À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Découverte significative sur le lien entre inflammations chroniques et cancers digestifs
Une série d’études récentes, menées par des chercheurs français de l’Inserm, du CNRS, de l’université Claude-Bernard Lyon 1 et du centre Léon Bérard, sous la direction de Julien Marie, immunologiste à l’Inserm, a mis en évidence un lien entre les inflammations chroniques et le développement de certains types de cancers, particulièrement ceux affectant le système digestif, tels que les cancers colorectaux, de l’intestin grêle, du foie et du pancréas. Ces travaux, publiés dans des revues telles que Nature Immunology et Nature, révèlent que les lymphocytes Th17, un sous-type de cellules immunitaires, jouent un rôle crucial dans ce processus. Environ 25 à 30 % des cancers seraient liés à des inflammations chroniques. Les chercheurs ont identifié huit sous-groupes de lymphocytes Th17, dont un spécifiquement associé à la promotion tumorale suite à une inflammation chronique. Cette découverte ouvre des perspectives pour le diagnostic précoce et la mise au point de nouvelles thérapies, notamment grâce à l’identification d’une protéine capable d’inhiber ces cellules tumorales. L’oncologue et président d’Unicancer Jean-Yves Blay, « très fier de ces découvertes françaises » , souligne qu’en effet elles vont « permettre d’ouvrir des stratégies de prévention pour éviter le développement de ces cellules qui ne fonctionnent pas comme on le voudrait » et « ouvrir la porte à des approches thérapeutiques originales de la prévention du développement des cancers ». Cependant, ces résultats soulèvent également des questions concernant l’utilisation de l’immunothérapie, qui pourrait stimuler les lymphocytes Th17 tumorigéniques. Les implications de cette recherche sont principalement concentrées sur les cancers de l’intestin liés à l’inflammation, mais elles pourraient aussi s’étendre à d’autres types de cancers inflammatoires.
Libération, 30/08/2024, Ouest France, 29/08/2024, Francetvinfo.fr, 29/08/2024, francebleu.fr, 29/08/2024, frequencemedicale.com, 29/08/2024, Destinationsante.com, 29/08/2024, Topsante.com, 29/08/2024, M6 – Le 12.45, 29/08/2024, FRANCE CULTURE – Journal 18h00, 29/08/2024
Lire le communiqué de presse du 27/08/2024 : « Des scientifiques identifient des cellules immunitaires à l’origine de cancers »
Révolution dans la prévention du VIH : l’efficacité du lénacapavir
Un antiviral, le lénacapavir, commercialisé par Gilead Sciences, a démontré une efficacité de 100 % dans la prévention du VIH lors d’un essai clinique de phase 3. Contrairement aux méthodes de prophylaxie pré-exposition (PrEP) actuelles nécessitant une prise quotidienne de médicaments tels que Truvada ou Descovy, le lénacapavir requiert seulement une injection tous les six mois. L’essai, mené en Afrique du Sud et en Ouganda sur 5338 jeunes femmes, a montré zéro infection parmi les participantes recevant le lénacapavir, contre 39 et 16 infections respectivement pour les groupes Descovy et Truvada. Ces résultats impressionnants ont conduit à l’arrêt prématuré de l’essai pour permettre à toutes les participantes de bénéficier de ce nouveau traitement. La présentation de ces résultats a été saluée lors de la conférence AIDS 2024 à Munich, soulignant le potentiel du lénacapavir à mettre fin à l’épidémie de VIH, surtout chez les femmes, si un rappel est administré tous les six mois. Chris Beyrer, épidémiologiste, a affirmé dans la revue Science que cet antiviral pourrait être considéré comme un outil révolutionnaire dans la lutte contre le VIH.
Sciences et Avenir – La Recherche, 01/09/2024
En bref
En 2023, la France a enregistré un nombre record de cas de légionellose, avec 2.201 cas notifiés, marquant une augmentation de 16% par rapport à l’année précédente, selon Santé Publique France. Cette tendance à la hausse de la maladie, une infection pulmonaire grave causée par la bactérie legionella, est également observée à l’échelle européenne. La légionellose, qui présente un taux de létalité de 9%, se transmet par inhalation de micro gouttelettes d’eau contaminée, mais n’est pas contagieuse de personne à personne. Christine Campèse, épidémiologiste chez Santé Publique France, souligne plusieurs hypothèses pouvant expliquer cette augmentation des cas, notamment les changements météorologiques liés au climat, le vieillissement de la population, et les améliorations dans les méthodes de diagnostic. L’âge médian des personnes infectées a grimpé de 62 ans en 2010 à 67 ans en 2023. L’identification des sources de contamination a permis d’établir des réglementations pour limiter les risques associés à la bactérie, touchant divers systèmes d’eau et de refroidissement.
Agence France Presse Fil Gen, 29/08/2024
Un rapport récent de l’OMS Europe met en lumière une diminution alarmante de l’utilisation du préservatif parmi les adolescents en Europe et en Asie centrale, avec une enquête couvrant 242 000 jeunes de 15 ans dans 42 pays. En 2024, 70% des adolescents ont déclaré ne pas avoir utilisé de préservatif lors de leur dernier rapport sexuel, contre 61% en 2014. Cette baisse est attribuée à une éducation sexuelle inégale et à un accès variable aux préservatifs, malgré des mesures telles que la distribution gratuite de préservatifs en France depuis janvier 2023. L’OMS souligne l’importance d’investir dans l’éducation sexuelle pour améliorer la santé et les droits des adolescents. Par ailleurs, l’étude note que l’utilisation de la pilule contraceptive est restée stable en France, où elle est le moyen de contraception le plus utilisé. L’OMS et d’autres sources soulignent que les préservatifs, utilisés depuis des millénaires, restent essentiels pour la prévention des IST et du VIH, ayant contribué à éviter environ 117 millions de nouvelles infections au VIH depuis 1990.
Science-et-Vie.com, 29/08/2024
La pathologie, discipline cruciale pour le diagnostic de maladies telles que le cancer, fait face à un important défi de digitalisation en France. Annuellement, elle joue un rôle indispensable dans le diagnostic de plus de 400.000 nouveaux cas de cancer, permettant de déterminer le type, le stade et les informations essentielles pour le traitement. Cependant, la transformation digitale de cette discipline est en retard avec seulement 15 % de la filière numérisée, laissant la majorité des pathologistes sans les outils nécessaires pour passer du microscope à l’écran. Cette situation limite l’exploitation de l’IA et de la data, technologies prometteuses pour révolutionner le diagnostic médical par une précision accrue et une meilleure sélection des traitements. La France compte environ 1.650 pathologistes, un nombre insuffisant face à une charge de travail élevée qui pourrait être allégée par la digitalisation. Malgré une prise de conscience avec la création d’une task force par France Biotech, qui réunit acteurs publics, privés et institutionnels pour accélérer cette transition, 85 % de la profession opère encore sans digitalisation. Les recommandations issues soulignent l’urgence d’une action coordonnée et d’un support financier durable des pouvoirs publics pour éviter un retard critique. La digitalisation de la pathologie représente une opportunité pour la France de consolider sa position de leader en santé, nécessitant une politique volontariste et visionnaire.
Les Echos, 30/08/2024