Endométriose : un test salivaire « prometteur » devrait être bientôt disponible
Pour réduire l’errance diagnostique subie par de nombreuses femmes atteintes d’endométriose, la Haute autorité de santé ouvre une porte à un test salivaire jugé « prometteur », mais attend de nouvelles données avant un éventuel remboursement généralisé. Développé par la biotech lyonnaise Ziwig, ce test, baptisé Endotest, « a mis en évidence de très bonnes performances diagnostiques », souligne la HAS. « Notre test permet de mettre un nom sur des symptômes fréquents et invalidants », a déclaré Yahya El Mir, le fondateur et président de Ziwig. Aujourd’hui encore, cette maladie chronique est diagnostiquée, souvent par hasard, avec un retard moyen de sept ans. Réduire ce délai à quelques jours grâce à un test salivaire destiné à des femmes symptomatiques n’est autre qu’une « révolution », vante le fondateur de la start-up. « Il s’agit de prélever un peu de salive, qui contient des micro-ARN », explique Yahya El Mir. Grâce au prélèvement salivaire, il est possible « d’aller au plus près du fonctionnement biologique des cellules et de produire une information qu’on n’obtient ni à l’imagerie, ni via la chirurgie, et qui permet de faire un diagnostic biologique sûr », affirme M. El Mir. Le test implique ensuite la réalisation d’un séquençage haut débit et l’utilisation d’un algorithme conçu par intelligence artificielle. Il y a un an, l’Inserm était resté prudent sur les résultats d’une première étude incluant seulement 200 patientes. La Haute autorité de santé a rendu lundi son avis sur la base de l’extension de cette même étude à plus de 1.000 femmes souffrant de douleurs pelviennes. Son évaluation a mis en évidence une précision diagnostique de 95 % pour ce test qu’elle juge « prometteur » et « novateur ». Si l’avis de la HAS est suivi par le gouvernement, des femmes de plus de 18 ans, pour lesquelles une endométriose est « fortement suspectée », pourront réaliser gratuitement ce test.
AFP, Huffingtonpost.fr, 08/01
En bref
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A l’occasion du Dry January, le mois de janvier sans alcool, Radiofrance.fr s’interroge sur les vertus d’un mode de vie sans boissons alcoolisées, avec quatre spécialistes dont Mickaël Naassila, notamment directeur du Groupe de Recherche sur l’Alcool & les Pharmacodépendances (GRAP) – Unité Inserm UMR 1247. Selon les chiffres de Santé publique France, 7 % des décès en France sont attribuables à l’alcool, soit environ 49 000 décès chaque année. Les Français sous-estiment leur consommation réelle d’alcool au cours d’une semaine. Les intervenants se sont penchés sur les dégâts sanitaires de la consommation d’alcool mais également les conséquences positives de son arrêt sur la santé.
Radiofrance.fr, 08/01
En Espagne, face à la flambée des virus hivernaux, et notamment de la grippe, le port du masque va redevenir obligatoire à partir de mercredi dans les hôpitaux et les centres de santé publics, a annoncé lundi soir le ministère de la Santé. A l’issue d’une réunion avec les représentants des différentes régions espagnoles sur les « actions de santé publique coordonnées face à ces pics épidémiques » hivernaux, et devant la réticence de certaines autorités régionales, la mesure a été décrétée au niveau national. Vendredi, le gouvernement espagnol avait fait savoir qu’il souhaitait un retour du masque dans les hôpitaux et centres de santé publics de tout le pays face à l”« augmentation notable des infections par les virus respiratoires ».
AFP, 08/01
Santé publique France publie, ce mardi, des données qui montrent que les enfants défavorisés sont plus susceptibles de développer des troubles du comportement et psychiatriques. « De nombreuses pathologies sont plus fréquentes en présence d’un désavantage social (surtout financier), notamment les troubles mentaux », affirme l’étude. Les scientifiques s’appuient sur les données recueillies auprès de 13 millions de personnes de moins de 18 ans, dont ils ont évalué le niveau social selon un indice de défaveur sociale et leur couverture par la complémentaire santé solidaire. Maria Melchior, épidémiologiste à l’Inserm et spécialiste des déterminants sociaux de la santé mentale, revient pour Libération sur ces facteurs de risque et les solutions pour améliorer la situation. Elle explique : « La biologie joue un rôle, mais les événements de vie des enfants et adolescents sont très importants, probablement à parts égales avec la génétique. L’environnement au sens large (comme la pollution et certains types d’exposition physico-chimiques) entre en compte, ce que vivent les enfants au quotidien également : le fait d’avoir une situation sociale plus compliquée a un impact sur le stress, ou la manière dont les parents parviennent à interagir avec leurs enfants ». Elle souligne qu’« à l’Inserm, on a étudié les données d’une cohorte, baptisée Tempo, qui suit des personnes depuis leurs 10 ans et maintenant adultes : celles ayant des signes d’hyperactivité et d’inattention depuis l’enfance ont moins bien réussi scolairement, avec une moins grande probabilité d’avoir un diplôme – y compris le baccalauréat -, sont au chômage une fois adulte, consomment plus d’alcool, de tabac, de cannabis, ont plus de difficultés relationnelles… ». Cependant, selon Maria Melchior, « parce qu’il n’y a pas de déterminisme : ce que ces chiffres devraient nous dire, c’est que l’accès aux soins doit être mieux adapté aux besoins ».
Liberation.fr, 09/01