Médecin, 30/06
En bref
Le Quotidien du Médecin Hebdo rend compte d’un vaste programme de recherche de la part du Centre international de recherche en infectiologie (Ciri) de Lyon, financé par MSDAvenir, portant sur le virus de l’hépatite B. Le but : comprendre les outils employés par le virus pour s’installer de façon persistante dans les hépatocytes afin de les retourner contre lui. La revue souligne que, fondé en 2013, le Ciri (CNRS/Inserm/Université Claude-Bernard Lyon 1/ENS de Lyon) concentre 500 personnes réparties dans 26 équipes de recherche, rassemblées autour de trois problématiques complémentaires : l’immunologie, la bactériologie et la virologie. De nombreux projets y sont actuellement menés sur la diversité des souches pathogènes, le séquençage haut débit, la biologie cellulaire, l’immunologie innée et l’interaction entre virus et système immunitaire… Un axe important concerne les hépatites virales avec un programme très fortement implanté à Lyon.
Le Quotidien du Médecin Hebdo, 30/06
Sciencesetavenir.fr rend compte du rôle insoupçonné des cellules souches du sang dans la réponse immunitaire. A l’origine même de toutes les cellules du sang, les cellules souches hématopoïétiques auraient en fait de nombreuses fonctions cachées, et un rôle central dans la défense immunitaire… lorsque certaines bactéries ne les utilisent pas à leur avantage. L’équipe de biologie des cellules souches et des macrophages, où travaille Sandrine Sarrazin, chercheuse à l’Inserm, accumule depuis une quinzaine d’années les découvertes de fonctions secondaires inédites de ces cellules « reines » du corps humain. Dans une publication dans le Journal of Experimental Medicine, l’équipe de Sandrine Sarrazin, en collaboration avec l’équipe Immunologie et biologie des interactions hôte pathogène, dirigée par Jean-Pierre Gorvel, chercheur au CNRS, dévoile les résultats de leur dernière étude. Les cellules souches du sang pourraient avoir une place de plus en plus grande dans la réponse immunitaire.
Sciencesetavenir.fr, 29/06
Reprise du communiqué de presse du 20/06/2023 : « Comment les cellules souches du sang détectent un pathogène et orientent la réponse immunitaire »
Topsante.com souligne qu’une vaste étude de l’Inserm avait déjà montré que la prise prolongée de benzodiazépines, des médicaments prescrits contre l’insomnie ou contre l’anxiété, augmentait le risque de démence et de troubles cognitifs. Une nouvelle étude, menée par les chercheurs de l’Université du Colorado (Etats-Unis) et publiée dans Sage Journals, révèle que ces médicaments peuvent provoquer des complications neurologiques à long terme. Des complications peuvent apparaître même après l’arrêt des traitements. L’étude a été menée auprès de 1 207 utilisateurs de benzodiazépines : certains en cours de traitement (63,2 %), d’autres en cours de sevrage (24,4 %) ou ayant complètement arrêté (11,3 %). Certains des symptômes ont duré plus d’un an, y compris après l’arrêt du traitement. « Plus grave, une majorité de répondants a signalé des effets négatifs sur les relations comme la perte d’emploi par exemple. Et plus de la moitié (54,4 %) a déclaré avoir eu des pensées suicidaires ou tenté de se suicider », soulignent les chercheurs.
Topsante.com, 29/06
Dans une étude publiée dans Frontiers in Behavorial neurosciences, des chercheurs ont fait une découverte étonnante : le gain d’énergie ressenti après avoir bu du café après le réveil ne serait pas que dû aux propriétés de la caféine. Les IRM fonctionnelles ont révélé que boire du café augmentait la stimulation du réseau visuel supérieur et de contrôle exécutif droit, des parties du cerveau impliquées dans la mémoire de travail, le contrôle cognitif et les comportements dirigés par des objectifs. Résultat étonnant puisque cela ne se produisait pas lorsque les participants prenaient uniquement de la caféine. D’où l’hypothèse d’un effet placebo. Le Dr Maria Picó-Pérez de l’Université Jaume I du Portugal, auteure de l’étude, souligne que « des effets semblent spécifiques à la consommation de café, influencés par des facteurs tels que l’odeur et le goût particulier de la boisson, ou l’attente psychologique associée à sa consommation ». Les auteurs ont souligné qu’il est possible que le fait même de boire du café sans caféine puisse entraîner ces avantages.
Sciencesetavenir.fr, 30/06