Hausse de la fréquentation des sites pornographiques par les mineurs
L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a publié, hier, des chiffres édifiants sur la fréquentation des sites pornographiques par les mineurs. En 2022, sur 19 millions d’internautes ayant fréquenté des sites pour adultes, 2,3 millions avaient moins de 18 ans. « C’est la première fois que nous avons de vrais chiffres parce que, jusqu’ici, c’était compliqué de mesurer la fréquentation des sites, commente Laurence Pécaut-Rivolier, membre de l’Arcom et présidente du groupe de travail « Protection des publics et diversité de la société française ». Plusieurs études avaient déjà alerté sur l’accès à la pornographie chez les mineurs, mais on n’avait jamais réussi à objectiver le phénomène. Là, on a pu le faire grâce à Médiamétrie, qui dispose aujourd’hui d’un panel très représentatif pour mesurer ces audiences. » Et le constat est accablant : la part des mineurs qui se rendent sur les sites pornographiques a progressé de 9 points en cinq ans (19 % fin 2017, contre 28 % fin 2022) et leur fréquentation moyenne quotidienne a également augmenté. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à visionner ce genre de contenus (+ 36 % en cinq ans, soit plus 600 000) – alors que le nombre d’adultes reste assez stable. Plus de la moitié des garçons de 12 – 17 ans se rendent chaque mois sur des sites pour adultes et y passent une heure en moyenne. La fréquentation des adolescentes est très inférieure, et cette différence s’accroît encore avec l’âge. « Les chiffres sont beaucoup plus importants que ce que l’on craignait, poursuit Laurence Pécaut-Rivolier. Non seulement les jeunes sont très nombreux à fréquenter ce genre de sites, mais ils sont de plus en plus jeunes à le faire. A 10 ans, 20 % des garçons vont au moins une fois par mois sur un site pornographique. C’est énorme. »
La Croix, 26/05
En bref
Deux vaccins expérimentés en France se sont avérés « très efficaces » pour prémunir les canards contre la grippe aviaire, ont rapporté hier l’Anses et le ministère de l’Agriculture, ouvrant la voie à une vaccination nationale alors que le virus ne laisse pas de répit aux éleveurs. Après une accalmie d’un mois et demi, le virus a recommencé à flamber depuis début mai dans le Sud-Ouest, contaminant plus de 70 élevages, en particulier du Gers. En France, une expérimentation a été lancée l’an dernier, autour de deux candidats vaccins élaborés par les laboratoires Boehringer Ingelheim et Ceva Santé Animale. Les « résultats favorables apportent des garanties suffisantes pour lancer une campagne de vaccination dès l’automne 2023 », a écrit le ministère de l’Agriculture sur son site internet. Sollicité, le laboratoire français Ceva, dont le vaccin est à ARN, a simplement indiqué qu’il avait fait une demande d’autorisation de mise sur le marché auprès de l’Agence nationale du médicament vétérinaire. Il a aussi répondu à l’appel d’offres du ministère de l’Agriculture, qui a annoncé en avril une « pré-commande de 80 millions de doses ».
AFP, 25/05
Le député vert Sébastien Peytavie dépose, ce vendredi, une nouvelle proposition de loi sur le congé menstruel pour les femmes atteintes de règles incapacitantes. La démarche est saluée par les associations féministes, mais rejetée par les organisations patronales, qui craignent désorganisations et abus. Il s’agit de la troisième initiative parlementaire française sur le sujet depuis l’adoption d’une législation espagnole, en février dernier. La législation vise à donner aux femmes 13 jours d’arrêt par an, sans journée de carence, grâce à une prescription du médecin, valable un an. Les femmes pourront, à partir d’un site Internet, générer leur arrêt au moment où elles en ont besoin. « Plutôt que de congé, nous parlons d’arrêt maladie », explique le corapporteur. « Il est temps de briser le tabou des menstruations dans les entreprises », souligne Sébastien Peytavie, dont la proposition de loi inclut un volet syndical, permettant aux représentants du personnel d’aborder le sujet dans les négociations collectives.
La Croix, 26/05
Dans un grand entretien accordé au Quotidien du Médecin, le Pr Didier Houssin, président du Comité d’urgence de l’OMS, revient sur la signification de la levée du statut d’urgence de santé publique de portée internationale, intervenue le 5 mai, et sur les avancées et les défis de la communauté internationale face au risque sanitaire. Il souligne : « Cette pandémie [de Covid-19] s’est traduite par un succès considérable de la science ». Il reconnaît cependant : « Nous sommes encore face à de nombreuses incertitudes sur la saisonnalité, mais aussi, surtout, sur les évolutions potentielles du virus ».
Le Quotidien du Médecin, 26/05